La Marine de guerre de 1550 à 1805 (histoire)
Publié le 14/06/2012
Extrait du document
C'est au cours de la bataille de Lépante, en
1571, que se déroula le dernier grand affrontement
engageant des navires comme la galère,
propulsée par des rames. Mais des changements
se profilaient déjà à cette occasion, où la flotte de
la Sainte-Ligue (Espagne, Venise, Saint-Siège)
remporta une victoire sur la flotte ottomane d'Ali
Pacha. Les deux belligérants avaient monté des
canons à bord des galères, et, comme jamais
auparavant clans les combats en Méditerranée, il
y eut pour la première fois des pertes humaines
et de matériel sans combat au corps à corps.
«
!
chargement par la gueule.
Ils projetaient des bou
lets pouvant peser jusqu'à 25 kg.
Comme il était
difficile de manier des armes aussi lourdes sur
des châteaux avant élevés, on aménagea des
sabords (ouvertures pratiquées dans
la coque
des vaisseaux pour
livrer passage aux bouches
des canons) pour assurer une stabilité suffisante.
Quelques galions du milieu du XVI' siècle pou
vaient lâcher une bordée de 28 coups à la fois.
Cette puissance de feu supposait que pour
vaincre
un vaisseau ennemi, il fallait le forcer à se
soumettre, ou bien le couler, sans devoir néces
sairement engager
la partie d'abordage.
L'Invincible Armada
Le premier affrontement majeur qui opposa des
flottes puissantes faisant usage
du canon se
déroula lors de l'expédition de l'Invincible Arma
da en 1588.
Le roi d'Espagne Philippe II envoya
çette flotte en Angleterre pour détrôner la reine Elisabeth l", venger la mort de Marie Stuart et réta
blir le catholicisme.
Cette flotte se composait de 130 vaisseaux, 10 300 matelots et 10 000 soldats.
Son objectif était d'envoyer cette flotte dans les
Provinces-Unies puis de l'engager dans l'estuaire
de la Tamise pour qu'elle gagne Londres.
Mais
l'Armada espagnole fut vaincue à Calais.
Les navires espagnols, qui étaient plus élevés
au-dessus de la ligne de flottaison, étaient conçus
pour mener une bataille traditionnelle
avant de
passer à l'abordage.
Mais ils se heurtèrent à une
flotte anglaise, constituée de vaisseaux plus bas
construits de
façon à supporter de lourds canons.
Cependant, les navires anglais se révélèrent assez
inefficaces parce qu'ils avaient tenté d'endom
mager les vaisseaux espagnols de trop loin, entre
autres pour
ne pas se trouver dans l'obligation de
repousser des manœuvres d'abordage.
Les princi
paux ravages subis par les Espagnols furent le fait
des conditions climatiques (tempêtes) et des brû
lots (petits navires bourrés de matières inflam
mables destinées à incendier les navires enne
mis), plutôt que de l'artillerie anglaise.
Par ailleurs, la victoire de la flotte anglaise sur
l'Armada a pu s'expliquer par la qualité de son
commandement qui
fut assuré par des marins
compétents,
tels que Francis Drake et John Haw-
i Lancement des brûlots sur l'Armada a espagnole mouillant au large de Calais.
Ce fut un moment décisif de cette guerre: les Anglais infligèrent des pertes sérieuses à la flotte espagnole.
i Le marin et A corsaire anglais Francis Drake (v.
1540-1596).
Il réalisa le premier voyage d'exploration des océans et aborda aux Îles de la Sonde en 1577.
Flottille..,..
de navires marchands hollandais.
Ces grands vaisseaux, les «lndiamen", furent tout désignés pour le commerce sur de longues distances.
kins.
Ceux-ci se révélèrent des stratèges d'expé
rience contre
les forces espagnoles, car pendant
des décennies, ils avaient mené de nombreuses
actions de piraterie contre
des possessions et des
navires espagnols dans le Nouveau Monde.
Leur
expérience garantissait à la flotte anglaise un
encadrement plus fort que celui dont disposait
la flotte espagnole, dont les officiers étaient bien
plus des soldats que des marins.
Et pendant deux siècles, la Royal Navy fut réputée pour la qualité
de ses amiraux.
Cela lui avait valu de relever des
défis lancés par les Espagnols, les Hollandais et les Français avant de s'affirmer comme la maîtres
se puissante et incontestée des mers.
Pirates et corsaires
À travers les exploits des marins comme les Bri
tanniques Drake et Hawkins, ou les Français Jean
Bart et plus tard Robert Surcouf, est révélée J'im
portance de la piraterie et de la recherche de
butin.
N'importe quel navire lancé sur les hautes
mers.
pendant des mois et même des années,
était une proie désignée pour
les pirates.
Là où
une cargaison de valeur pouvait être interceptée,
des navires hostiles rôdaient.
Chaque année, par exemple, la "flotte de
l'or>' espagnole.
la tlota, chargée des produits de
l'extraction des mines d'argent, d'or, de pierres
précieuses
et de minerais partait elu Nouveau
Monde pour rejoindre J'Espagne.
La tlota était
extrêmement convoitée par tous
les flibustiers.
L'tm des épisodes les plus fameux de J'histoire
navale anglaise fut le dernier combat elu Reuenge
sous le commandement de Richard Grenville,
quand celui-ci tenta d'attaquer la flota mais
se heurta aux navires
d'escorte espagnols.
D'ailleurs, autre caractéristique des guerres de
cette époque, des gouvernements octroyaient à
>.
des marchands particuliers, par une "lettre de
~ marque"· le droit d'attaquer des vaisseaux enne _J mis à condition de reverser une partie du butin.
~ 0 Ces navires appelés corsaires étaient de plus peti-
~ te taille que les vaisseaux pirates.
~ La piraterie fut un phénomène particulière >.
ment actif clans certaines régions.
Pour les flottes :o :2' régulières.
les deux régions les plus dangereuses
furent la Méditerranée et la mer des Antilles.
En Méditerranée, les pirates barbaresques (opérant à
partir d'Alger
ou de Tunis) pratiquaient depuis
longtemps
la piraterie afin de capturer des esclaves.
Attaqués périodiquement par les puis sances européennes, ils ne cessèrent leur activité
qu'au XIX' siècle.
La mer des Antilles avec ses
nombreuses petites îles regorgeant de richesses a.
»
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