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La Macédoine : Gloire antique et renaissance récente

Publié le 09/11/2018

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UN ÉTAT SANS

NOM OFFICIEL

 

L'État macédonien actuel n'occupe qu'une partie de la Macédoine historique. Celle-ci s'est trouvée à la tête, sous le règne d'Alexandre le Grand, de l'un des plus vastes empires de l'histoire. Après de longues périodes de guerres et d'occupations, la Macédoine a retrouvé une identité propre à la fin du xxe siècle. Toutefois, en raison de la persistance de tensions nationales vives dans la région, ce pays tardivement indépendant ne possède pas encore de nom officiel définitif.

Règne d'Alexandre le Grand Conquête romaine Invasions slaves Occupation ottomane Première insurrection nationale Guerres balkaniques Premier gouvernement de la Macédoine yougoslave Proclamation de l'indépendance Rébellion de l'UÇK-M

CYRILLE ET MÉTHODE, INVENTEURS D'UN NOUVEL ALPHABET

• Les deux frères Cyrille et Méthode, fils d'un dignitaire de Thessalonique, sont chargés par l'empereur de Constantinople de l'évangélisation de la Moravie, à l'instigation du souverain de ce territoire, de manière à le soustraire à l'influence des missionnaires germaniques. Pour cela, les deux frères apprennent la langue slave, le glagolitique, qui n'est alors qu'une langue parlée, puis inventent un nouvel alphabet, l’alphabet « cyrillique », grâce auquel ils transcrivent par écrit l'Ancien Nouveau Testament ainsi que les textes liturgiques.

• Cyrille et Méthode sont, au côté de Benoît les saint patrons de l'Europe.

Domination ottomane ET ISLAMISATION
À la fin du règne de Samuel, en 1014, la Macédoine retombe sous la coupe de Byzance et connaît de nombreux troubles internes.
À la suite de la défaite de la rivière Maritsa, en 1371, qui symbolise la résistance des forces balkaniques unies, la Macédoine est occupée par les Ottomans, en 1395.
Ceux-ci y imposent leur organisation politique, militaire et administrative et entreprennent l'islamisation de la population chrétienne macédonienne. Les cinq siècles d'occupation qui suivront seront marqués par de nombreuses révoltes et insurrections, notamment aux xvie et xviie siècles, motivés par les contraintes de l'occupation ottomane, l'importance de l'impôt et les méfaits de la corruption.

« • Parmi celles-ci figurent notamment l'émancipation à l'égard du patriarcat de Constantinople et l'autonomie de l'Église macédonienne, ainsi que la réintroduction systématique de la langue macédonienne dans l'administration, les églises et les écoles.

• Les pressions exercées sur Constantinople par les mouvements nationalistes virent progressivement à l'insurrection .

LES CUEIRES DE LIBtRATION • La première insurrection se produit en 1876 à Razlovci .

Elle est sévèrement • En 1877 -1878, la guerre gréco-turque se solde par la défaite des Ottomans et la Russie impose, lors de la négociation du tr11ité de S11n Stef11no, signé en mars 1878 , la création d'une grande Bulgar i e qui inclut la plus grande partie de la Macédoine.

En juin et juillet de la même année , au congrès de Berlin , le Royaume-Uni , inquiet des progrès de l'influence russe dans les Balkans , impose une révision du traité de San Stefano en replaçant la Macédoine sous la domination ottomane .

Cet épisode est à l'origine de l'insurrection de Kresna, en 1878.

• À partir de novembre 1893 , la résistance se structure autour de l 'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (DRIM}.

Cette organisation armée secrète qui recourt aux attentats est constituée de " comitadjis » -de " comités » - qui encadrent la population .

Elle fomente l'insurrection d 'llindan qui aboutit en aoQt 1903 , à la proclamation de l'éphémère " République de Kruchevo », vite écrasée .

Progressivement, I'ORIM se dote d'institutions parallèles à celles de l'occupant ottoman , devenant un" État dans l 'État ».

• La répression ottomane renforce la conscience nationale et suscite un mouvement de sympathie à l'égard du peuple macédonien dans les pays européens comme la France, le Royaume-Uni ou l'Italie.

Toutefois , ces soutiens exprimés à la création de nouvelles institutions en Macédoine en restent au stade de la déclaration de principe.

LA MACÉDOINE DANS LES GUERRES LEs CUEIRES BALKANIQUES ET LA PIEMilRE GUERRE MONDIAU • En octobre 1912 , alors que l'exaspération à l'égard de l'empire ottoman est à son comble dans les Balkans, la Bulgarie , la Serbie, le Monténégro et la Grèce lui déclarent la guerre et remportent une victoire militaire .

Un armistice est signé en décembre, avant que les hostilités reprennent brièvement au printemps 1913.

Toutefois , les vainqueurs de cette première guerre ne parviennent pas à s'entendre , notamment à propos du partage de la Macédoine .

Débarrassée de la domination ottomane , celle-ci est soumise à la convoitise de ses voisins .

• Une seconde guerre bt1/kt1nique éclate en juillet 1913 .

Elle oppose la Bulgarie à une coalition formée de la Grèce , de la Serb ie , de la Turquie et de la dans le conflit en raison de la présence en Macédoine de Valaques , population latinophone dont la langue est proche du roumain.

• Les grandes puissances européennes interviennent pour mettre fin au conflit, dont la Bulgarie sort grande perdante .

La conférence de Bucarest , réunie en août aboutit à un traité de paix qui partage la Macédoine : sa partie méridionale, avec Thessalonique , soit 50% de son territoire , revient à la Grèce ; le nord et le centre du pays, avec Skopje -40 % du territoire - revient à la Serbie ; et la région de Pirine , dans l'Est- 10% du territoire­ à la Bulgarie .

• À l 'issue de la Prtmi~re Guerre mondi11/e, qui succède aux guerres balkaniques , le partage de la Macédoine est entériné lors de la conférence de paix de Paris , en 1919 .

Toutefois , la question macédonienne passe au second plan , et les propositions du Royaume-Uni ou de l'Italie en faveur de l'autonomie du pays ne sont pas retenues .

• Le royaume des Serbes , des Croates et des Slovènes -futur royaume yougoslave - , dont dépend alors la Macédoine, entreprend une politique de " serbisation » des populations locales : politique de peuplement serbe, substitution de la langue serbe au macédonien à l'école et dans les administrations , répression des revendications nationales et des particularismes .

La Macédoine est rebaptisée " Serbie méridionale ».

armée interne , qui se fédère en octobre et conduit des opérations insurrectionnelles.

• Le Parti communiste macédonien est créé en 1942 dans une perspective de libération et d 'indépendance nationales .

En octobre 1943, l'État-Major de la guerre de libération nationale (NOV) publie un manifeste relatif aux objectifs de la lutte de libération : il y projette de faire de la Macédo ine l'un des États membres d 'une future fédération yougoslave.

En novembre , le Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie (CALNY} reconna ît l'existence de la nation macédonienne ainsi que l'égalité de droits de la Macédoine dans le cadre de la fédération yougos lave.

La langue macédonienne est proclamée comme l'une des langues officielles de la future fédération .

• En 1943 et 1944, la résistance intérieure inflige de sérieux revers à l'occupant bulgare , jusqu'au retrait de celui-ci, tandis que se dessine le contour des futures institutions .

En aoQt 1944 se tient la première réunion de l 'Assemblée antifasciste de libération nationale (AALNM ) qui entérine la participation du pays à la fédération yougoslave et proclame la langue macédonienne comme langue officielle .

Skopje est libérée le 13 novembre .

La Macédoine dite " du Vardar » est totalement libérée, tandis que la partie de la Macédoine " égéenne » reste sous domination grecque.

LA MACÉDOINE YOUGOSLAVE LA MAdDOINE DANS LA FmtRATION DE YOUCOSLAVIE • Le premier gouvernement macédonien est formé le 16 avril1945 .

La première Constitution adoptée le 31 décembre 1946 .

Sur le plan des structures, la Macédoine s'apparente rapidement aux autres pays communistes : é tatisation des moyens de production, économie administrée , centralisme administratif poussé .

Dans le même temps , le régime du mtlnchal THo favorise la revalorisation de l'identité nationale macédon ienne .

• t:ORIM se reforme et les comitadjis • La langue est homogénéisée et reprennent du service.

Mais codifiée pour la première fois à partir l 'organisation secrète se déchire de ses différentes formes parlées à rapidement entre les pro-bulgares travers le pays .

La création littéraire et les partisans d 'une identité spécifique se développe, notamment autour de des Slaves macédoniens .

Le marxisme- la poésie , contribuant à l'affirmation léninisme devient le nouveau ciment d'une culture macédonienne spécifique .

de la résistance interne durant cette L'identité nationale se renforce encore période où l'ident ité nationale s'affirme à l'occasion de la guerre civile grecque , fortement à travers la littérature.

entre 1945 et 1948 .

Celle-ci entraîne LA SECONDE GUERRE MONDIALE • En 1941, à la suite de la capitulation du royaume de Yougoslavie face à l'Allemagne , la Macédoine fait l'objet d'un nouveau partage effectué par les puissances de l 'Axe, entre l'Italie , qui a envahi l'Albanie, et la Bulgarie .

Aussitôt s 'organise une résistance un exode massif des populations slaves de la Macédoine égéenne qui se réfugient de l'autre côté de la frontière yougoslave.

LE RtVEIL DES MINORITtS • Cette reconstruct ion de l'identité du pays se réali s e au détriment des minorités nationales et linguistiques.

Il est notamment interdit d'utiliser ou d'enseigner la langue grecque ; l'orthographe des nom s de famille est slavisée .

• À partir de la fin des années 1960, les tensions s'exacerbent entre les différentes nationalités du pays, notamment sous l'impulsion de la forte minorité albanaise, qui réclame davantage de reconnaissance de son identité .

• Après la mort du maréchal Tito en 1980 , alors que les différents États membres de la Yougoslavie réclament davantage d 'autonomie vis-à-vis des Serbes , qui dominent le pouvoir fédéral, les revendications des minorités font l'objet d 'une vive répression de la part du gouvernement macédonien .

À l'occasion d'une révision de la Constitution, la Macédoine sera ainsi définie comme " l'État des Macédoniens », sans aucune référence aux minorités nationales.

LA MAdDOINE INDBtENDANTE LA DIFFICILE NAISSANCE DE LA NOUVELLE MAdOOINE • L'effondrement du régime communiste donne lieu à un éclatement progressif de la fédération yougoslave.

En 1991 , après que la Croatie et la Slovénie ont repris leur indépendance au mois de juin, la République de Macédoine proclame la sienne le 8 septembre , à l'issue d'un référendum approuvé par95 %de la population .

Klro Gllgorov est élu président.

• La Macédoine devient membre de l 'ONU en avril 1993 , de I 'OSCE en octobre 1995 et du Conseil de l'Europe en novembre de la même année.

En avril 2001 , Skopje conclut un accord de stabilisation et d 'association avec l'Union européenne .

• Cependant, la reconnaissance de la souveraineté de la Macédoine par la communauté internationale se heurte à la forte résistance de la Grèce .

Athènes s'oppose à ce qu'un pays porte le nom de " Macédoine » et s'arroge le drapeau représentant le soleil de Vergina, estimant que l'un et l'autre appartiennent au patrimoine hellénique et que leur utilisation par un autre État dissimule une revendication sur la province grecque du même nom .

La Grèce illustre sa détermination en imposant, en février 1994 , un embargo à l'encontre de la Macédoine .

Celui-ci est levé en octobre 1995 après l'adoption d'un compromis :Skopje renonce au drapeau litigieux pour en adopter un quelque peu différent ; le pays sera désigné sous le nom officiel d'« Ancienne République yougoslave de Macédoine » -en anglais , Former Yugoslav Republic of Macedonia (FVROM ) -dans l'attente d 'un accord sur un nom définitif.

La Grèce affirme qu'elle s'opposera à l'adhésion de la FYROM à l'Union européenne et à l'OTAN tant qu'une " solution mutuellement acceptable » ne sera pas trouvée .

·Cela n 'empêche pas les États-Unis de reconnaître unilat éralement le pays, en novembre 2004, sous le nom de " Macédoine ».

LA RECHERCHE D'UN NOUVEL tQUILIBRE • L'émerg ence de la nouvelle Macédoine est marq uée par de violentes tensions politiques internes entre nationalités .

L'agitatio n est principalement le fait de la minorité albanaise.

En 1998-1999, l'intervention serbe au Kosovo , province autonom e de la Serbie à majorité albanaise et frontalière de la Macédoine , provoque un afflux de nfugiés a/bant1is kosovars.

• En 2001 , ces tensions dégénèrent en grave s troubles .

En février , l ' Armée d e libération nationale (UÇK-M) , composée d 'activistes albanais de Macédoine établis au Kosovo , franchissent la frontière et occup ent le village de Tanucevski.

Les llffrontements gagnent bientôt l'ensemb le de la province albanaise de Macé doine .

La crise culmine en mai lorsque Skopje décide de bombarder les villages occupés par I 'UÇK -M.

Le pays est au bord de la guerre civile.

• Des négociations menées sous l'égide de l'Union européenne aboutissent, le 13 aoQt à Ohrid , à la conclusion d 'un accord entre le gouvernement macédo nien et les partis albanais .

Cet accord prévoit une révision constitutionnelle, le renforcement de la décentralisation et un ensemble de mesures favorables à la population albanaise : l 'État garantit la représentation proporti onnelle des minorités dans la fonction publique et la police ; l'albanais devient l a seconde langue officielle dans les régions où les albanophones représen tent plus de 20 % de la popul ation.

La révision de la Constitu tion est effectuée en novembre 2001 et l 'adoption de la loi renforçant les pouvoirs locaux.

en janvier 2002 .

• Les forces de l'OTAN sont chargées du désarmement de I 'UÇK-M ainsi que d'une mission de surveillance du processus d 'apaisement.

En mars 2003 , l'OTAN passe le relais à une force de maintien de la paix de l'Union européenne, qui procède pour l'occasion à sa première mission militaire commune à l 'étranger .

Des groupes albanais extrémistes continuent toutefois d'affirmer leurs volontés séparatistes .. »

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