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La Lybie de 1980 à 1989 : Histoire

Publié le 01/12/2018

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La signature des accords de Camp David avait contribué à un regain de tension entre Washington et Tripoli. Cette tension est entretenue par Ronald Reagan, qui engage contre la Libye une virulente campagne dénonçant la politique déstabilisatrice du colonel, et par Kadhafi lui-même, qui accuse le «chien enragé d’Israël» de tenter par le biais du Soudan et de la Somalie d’encercler la Libye. La tension culmine en 1981 avec l’expulsion en mai d'une partie de la représentation libyenne en poste à Washington, puis en août avec la destruction de deux appareils libyens dans le golfe de Syrte par l'aviation américaine. Dès lors, Kadhafi, qui avait effectué une visite remarquée en avril à Moscou, multiplie les gestes envers l’Union soviétique et menace de se solidariser avec le Pacte de Varsovie. En réaction aux manœuvres menées par la VIe flotte américaine dans le golfe de Syrte, le colonel Kadhafi prend ouvertement parti pour le recours aux actes terroristes. Tout au long de l’année 1985, les attentats se multiplient comme ceux perpétrés en décembre aux aéroports de Rome et de Vienne qui font dix-neuf victimes. La réponse des États-Unis ne tarde pas. Dans la nuit du 14 au 15 avril 1986, l'aviation américaine bombarde Tripoli et Benghazi provoquant la mort de trente-sept personnes. Kadhafi condamne sévèrement Ronald Reagan et Margaret Thatcher qui a autorisé l’envol des bombardiers américains installés en Grande-Bretagne.

 

Si la reprise du dialogue avec l’Égypte avait, au début de la décennie, signifié pour la Libye la fin de l'isolement, le chef d'État libyen échoue constamment dans ses tentatives d’unir la nation arabe sous sa houlette. Guerres frontalières, déclarations intempestives, engagement de la Libye aux côtés de l’OLP d’Arafat sont autant de sujets de conflits avec les autres nations arabes. Le traité d’union avec le Maroc conclu le 13 août 1984 à Oujda et qui signifie l’abandon du soutien de la Libye à la résistance sahraouie est rompu par Rabat dès août 1986, à la suite du violent discours prononcé par Kadhafi après la rencontre entre Shimon Pérès et le roi Hassan II, fin juillet 1986, le dirigeant libyen étant formellement opposé à toute forme de collaboration avec Israël. Avec les autres pays africains, les relations sont souvent difficiles. Nombre d’entre eux reprochent à Kadhafi ses visées expansionnistes et scs tentatives de déstabilisation de tous les régimes hostiles aux orientations libyennes. Au Tchad, l’engagement de la Libye est motivé par un différend frontalier hérité du partage territorial effectué par Mussolini et Laval en 1936. Attribuée à la Libye italienne, la bande d’Aouzou est occupée depuis 1973 par les forces libyennes.

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« Tchad annoncé en janvier 1981, la France et quelques États africains décident l'envoi au Tchad d'une force interafricaine de maintien de la paix.

Kadhafi accepte alors de retirer ses troupes à la fin de 1981.

Mais ce coup de théâtre ne peut convaincre la communauté africaine des bonnes intentions de Kadhafi.

La conférence de l'OUA qui devait se tenir à Tripoli est annulée en raison du boycottage des États africains francophones.

Face aux difficultés d'Oueddeï en butte à l'opposition d'anciennes factions du GUNT hostiles à Tripoli, le président libyen accepte de composer avec la France.

Un accord prévoyant le double retrait des contingents est signé le 17 septembre 1984.

Mais en 1986, Kadhafi rompt la trêve.

L'offensive lancée en février contre le régime d'Hissène Habré au pouvoir depuis le 21 octobre 1982 apparaît cependant plus comme un dérivatif aux problèmes intérieurs.

À l'aggravation de la crise économique que connaît la Libye depuis 1984 (endettement considérable, pénuries) vient s'ajouter le risque de dissidence d'une fraction de l'armée hostile à l'intervention au Tchad.

Dans bien des régions, la révolte sourd.

Aussi, le colonel Kadhafi procède-t-il à un nouveau découpage des régions militaires et des circonscriptions placées sous le contrôle de comités révolutionnaires afin de susciter de nouvelles rivalités et d'étouffer toute velléité de rébellion.

Les opérations militaires au Tchad de soldent par de sévères échecs en mars 1987.

Si les négociations aboutissent à la signature du cessez-le-feu en septembre 1987, les troupes libyennes se maintiennent dans la bande d' Aouzou.

Il faut attendre le 31 août 1989 pour qu'un accord soit signé à Alger entre le Tchad ct la Libye stipulant le règlement pacifique de ce conflit territorial.. »

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