LA LOCALISATION DES PRINCIPAUX FOYERS INDUSTRIELS AUX ÉTATS-UNIS ET SES FACTEURS DANS LES ANNEES 80

« A partir des années 70, le Manufacturing belt montre une croissance industrielle plus lente.

La crise de 75 provoqueune hausse brutale du chômage qui, dans les états du Nord-Est, Illinois, Pennsylvanie, Ohio, Michigan, dépasse 12% et peut atteindre 20 à 25 % de la population active.Le tissu industriel ancien souffre de vieillissement.

Les investissements stagnent.

Des secteurs jadis florissants sonten grande difficulté.

Faillites et licenciements se multiplient dans l'automobile (la région de Detroit est sinistrée audébut de 1980), dans la sidérurgie (fermeture de nombreuses usines), dans le textile en Nouvelle-Angleterre, dansles mines de charbon des Appalaches.

Son pouvoir attractif s'émousse; les plus jeunes et les plus qualifiés des actifsquittent la région, pour essayer de trouver, vers l'Ouest ou le Sud, les emplois industriels que le Nord-Est, devenu «la ceinture rouillée », ne crée plus.Cette crise a provoqué le déclin du Nord-Est qui ne représente plus aujourd'hui que 50 % de la valeur ajoutéeindustrielle américaine.

La localisation des industries a gagné d'autres régions du continent américain. II.

LES NOUVELLES LOCALISATIONS INDUSTRIELLES DU « CROISSANT PÉRIPHÉRIQUE » Le Sud et l'Ouest, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et surtout depuis le milieu des années soixante,connaissent un dynamisme industriel certain et voient se multiplier les localisations industrielles. A.

Des attraits du « Sun belt »...Le facteur stratégique a été, au point de départ, déterminant.

La guerre contre le Japon a rendu nécessairel'implantation d'usines militaires (aéronautiques par exemple) sur la côte pacifique (Boeing à Seattle, nombreusesusines en Californie) Le relais a ensuite été pris par la guerre de Corée, puis du Vietnam.Les commandes et les crédits du gouvernement fédéral ont favorisé l'éclosion de nombreuses activités dans ledomaine de l'espace (la Nasa avec le programme Apollo, la navette...) dans l'électronique, l'informatique...

enCalifornie, au Texas, en Floride.

Le rôle des universités comme Stanford ou Berkeley, l'aide des communautésterritoriales, des états ont fait naître de nouveaux pôles industriels, des parcs de recherche spécialisés dans lesindustries de pointe.

La Silicon Valley en est l'exemple le plus connu.Le Sud et l'Ouest proposaient encore d'autres atouts.

La richesse en hydrocarbures (Texas) est un des facteurspuissants de localisation des industries le long du golfe du Mexique.

Les côtes californiennes sont approvisionnéespar le pétrole de l'Alaska.

Les minerais venant du Tiers-Monde (fer du Brésil ou d'Australie, bauxite de la Jamaïque oud'Afrique...) offrent dans les ports de débarquement des coûts d'exploitation inférieurs à ceux des minesaméricaines. Le climat est également un facteur d'attrait pour les industriels.

La limpidité du ciel favorise les essais aérospatiaux,le soleil offre aux cadres et aux ouvriers une qualité de vie supérieure à celle du « smog belt ».

L'abondance del'espace, des terrains bon marché, sont également une réalité à ne pas négliger.La présence d'une main-d'oeuvre abondante a été également déterminante.

Les traditions syndicales sont moinssolides et les travailleurs du Sud et de l'Ouest sont donc moins revendicatifs que dans le Nord-Est.

La présence desNoirs dans le Vieux Sud, des « Chicanos » dans les états proches de la frontière mexicaine, ont attiré les firmes duNord-Est à la recherche de coûts salariaux inférieurs, pour délocaliser leurs usines de montage.

Les mêmes sociétésy trouvent d'ailleurs les ingénieurs nécessaires à l'encadrement, grâce à la présence d'universités réputées.L'attrait du croissant périphérique a permis la prolifération de nouvelles industries hors de la zone traditionnelle delocalisation. B.

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aux nouvelles localisations industriellesLe Nord-Ouest autour de Seattle, la Californie avec San Francisco et Los Angeles et leur arrière-pays (Nouveau-Mexique et Arizona), le Texas et la côte du Golfe jusqu'à la Floride, et même des états du Sud, comme la Georgie etles Carolines (implantation du Research triangle Park présentent un dynamisme industriel plus fort que le Nord-Est.Les investissements industriels (des firmes américaines, mais aussi étrangères, japonaises ou européennes) yabondent.

Le taux de chômage est resté inférieur à 8 % de la population active, au plus fort de la crise.

La côtepacifique a vu sa population s'accroître de 20 % entre 1970 et 1980, contre 0,2 % dans le Nord-Est (la moyennenationale dans la même période est de 11 %).Ces régions bénéficient d'un autre avantage : les industries qui s'y localisent sont surtout des industries de pointe àhaute technologie, aérospatiale, électronique, nucléaire, chimie fine, biogénétique...

beaucoup moins touchées parla crise et la concurrence étrangère.

Cette spécialisation, dans une génération d'industries plus récentes, n'exclutpas le développement d'activités plus traditionnelles comme le montage automobile (Californie), l'agro-alimentaire, letextile (Vieux Sud) permettant de pourvoir aux besoins d'une population croissante. III.

BILAN ET PERSPECTIVES A.

Un déclin très relatif des localisations industrielles du Nord-EstLe Manufacturing belt, zone de localisation prépondérante des industries aux États-Unis, semble concurrencé dansles années 70 par de nouveaux pôles plus actifs, mais les possibilités du Nord-Est de maintenir ou de renouveler sonpotentiel industriel restent grandes néanmoins.. »