LA GUERRE FROIDE 1947-1962 (Histoire)
Publié le 22/02/2012
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Les deux « grands » misent sur le dialogue Est-Ouest pour maintenir leur zone d'influence réciproque.
Ainsi nil'engagement des États-Unis au Vietnam, ni la répression du « printemps de Prague » ne donnent lieu à une crisemajeure.
Pourtant, la Détente ne met pas un terme à la course aux armements.
L'accord SALT I n'empêche pas lesSoviétiques d'équiper, à l'image des Américains, leurs missiles d'ogives nucléaires multiples.
La Détente n'empêchepas non plus la compétition Est-Ouest dans le tiers monde.
L'URSS y bénéficie souvent d'un a priori favorable, àl'inverse des États-Unis dont l'image est ternie par leur intervention dans la guerre du Vietnam.
Ainsi, l'URSS serapproche de l'Inde en 1971 et peut compter sur le soutien, à partir de 1975, du Vietnam réunifié et du Laos.
Ellerenforce ses positions au Proche-Orient en s'appuyant sur l'Irak et la Syrie.
En Afrique, la Somalie en 1974, puis en1975 le Mozambique et l'Angola (qui viennent d'accéder à l'indépendance) sont souvent perçus, à tort ou à raison,comme des « pions » soviétiques sur l'échiquier géopolitique.
Au milieu de la décennie, la Détente se délite, l'équilibre Est-Ouest semblant rompu au profit de l'URSS, alors que lacrise économique abolit les solidarités à l'Ouest et que le front des pays du tiers monde va progressivement sefissurer devant la mise en échec de ses revendications politiques en faveur d'un Nouvel ordre économiqueinternational (NOEI).
Les tensions reviennent alors entre les deux superpuissances, conduisant à une secondeguerre froide.
L'équilibre de la terreur" tel qu'il semble s'être établi lors de la crise de Cuba ouvre, à partir de 1962, une périodeconsidérée comme une période de "détente".
De fait, en dépit de multiples tensions et accrocs, on peut considérerqu'il existe un changement dans les relations entre les deux "Grands" et entre les deux "Blocs".
Pourtant, chacun descamps connaît des problèmes internes.L'Organisation atlantique, pivot de la défense occidentale, est ainsi remise en question par la France du général deGaulle.
En effet, si le président Kennedy voit dans l'Europe en train de se construire un partenaire à part entière, ilsouhaite néanmoins conserver la maîtrise absolue de l'arme nucléaire, ce qui est contraire aux vues de de Gaulle quisouhaite constituer une "force de frappe" autonome et ne pas laisser le soin à une quelconque puissance étrangère,fût-elle amie, la charge de sa défense.
Tirant les conséquences de ce point de vue, la France se retire (mars 1966)du commandement intégré de l'OTAN.
Cette méfiance d'ordre militaire se manifeste aussi en ce qui concerne lesproblèmes financiers : la balance commerciale des Etats-Unis devient, pour la première fois, déficitaire en 1971, cequi produit une crise du dollar et la suspension de sa libre convertibilité en or.
Pour la CEE, les problèmess'accumulent et ce n'est que le début d'une grave question non encore réglée : la crise du système monétaireinternational.
Enfin, le rôle de "gendarme du monde" que semble s'être attribué "l'oncle Sam" est condamné dans lesrangs de ses propres alliés - en particulier par la France.Les Etats-Unis sont en effet confrontés à deux autres défis de taille.
En Amérique latine, de nombreux foyers deguerillas révolutionnaires se sont développés sous l'influence de Cuba et de Che Guevara, lieutenant de Castro.
Leterreau y est particulièrement favorable, compte tenu de la quasi-omniprésence de dictatures soutenues par lesAméricains et de la misère dans laquelle sont tenus les peuples.Au Vietnam, le problème est encore plus grave.
Au lendemain de la défaite française de Dien Bien Phu, lesAméricains ont pris le relais de la lutte contre le communisme.
Après l'envoi de "conseillers militaires" pour aider leSud, le président Kennedy renforce l'intervention des Etats-Unis (janvier 1961).
Malgré l'envoi de plus en plus massifd'hommes et de matériel, les Etats-Unis s'enlisent dans une guerre qui, aux yeux de leur propre opinion, devient la"sale guerre".
Les difficultés sont telles qu'ils sont obligés, en partie sous la pression internationale mais aussi àcause de la résistance vigoureuse du Vietnam du Nord et du FNL (aidé par l'URSS et la Chine), d'amorcer unepolitique de "désescalade" en 1968-1969 qui aboutira à des négociations avec Hanoï, sans pour autant renoncéauparavant aux bombardements meurtriers au nord du 17e parallèle.L'URSS connaît elle aussi de véritables difficultés.
Aux yeux de beaucoup, elle n'est plus le modèle politique infailliblequ'elle a été.
Sa réussite économique, en dépit des proclamations volontaristes de Khrouchtchev, tarde à venir etles révélations, par Khrouchtchev lui-même, des exactions staliniennes atteignent l'image de la "patrie dusocialisme".Cette désaffection est d'autant plus grave que la rupture avec la Chine est complètement consommée et que lerégime maoïste considère que "l'ennemi principal" ne sont plus les Etats-Unis, mais "l'Empire des nouveaux tsars".
LaChine populaire s'impose d'autre part sur le plan international.
Reconnue par les Etats-Unis, elle entre à l'ONU en1971 et siège au Conseil de sécurité.
Elle paraît aussi un modèle plus crédible aux yeux des pays du Tiers-Monde.Outre cette cassure avec la Chine, l'Union soviétique connaît aussi des difficultés en Europe : en Roumanie, ledictateur Ceausescu montre quelques velléités d'indépendance - par exemple, dans ses rapports avec Israël, avec laChine ou les Etats-Unis.
Mais le plus gros problème vient de la Tchécoslovaquie, dans laquelle s'est développé unmouvement de remise en question du stalinisme.
Cette recherche d'un "socialisme à visage humain", AlexandreDubcek, premier secrétaire du PC tchèque, en est le maître d'oeuvre.
Cependant cette libéralisation n'est pas dugoût de Moscou qui décide une intervention des troupes de Varsovie le 21 août 1968.
C'en est fini du "Printemps dePrague".Cette intervention laissera des traces durables, en particulier chez les communistes occidentaux qui, pour la plupart,n'approuvent pas la théorie de la "souveraineté limitée" et qui n'ont pas eu le sentiment que le "socialisme" étaitmenacé à Prague.Constatant leur autorité remise en question dans leur propre camp, les deux "Grands" développent une politique dedétente.
La crise des fusées à Cuba avait été suivie de la mise en service du "téléphone rouge" reliant directementle Kremlin à la Maison blanche, montrant ainsi une manifeste volonté de concertation.Dès 1969 commence une négociation sur la limitation des armements (SALT, Strategic Arums Limitation Talla).Ces discussions aboutissent aux accords SALT I (mai 1972), sur la limitation des armements anti-missiles etoffensifs, signés à Moscou par Brejnev et Nixon, puis aux accords SALT II en 1979.
Au-delà du problème de.
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