la guerre du biafra sous un nouvel angle
Publié le 13/10/2021
Extrait du document
La Guerre du Biafra sous l’angle de Giles Caron
Lors du forum de la paix à Caen en Normandie, j’ai découvert sur une exposition photo « un
monde imparfait » de Giles Caron. Mon regard fut attiré par une photographie datant d’avril
1968 sur la guerre du Biafra. Une guerre dont je n’avais jamais entendu parler. La photo
montrait au premier plan deux hommes noirs portant un homme blanc dont on ne voit pas la
tête, un homme mort ; derrière, cinq hommes noirs avec des armes en main. Elle est
encadrée par deux photographies sur cette guerre : à gauche des soldats biafrais en ligne, à
droite une file de voitures abandonnées et en grande partie détruite, comparée aux deux
photos d’avant, celle-ci est en couleur. Les hommes noirs sont des soldats biafrais de la 4ème
brigade commando, et ils portent le corps mort de Marc Gossens, un mercenaire belge
envoyé par la France pour combattre à leur côté. Il mourut d’une balle dans le cœur au
Nigeria. Le photographe Giles Caron développa comme thématique sur ses 5 ans de
carrière : comment vivre et agir dans un « monde imparfait » ? Il se posera cette question
dans les manifestations étudiantes de mai 1968 à Paris, mais aussi lors de conflits et de
révolutions comme ceux de Prague, du Biafra ou encore au Vietnam où il perdra la vie en
1970.
«
millions de réfugiés retournent dans leur région du sud-est.
Le trente mai 1967, Odumegwu
Ojukwu, le gouverneur militaire du Nigeria, proclama l’indépendance du Biafra.
Cette région
possède beaucoup de ressource agricole, minière et surtout pétrolière, le gouvernement
nigérian ne peut pas accepter d’être privé de ces ressources.
Yakubu Gowan, le chef d’Etat
nigérian, qualifie cette indépendance d’ « acte de rébellion » et il met en place un blocus
contre la région Biafra.
C’est le début de la guerre civile.
Le six juillet 1967, l’armée déclenche l’offensive générale et
bombarde la région.
Elle reprend la capitale de la région du
Biafra : Enuger et plus tard, les ports Calabar et Harcourt.
Le
conflit dépasse les frontières et l’Etat est soutenu par la
Grande-Bretagne, l’Union soviétique et l’Organisation d’Unité
Africaine.
Le Biafra est quant à lui soutenu par la France, la
Tanzanie, le Gabon, la Côte d’Ivoire et la Zambie.
En juillet
1962, la situation du pays est critique : trois millions à douze millions de personnes sont
engagés dans le conflit, deux cent personnes meurent par jours de faim.
Au début de janvier
1970, les derniers assauts de l’armée fédérale ont eu lieu, ce qui déboucha le quinze janvier à
la fin de la guerre et la région du Biafra cesse d’exister.
Avec cette photographie humaine, par la reconnaissance des soldats
biafrais qui soutiennent le corps du mercenaire belge tué pour leur cause
et à la fois inhumaine car le corps de Marc Gossens(1) et le visage de
l’homme(3) montre la violence du combats qui n’a pas sa place
dans un monde parfait.
Marc Gossens n’aurait pas dû mourir loin
de son pays et de sa famille dans une guerre qui ne le concerne
pas et ses hommes ne devraient pas risquer leur vie pour pouvoir
être libre et que leur peuple ne se fasse pas massacrer.
De plus les
combattants bianais ont moins de moyens (2) que l’Etat nigérian
qui utilise les bombardements et est aidé par plusieurs grandes
puissances.
Avec cette photographie Giles Caron rentre
parfaitement dans sa thématique, la difficulté de vivre et de
pouvoir agir dans un monde imparfait.
1 Corps de Marc Gossens
2 Soldat bianais
3 Armes des soldats biafrais.
»
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