La Grande Guerre (1914-1918) - Histoire
Publié le 15/10/2013
Extrait du document
L'historien Prost rappelle que la bataille
de Verdun est un haut lieu de la mémoire
nationale. Il réfute la thèse avancée par certains
militaires français selon laquelle l'étatmajor
allemand avait choisi Verdun afin de
saigner à blanc l'armée française. Il montre
que, dès la bataille, le site de Verdun est visité
par les hommes politiques et les hôtes de
marque. Le 3 mai 1916, c'est à Verdun que
Joffre remet à Pétain la grand-croix de la
Légion d'honneur.
Dès 1916, selon Prost, deux mémoires
collectives de Verdun se sont constituées : la
mémoire de la nation entière, soutenue par
la presse, les autorités, les notables locaux
et l'opinion publique, mais aussi la mémoire
des soldats. Après la bataille, et dès 1917,
elles sont liées par la figure d'un homme,
Pétain, qui prend une stature exceptionnelle.
Un monument inauguré le 8 décembre
1920 propose une mémoire de la bataille
telle que l'arrière pouvait se l'imaginer. Il
s'agit du monument de la Tranchée des
baïonnettes ou Tranchée des fusils, car les
fusils sont restés apparents malaré la terre
remuée par le bombardement. A partir de
ces fusils va se greffer la légende que les soldats
y auraient été enterrés vivants, debout,
alors qu'ils attendaient une attaque, baïonnette
au canon. Ceci est une légende, précise
Prost, à laquelle ont voulu croire les
Français.
«
LA GRANDE GUERRE (1914-1918)
ne peut acheminer rapidement les divisions stationnées en Sibérie, au Caucase ...
en rais on de l' ins uffisance de son rés eau ferré.
L'armée allemande a une supério
rité
en artillerie lourde de campagne , en mitrailleuses et en véhicules .
La France
compte sur l'ardeur de son infanterie et de son armement de campagne : fusils
Lebel et
canons de 75.
Les fantassins français portent des képis et des pantalons
rouges qui en font des cible s facile s.
Dan s le domaine na val, le rapport des forces est à l'avantage des puissances
de !'Entente.
La Grande-Bretagne reste maîtresse des mers.
Sur le plan économique, l'Allemagne est la première puissance en Europe,
elle dispose d' une industrie puissante.
Dans tous les États, la mobilisation s'est opérée sans contestation majeure.
L'union sacrée: mythe ou réalité?
Becker a essayé de voir si cette notion d' «union sacrée » a été une réalité.
Il tente de com
prendre l' acceptation de la guerre dans les différents milieux .
Il explique que la notion d' « union sacrée » en recouvre deux.
La première est l' union pour
la défense nationale , la seconde est la suspension provisoire des oppositions politiques, sociales,
spirituelles
qui séparaient les França is avant la guerre .
Si cette guerre n'a pas soulevé de résistance dans les milieux internationalistes, syndicaux,
catholiques , c'
est que leurs dirigeants pensaient que, pendant la guerre, il était primordial de
défendre
la nation .
Girault précise à propos des mouvements internationalistes : « En juillet
1914, partout en Europe , ils seront parfaitement impuissants pour arrêter la menace guerrière ,
non parce qu'il y a
eu trahison des cadres ou des clercs, mais parce que l'État -nation est tou
jours une réalité et l' Internationale des ouvriers , des hommes ou du capital , encore un mythe ».
Agulhon montre qu' en réalité il n'y a pas eu d'union sacrée au sens absolu du terme .
Ainsi,
chaque courant politique ou spirituel a maintenu
ses positions .
Les socialistes demeuraient hos
tiles
à la guerre , mais ils pensaient que cette guerre pourrait faire triompher l'esprit internatio
naliste .
Les nationalistes affirmaient que la guerre n'était pas une guerre pour la démocratie
mais une lutte de deux nations dont
le peuple allemand devait sortir abattu.
L'Église était convain
cue que ces circonstances lui rendra ient sa place dans la société française .
Ainsi , cette réconciliation , dont certains historiens ont longtemps parlé, était superficielle .
La
crainte de l' agression allemande a permis l' union sacrée .
Becker conclut : « L'union sacrée fut
tout simplement
le sentiment national adapté à l'état de guerre .»
c) Les stratégies en présence
Pour l'Allemagne, le plan Schlieffen prévoit d'écraser la France en six semaines
en envahissant la Belgique neutre afin de déferler ensuite sur le nord de la France ..
»
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