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LA GRANDE CRISE ÉCONOMIQUE DE 1929 ET SES CONSÉQUENCES

Publié le 25/01/2013

Extrait du document

• Le cycle infernal « de la crise Ainsi, partie de Wall Street, la crise financière gagne le monde entier, à l'exception de l'U.R.S.S. dont les fondements économiques ne dépendent plus du capitalisme international. Mais les troubles financiers ne sont que l'expression d'une crise économique générale.

La surproduction apparaît alors à la plupart des observateurs comme la cause profonde de la «grande dépression«. Dès 1928 ou 1929, selon les pays et les produits, la capacité d'absorption du marché se révèle inférieure aux prévisions trop optimistes qui avaient incité industriels et agriculteurs à forcer sans discernement leur production. La mévente s'installe, engendrant une baisse à peu près générale des prix de gros. Les achats fléchissent, que la clientèle, escomptant la poursuite de la baisse, diffère ses achats, ou que les marchés soient saturés. Alors que les stocks s'accumulent, les entreprises dépendent plus que jamais du crédit. Or, le ralentissement imprévu de l'activité industrielle entraînant une baisse du revenu des actions, à un moment où la spéculation est encore importante, provoque la chute des cours en bourse. Cette crise financière est le pivot de la crise générale : conséquence des premiers troubles économiques, elle contribue à les amplifier. En effet, par suite des retraits massifs ou des blocages de fonds, la circulation des capitaux, qui avait été un facteur déterminant de la prospérité, est perturbée. Industriels, agriculteurs, commerçants sont privés de l'appui bancaire qui leur permettait de surmonter des difficultés encore limitées.

« LA GRANDE CRISE ÉCONOMIQUE DE 1929 79 1 Les réserves d'or des banques centrales, 1913-1938 Elles sont exprimées en millions de dollars, le dollar (/tant pris à sa valeur d'evant la dévaluation de 1934.

Une once d'or fin = 20,6 dollars.

1913 1918 1928 1933 1938 États-Unis 1290 2658 3746 4012 8609 France 679 664 1254 3022 1529 Royaume-Uni 165 521 748 928 1587 Allemagne 279 539 650 92 17 Cité par J.

Bouvier, Initiation aux mécanismes tJconomiques.

SEDES éd., p.

3B7.

2 L'approcha de la crise aux États-Unis Le 15 octobre 1929, le d(lput(I français Paul Reynaud, conservateur, mais aux id(les économiques originales, ministre des Finances en 1938, évoque devant un journaliste /'{lventualit(I d'une crise aux ltats-Unis, sans croire cependant à sa gravité : - Que vous semble de la situation éco­ nomique et financière des États-Unis 7 Cer­ tains estiment que la façade actuelle, d'ap­ parence fort brillante, le développement constant de la production.

accusé par presque toutes les statistiques, lascension continue des cours è Wall Street ne pour­ ront point longtemps se continuer et qu'une crise brutale, un jour prochain, éclatera.

- (P.R.) Il ne pourra s'agir d'une crise violente.

Des trusts ont été formés qui détiennent une grande partie des actions des sociétés qu'ils considèrent comme les meilleures.

Ces trusts auront une action régulatrice.

J'estime toutefois qu'une crise pointe aux États-Unis.

Des sources de richesses sont taries.

Les agriculteurs se plaignent ; la situation du textile est difficile.

Il y a surproduction d'automobiles; les stocks s'accroissent faute de débouchés, et un ralentissement dans la production auto­ mobile atteindra directement les industries métallurgiques, industries de base.

En outre, la hausse continuelle des titres a développé le goOt de la spéculation : des Américains ont emprunté de l'argent à 9 % pour acheter des titres ne rapportant que 2 % mais qu'ils espéraient revendre à bénéfice.

Des reculs comme ceux qui se sont produits ces jours derniers à Wall Street ne sauraient être négligés ; ils sont comme des signes avertis­ seurs.

L'avenir, certes, des États-Unis n'est pas en jeu.

Les richesses naturelles sont telles que 250 millions d'individus pourraient vivre dans un pays qui n'en compte que 120 mil­ lions.

Mais l'Amérique, périodiquement, a subi des crises.

Il semble qu'une nouvelle ère de difficultés se prépare.

3 ....

Interview de P.

Reynaud au Temps, 15 octobre 1929.

Le krach de Wall Streat La foule s'amasse devant la bourse de New York le 24 octobre 1929.

4 Le permanence de la crise agricole aux États-Unis dans les années 20 Durant la guerre et immédiatement après, la situation [de l'agriculture] devint plus sérieuse.

Alors que les exportations de blé avaient diminué de façon progressive, tom­ bant de 227 millions de boisseaux en 1898, à 82 en 1911, la guerre stimula la produc­ tion qui atteignit 369 millions de boisseaux en 1920.

La guerre transforma également les États-Unis de pays débiteur en pays cré­ diteur, mais comme ils continuèrent à prati­ quer des tarifs de pays débiteur, il en résulta que leurs propres débiteurs luttèrent de la façon la plus vive contre les exportations des produits des fermiers américains.

Les améliorations techniques de la décade d'après-guerre permirent de supprimer le cheval, qui se nourrissait de produits fer­ miers, tels que le foin et lavoine, et qui fut remplacé par le tracteur qui nécessite de lessence et de la gazoline, payables en espèces.

Même durant les années de prospérité, la détresse des fermiers était devenue critique, pour la période 1927-1928, par exemple, 45 % des transferts de propriété foncière furent dus aux faillites, aux exécutions fiscales ou à d'autres causes involontaires du même genre.

La demande que le problème fOt résolu par le marché, grllce è l'équilibre de l'offre et Ph.

© Wide World-Associated Press de la demande, méconnaissait l'importance de la difficulté et la façon particulière dont le fermier réagit aux influences du marché.

La demande de produits de la ferme n'est pas élastique comme l'est celle de l'automobile ou des appareils frigidaires.

De fortes baisses de prix n'entrainent pas une aug­ mentation correspondante ·de la demande, elles n'ont pas pour conséquence une dimi­ nution de la production, comme il advien­ drait dans l'industrie ; bien au contraire, elles provoquent une augmentation de la culture, dans l'espoir de compenser la perte sur le prix par unité en augmentant le nombre des unités produites.

5 Harry Gideonse, professeur è l'université de Chicago, Revue tJconomique internationale, (Bruxelles), janvier 1934, p.

14.

La panique des Américains devant la crise L'(lcrivain français Andr(I Maurois.

en voyage aux ltats-Unis en 1933.

analyse les effets de la crise : Le 19 octobre 1929, au Stock Exchange( ...

), cinq millions de titres avaient changé de mains, avec des baisses de 5 à 40 points.

Le 24 octobre, cette baisse s'ac­ centuant, et les actions de Steel étant tombées à 195, Richard Whitney offrit d'en acheter vingt-cinq mille à 205.

Ce sacrifice gratuit de deux ce!'(!, cinquante mille dollars était destiné à montrer le sentiment des maitres de Wall Street : le public se trom­ pait, Steel valait plus de 205 et il fallait réa­ gir.

« Faveur sans raison, panique ridicule•, disaient les banquiers, et bientôt le Prési­ dent [des États-Unis] reprenait le refrain : « La crise sera finie dans soixante jours, déclarait Hoover.

Achetez maintenant.

• Mais, en 1930, en 1931, tandis que Hoover, romantique incorrigible, proclamait : « La prospérité nous attend au prochain tour­ nant », Steel tombait à 100, à 50, è 30.

En 1932, j'entendis une Américaine, débar­ quant à Paris, dire d'un ton lugubre : « Steel est à 22 ...

C'est la fin du monde.

». »

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