LA GAUCHE EN FRANCE DE 1945 A 1981 (Histoire)

« ouvrière, combattre l'Alliance atlantique ou les guerres coloniales) qui l'oppose violemment à la S.F.I.O. LA LENTE RECONSTITUTION DES FORCES DE GAUCHE SOUS LA Ve RÉPUBLIQUE (1958-1981) 1) Du refus des nouvelles institutions à l'intégration au jeu politique • La gauche se définit d'abord contre le gaullisme et son incarnation : contre le régime instauré par la constitutionde 1958 (qualifié par François Mitterrand de « coup d'État permanent »).

Mais, le consensus dont bénéficient lesnouvelles institutions, révélé par le succès des référendums de 1958 et 1962, impose rapidement aux forces degauche l'acceptation des nouvelles conditions politiques. • Malgré le score surprenant de François Mitterrand qui s'est présenté comme le « candidat de la gauche » auxélections présidentielles de 1965, et qui met en ballotage le Général de Gaulle, les partis de l'opposition apparaissentdivisés, peu aptes à se rénover et à conquérir un nouvel électorat. • Dès lors, c'est dans les clubs de pensée (club Jean Moulin, Cercle Tocqueville, Citoyens 60) et à travers la presse(par exemple dans l'hebdomadaire l'Express) que s'élabore une nouvelle pensée de gauche.

La Convention desinstitutions républicaines de Charles Hernu et François Mitterrand rassemble une partie de ces clubs en 1965, avantde rejoindre la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (F.G.D.S.) qui se veut une nouvelle organisation dela gauche non communiste aux côtés d'une S.F.I.O.

sclérosée. 2) Les conséquences de la crise de mai 1968 • Les événements de mai 1968 agissent comme un révélateur.

Les partis de gauche traditionnels s'avèrentincapables d'intégrer le mouvement de contestation gauchiste et d'adopter une attitude cohérente face à lavacance du pouvoir.

Le P.C.F., après avoir récupéré par le biais de la C.

G.

T.

le mouvement des grèves, apparaît «débordé » par sa base et dénué de toute tentation révolutionnaire. • Les résultats des élections législatives de juin confirment l'émiettement d'une gauche discréditée face au «parti del'ordre», l'U.D.R., qui remporte la majorité des suffrages.

De même, les élections présidentielles de 1969 symbolisent-elles l'effondrement de la S.F.I.O.

(le candidat socialiste, Gaston Defferre n'a que 5 % des voix). 3) Du nouveau parti socialiste à la conquête du pouvoir (1969-1981) • Le Congrès d'Issy-les-Moulineaux de 1969 marque la naissance du nouveau parti socialiste (dont Alain Savary estpremier secrétaire) qui remplace la vieille S.F.I.O.

molletiste.

Dès lors, les socialistes commencent une lentereconquête de leur électorat, surtout après la réunion de la Convention des institutions républicaines au P.S.(Congrès d'Êpinay de juin 1971) et l'arrivée de François Mitterrand au poste de premier secrétaire.

En 1974, le P.

S.se renforce des nouvelles couches militantes de la C.F.D.T.

et du P.S.U. • La stratégie d'union de la gauche adoptée en juin 1972 (signature du programme commun par le P.C.F.

et le P.S.)entraîne progressivement un rééquilibrage des forces électorales au profit des socialistes tandis que la rupture del'union de la gauche en 1977 ne parvient pas à enrayer la stagnation du P.C.F. • De fait, si François Mitterrand manque de peu la présidence en 1974, le renouveau idéologique du P.

S.

(au prix dequelques divergences entre « courants ») contraste avec l'immobilisme du PC et séduit de plus en plus d'électeurs,au point qu'on s'attend à une victoire de gauche aux législatives de 1978.

La victoire de François Mitterrand en1981 (avec l'appui des voix communistes, le P.C.

s'étant désisté pour le candidat socialiste au deuxième tour) et lamajorité absolue obtenue par le P.S.

aux législatives de juin semblent ainsi s'inscrire dans une logique continue deconquête du pouvoir.. »