La future Madame de Maintenon épouse le poète Scarron... et échappe au couvent
Publié le 26/08/2013
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Un brillant salon
Scarron, depuis la parution, en 1643, de son «Recueil de vers burlesques«, tient une place d'importance dans le monde des Lettres. À l'hôtel de Troyes où il vit, ce salon jaune où le notaire s'apprête à dresser le contrat de mariage, est le lieu de rencontre d'esprits éclairés et de gens du monde. Une assurance, pour la jeune mariée, de s'ébattre en société et d'y briller. Seule ombre au tableau, peut-être, les amis «frondeurs« de l'écrivain, auteur aussi de quelques virulentes mazari-nades. De fait, la Fronde qui va s'effondrer dans quelques mois, précipitera le couple en province mais, à leur retour à Paris, deux ans plus tard, le salon Scarron retrouvera bien vite son lustre. Gens de lettres — Tristan l'Hermite, Chapelain, Guez de Balzac, Jean Racine, Gilles Ménage, madame de La Fayette —, artistes tel le peintre Mignard, aristocrates en vue — le duc de Sully, Henri de la Tour d'Auvergne, le vicomte de Turenne, la marquise de Sévigné, le maréchal d'Albret —, sans compter la célèbre Ninon de Lenclos, s'y pressent régulièrement.
«
sion.
Sans cette union, la belle
Indienne, ainsi que l'a sur
nommée le chevalier de Méré,
devrait se résoudre à entrer
au couvent.
Or, pour elle, il
n'est pas question de vivre en
recluse.
Le couvent, elle y a
déjà goûté .
Chez les Ursu
lines, à Niort d'abord, puis à
Paris, rue Saint-Jacques, pla
cée par sa très peu aimante
marraine, madame de
Neuillant, qui a pris en main
son éducation .
Françoise, par
dessus tout, veut vivre en so
ciété et fréquenter les salons .
Pour parvenir à ses fins, elle
ne saurait reculer devant le
compromis .
Les aléas de sa
jeune existence lui ont forgé
une volonté d'acier.
Née dans
une prison - à Niort, en 163 5 -,
d'un père aventurier , impécu
nieux et désinvolte, elle a été
ballottée dans l'enfance entre
deux lointaines contrées : la
Martinique (où elle a passé
les
dix premières années de
sa vie) et la France (où elle est
revenue orpheline).
Elle a
aussi
grandi entre deux reli
gions, le protestantisme dans
lequel elle a été élevée - son
grand-père n'est autre que le
capitaine et poète calviniste
Agrippa d'Aubigné -et le ca
tholicisme auquel elle a adhé
ré en 1649 sous la férule de sa
terrible marraine.
Un brillant salon
Scarron, depuis la parution, en
1643, de son «Recueil de vers
burlesques », tient une place
d'importance dans le monde
des Lettres .
À l'hôtel de Troyes
où il vit, ce salon jaune où
le no
taire s'apprête à dresser le
contrat de mariage, est le lieu
de rencontre d'esprits éclairés
et de gens du monde.
Une as
surance, pour la jeune mariée,
de s'ébattre en société et d'y
briller.
Seule ombre au tableau,
peut-être, les amis
«frondeurs »
de !'écrivain, auteur aussi de
quelques virulentes mazari
nades.
De fait, la Fronde qui va
s'effondrer dans quelques mois,
précipitera
le couple en provin
ce mais, à leur retour à Paris,
deux ans plus tard, le salon
Scarron retrouvera
bien vite son
lustre.
Gens
de lettres -Tristan
l'Hermite, Chapelain, Guez
de
Balzac, Jean Racine, Gilles Mé
nage, madame de La Fayette -,
artistes tel le peintre Mignard,
aristocrates en vue -
le duc de
Sully, Henri de la Tour d'Au
vergne, le vicomte de Turenne,
la marquise de Sévigné , le ma
réchal d'Albret -, sans compter
la célèbre Ninon de Lenclos, s'y
pressent régulièrement.
La jeune madame Scarron, que
le mémorialiste Spanheim dé
crit comme de «beaucoup de
beauté et de beaucoup d 'es
prit » , ignore que d'ici huit ans ,
elle se retrouvera veuve et à la
tête d'un fort maigre pécule.
Son charme et son intelligence,
sa terrible volonté surtout , l'ai
deront à survivre .
À propos de
cette époque , elle déclarera :
«Les hommes me suivaient par
ce que j'étais jolie ; les femmes
me cherchaient parce que
j'étais douce dans la société et
SCARRON POÈTE COMIQUE
Né à Paris en 1610, Paul Scarron entre dans les ordres
à dix-neuf ans.
De 1632 à
1640, chanoine au service de l'évêque du Mans, il fréquente
l'aristocratie locale et
commence à s'adonner à la
littérature.
En 1638, une
maladie, terrible, l'atteint , qui
peu à peu, le paralysera presque totalement.
De retour
à Paris, il fréquente les milieux
libertins et fait paraître, en
1643 , un «Recueil de quelques
vers burlesques».
Son style,
fondé sur la dérision et la parodie, fait mouche et
s'inscrit contre la préciosité
si en vogue à l'époque .
«Le Typhon» , épopée
burlesque, paraît un an plus
tard, puis le «Virgile travesti» et quelques pièces de théâtre
(dont «La Fausse Apparence»)
assoient sa réputation.
Dès 1648, Scarron s'attelle
à son œuvre majeure, «Le Roman comique».
La première partie paraît en
1651 et la deuxième en 1657.
Une troisième partie est
prévue qu'il n'écrira jamais
car il meurt en 1660 .
que , dès ce temps-là, je m'occu
pais beaucoup plus des autres
que de moi.
Enfin, chacun s'em
pressait pour moi, hommes et
femmes; c'était une amitié d 'es
time, et qui était générale, car je
ne voulais pas
être aimée en
particulier
de celui-ci ou de cel
le-là
; je voulais l'être générale
ment , qu'on dît du bien de moi,
faire un beau personnage
et
avoir l'approbation des hon
nêtes gens ».
C'est alors que la jolie veuve
Scarron fait la connaissance
de
madame de Montespan, favori
te du roi .
Elle la charme au point
que , dès 1669, cette dernière lui
confie l'éducation
de ses bâ
tards royaux .
La destinée de
Fran çoise d'Aubigné prend là
un nouveau
tour .
Une voie
toute ...
royale .
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