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La France précipitée dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg

Publié le 29/08/2013

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En cette fin de XVIIe siècle, Louis XIV est un monarque puissant. Mais la majeure partie de l'Europe occidentale va faire front contre sa politique hégémonique et, en 1688, précipiter la France dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg. Après avoir combattu isolé, seul contre tous, le royaume sortira des neuf années de ce long conflit douloureusement marqué et sa suprématie considérablement amoindrie.

« tants .

Avec les huguenots qui se sont exilés, le pays s'est vu privé d'un nombre non négligeable de cadres mili­ taires, d 'artisans, d'entre­ preneurs et de notables.

Ceux-ci ont mis leurs com­ pétences au service de leurs hôtes -l'Angleterre, la Hol­ lande , la Suisse, le Brande­ bourg ...

- et ont transféré la plus grande partie de leurs capitaux à l'étranger.

La même année, en Angleterre, l'avènement de Jacques Il, catholique et marié à une princesse catholique, n'a guère soulevé l'enthousias­ me d 'un peuple en majorité protestant.

Quant à l 'Autriche, restée plus ou moins neutre lors des conflits précédents, elle a pu mettre un frein à l'ex­ pansion turque dans les Bal­ kans et se trouve désormais à même de mener une poli­ tique plus énergique en Europe occidentale.

Guillaume d'Orange, stat­ houder de Hollande, le pire ennemi de Louis XIV, est à la tête de l'opposition à la politique d'expansion fran­ çaise.

li est le principal arti­ san de la Ligue d'Augsbourg , qui vise à briser les ambi­ tions hégémoniques du roi de France.

Constituée le 9 juillet 1686, cette coalition réunit l'Empire, la Suède, la plupart des princes protes­ tants allemands et l'Espa­ gne.

Le 2 septembre , s'y joi­ gnent ! 'Électeur palatin de Bavière et le duc de Savoie.

Au nom de la duchesse d 'Or­ léans, sœur du dernier Élec­ teur, mort en 1685, Louis XIV revendique les droits sur le Palatinat, qu'il fait occuper par ses troupes.

Dès 1687 , les conseillers du Roi-Soleil considèrent que la guerre est inévitable .

Au cours de l'année suivante, une suc­ cession d'événements va rendre le conflit inéluctable.

L'EUROPE UNIE CONTRE LA FRANCE Le 26 novembre 1688, le conflit est officiellement ouvert entre la France et la Hollande .

Le mois suivant, c'est l'Empire qui s'en mêle, précédant de peu Frédéric Ill de Brandebourg.

Mi-avril 1689, la France doit également faire face à l'Espagne.

Louis XIV, lui, a fait détruire les villes du Palatinat afin de constituer, en avant des frontières du royaume, un glacis de terres brûlées.

Cette intervention musclée entraîne l'Électeur de Bavière à rejoindre la coalition, le 4 mai.

Puis, c'est au tour de l'Angleterre de Guillaume d'Orange d'entrer en guerre .

Affronter l'Europe unie contre la France n'est pas tâche facile.

Mais le Roi­ Soleil n'y voit pas un obstacle insurmontable et entend bien continuer à régner en maître.

1688 : une année charnière Au pape Innocent XI qui doit désigner un nouvel arche­ vêque-Électeur de Cologne Louis XIV propose de nom­ mer le cardinal Guillaume de Fürstenberg.

Mais le souve­ rain pontife lui préfère le can­ didat de !'Empereur, Joseph Clément de Bavière .

Par me­ sure de rétorsion, le roi fait occuper le Comtat venaissin ainsi que les territoires dé­ pendant de Cologne et les deux rives du Rhin dans le Palatinat.

Pendant ce temps, en Angle­ terre, la naissance d'un héri­ tier, le 20 juin 1688 , suscite de la part de l'opposition protestante la crainte de voir s'installer outre-Manche une dynastie autoritaire et catho­ lique .

En novembre , le roi est contraint de prendre la fuite et de se réfugier en France.

En février 1689, Guillaume d'Orange monte sur le trône sous le nom de Guillaume Ill.

Louis XIV perd un précieux allié et, de défensive, la Ligue d'Augsbourg devient offensive.

En espérant intimi­ der ses ennemis, le roi n'a fait que porter leur exaspéra­ tion à son comble.

De 1688 à 1697, la guerre de la Ligue d'Augsbourg va opposer la France à prati­ quement toute l'Europe occidentale .

Devant mener le combat à la fois sur terre, sur ses frontières et sur mer, jusque dans les colonies, le royaume verra sa prépondé­ rance sévèrement mise à mal.

Le comte Jean-Louis de Rabutin, dans une lettre à la marquise de Sévigné, affirme que « c' est la plus grande guerre qu'aura jamais roi de France sur les bras ».. »

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