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La France libre : « Rien n'est perdu pour la France... »

Publié le 18/11/2018

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DE L'APPEL DU 18 JUIN A LA LIBERATION

La France libre naît par la volonté du général Charles de Gaulle qui incarnera durant quatre ans la nécessité du combat et la continuité de l'État et de la nation française. Le 10 juin 1940, devant l'offensive allemande, le gouvernement au sein duquel de Gaulle occupe le poste de sous-secrétaire d'État à la Défense nationale, se déplace à Bordeaux.

 

Le 16 juin, le maréchal Philippe Pétain remplace Paul Reynaud à la présidence du Conseil et demande l'armistice. Le lendemain, de Gaulle rejoint Londres où, le 18 juin, il lance un appel au micro de la BBC.

Appel du général de Gaulle Accord entre Churchill et de Gaulle « Ordonnance n°1 » de la France libre à Brazzaville De Gaulle à Beyrouth Résistance de Koenig à Bir Hakeim

 

15 mai 1943 3 juin 1943 1er févr. 1944 3 juin 1944 14 juin 1944 25 août 1944

Création du CNR Création du CFLN Création des FFI Création du GPRF Discours de Bayeux Libération de Paris

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• Le 17 septembre, de Gaulle reçoit le ralliement du général Georges Catroux, relevé par Vichy de sa fonction de gouverneur général d'Indochine.

Entré au Conseil de défense de l'empire, celui-ci est nommé commandant en chef et délégué général de la France libre au Moyen-Orient.

Le 27 octobre 1940, à Brazzaville, de Gaulle édicte l'« ordonnance n° 1 » de la France libre qui organise l'exercice des pouvoirs publics dans les territoires français non contrôlés par l'ennemi. Il affirme qu'il exercera ces pouvoirs « au nom du peuple et de l'empire français ». Il déclare inconstitutionnel « l'organisme sis à Vichy », ainsi qu'il nomme l'État français, qu'il considère comme un « instrument utilisé par les ennemis de la France contre l'honneur et l'intérêt du pays ». Un Conseil de défense de l'empire est créé.

Ainsi, dès l'automne 1940, de Gaulle réussit à légitimer sa position de chef militaire et politique de la France, sans référence aucune aux institutions qui se trouvent effectivement à la tête du pays.

Le 19 mars 1941, de Gaulle conclut un accord avec les Britanniques afin de centraliser entre ses mains les moyens de financement des activités de la France libre. Craignant de voir des fiefs économiques se constituer au sein des institutions françaises de Londres, il met en place une sorte de banque de la France libre alimentée par la Grande-Bretagne selon un taux de change du franc en livres sterling basé sur celui de juin 1940.

Le 26 septembre 1941, de Gaulle crée le Comité national français (CNF), structure destinée à encadrer l'exercice, « en fait et à titre provisoire, [des] attributions normales des pouvoirs publics » par les autorités de la France libre. Cet organisme assure la continuité de l'État

L'APPEL DU 18 JUIN 1940

 

• « Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvememenl Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des États-Unis. Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là. Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres. »

« DE LA FRANCE LIBRE À LA FRANCE COMBAT TANTE LE COMirt NATIONAL FRANÇAIS • Le 13 juillet Je CNF change le nom de « France libre » en celui de « France combattante », les combattants agissant autant à partir de la France libre que de la France occupée.

La résistance intérieure est désormais reconnue comme une composante des forces de libération.

A son tour, Gilbert Renault - alias Rémy -est chargé de fédérer les groupes de résistance en zone occupée.

• Le 9 octobre, Je général Charles Delestraint est nommé chef de l'Armée secrète (AS), qui regroupe les trois grands réseaux de résistance -il sera arrêté par la Gestapo le 9 juin 1943.

• Le 11 novembre 1942, les troupes allemandes envahissent la zone libre.

Le 26 novembre, la moitié de la flotte française réfugiée dans la rade de Toulon se saborde pour ne pas tomber aux mains de J'occupant.

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• Alors que les réseaux de résistance continuent de se développer de façon relativement anarchique, de Gaulle, qui souhaite prévenir la constitution de partis aux intérêts divergents, charge Jean Moulin d'unir toutes les composantes des forces intérieures au sein du Conseil national de la résistance (CNR) créé le 15 mai 1943.

Jean Moulin sera arrêté en mission, Je 21 juin.

Le 30 août CeOI'ges Bidault, membre de l'AS, est nommé président du CNR.

Il reprend la tache de fédérer les réseaux de résistance, notamment de rapprocher les FTP et l'AS.

LEs PREMIERS COMBATS DES FFL • Le 9 décembre 1940, la première unité des Forces françaises libres (FFL) se distingue aux côtés des Britanniques à Sidi Barrani (Libye) lors de J'opération ' Compass.

combattant aux côtés des Alliés débarqués en novembre 1942.

Alger devient de fait la capitale de la France libre.

Après l'éviction de Giraud, de Gaulle demeurera Je seul président du CFNL à compter du 9 novembre.

• Le 17 septembre 1943, de Gaulle crée une Assemblée consultative provisoire dont les membres sont désignés par les mouvements de résistance et les parlementaires se trouvant hors du territoire occupé.

La séance inaugurale de cette Assemblée a lieu Je 3 novembre.

LES COMBATS HORS DE FRANCE LE RAUIEMENT DE L'EMPIRE • De Gaulle évoque, dès J'appel du 18 juin 1940, la force que doit constituer J'empire colonial français comme point d'appui pour la poursuite du combat C'est vers l'Afrique qu'Il se tourne avec l'espoir d'y prendre l'Initiative.

• Le 24 février 1941, le premier engagement des Forces navales de la France libre (FNFL) a lieu dans l'Atlantique où Je contre-torpilleur Léopard endommage un sous-marin allemand.

• Parti le 27 janvier 1941 de Fava­ Largeau (Tchad), Je général Leclerc - de son vrai nom Philippe de Hauteclocque -remporte Je 1" mars la bataille de l'oasis de Koufra (Libye) contre les troupes italiennes.

Il y fait le « serment de Koufra », jurant de ne déposer les armes « que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ».

Les Forces aériennes de la France libre (FAFL) appuient la prise de Koufra.

Elles formeront par la suite Je groupe aérien « Bretagne ».

• En avril 1942, les Britanniques débarquent à Madagascar où les forces vichystes capituleront le 6 novembre.

• Du 27 mai au 11 juin 1942 les 5 500 hommes du général Koenig résistent à la poussée des Italiens et de I'Afrika Korps à Bir Hakeim (Libye).

Les troupes françaises, qui perdent ! lOO hommes, recouvrent Je respect des Alliés.

• En août, des émissaires gaullistes 1-------------1 envoyés dans les colonies africaines • Le 8 novembre 1942, les troupes angle-américaines débarquent en Afrique du Nord.

Vichy donne ordre aux autorités locales de résister.

UN OUTIL DE COMBAT : LA RADIO • A la suite de l'appel du 18 juin 1940, diffusé sur les ondes de la BBC, la France libre dispose chaque jour de deux fois cinq minutes d'antenne.

1111-'ce sœ-- et René Cassin sont les premières voix de Radio-Londres.

A partir du 5 septembre 1940, Jacques Duchesne anime l'émission « Des français parlent aux Français » à laquelle participent notamment Pierre Maillaud, Jean Marin, Jean Oberlé, Maurice Van Moppés.

L'émission est introduite par les quatre sons courts correspondant en morse à la lettre • v » - comme victoire.

Le 20 octobre 1941 est diffusé le premier message codé destiné à la résistance intérieure, • Gabrielle vous envoie ses amitiés », qui annonce un parachutage d'armes.

En octobre 1943, Pierre Dac lance son fameux refrain • Radio-Paris ment Radio-Paris est allemand ».

• Les émissions de Radio-Brauaville débutent Je 5 décembre 1940.

Entendue dans une grande partie de l'hémisphère sud, cette radio diffuse des programmes en français, en anglais, en espagnol, en portugais et en italien.

de la France s'assurent du ralliement de celles-ci, par la persuasion ou par la force : le Tchad le 26, sur l'initiative du gouverneur Félix tboué, le Cameroun le 27, le Congo­ Br au av ill e et l'Oubangui le 28, le Gabon le 29 -mais la résistance des vichystes y durera jusqu'en novembre.

• Le général René de Larminat prend au nom de de Gaulle Je titre de haut­ commissaire de l'Afrique équatoriale française.

Brauaville sera la tête de pont de la France Libre en Afrique.

• En revanche, Je ralliement à la France libre de l'Afrique occidentale française est un échec.

En août et septembre, l'opération franco-britannique destinée à prendre Je contrôle de Dakar, bien défendu par des unités envoyées par Je régime de Vichy, échoue.

• Tahiti, les établissements français de l'Inde ella Nouvelle-Calédonie se rallient en septembre.

• Le 22 octobre 1940, de Gaulle confie au colonel Monclar -de son vrai nom Raoul Magrin-Vernerey - Je commandement d'une brigade française d'Orient qui s'illustrera notamment dans Je ralliement de la Côte française des Somalis en décembre 1941.

De violents combats font3 ooo morts coté vichyste et causent la perte de nombreux navires et avions.

A la fin de l'année 1942, les FFL participent à la libération de l'Afrique du Nord.

La colonne Leclerc entre à Tripoli en janvier 1943.

Tunis est libéré en mai.

• Un corps expéditionnaire commandé par le général Alphonse Juin est intégré aux forces alliés lors du débarquement en Sicile du 10 juillet 1943.

LES PRhiiCES DE LA DtCOLONISATION • Le soutien apporté par Vichy aux troupes japonaises en Indochine concourt à l'entrée en action de la résistance vietnamienne contre la France.

• Le général Catroux, au nom du général de Gaulle, proclame le 8 juin 1941 J'indépendance du Liban et de la Syrie.

• Le 30 janvier 1944, lors de la conférence de Conakry (Guinée), de Gaulle jette les premières bases de la décolonisation africaine qui aboutira à la création de l'Union française.

LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE DE GAULLE • Le 3 puis Je 6 juillet 1940, la flotte anglaise détruit une importante escadre française mouillée dans Je port de Mers ei-Kebir, en Algérie, qui refuse de se rallier aux forces alliées ou de se saborder.

Près de 1 300 marins français sont tués dans ces opérations.

• Le 8 juillet J'aviation britannique endommage Je cuirassé Richelieu dans la rade de Dakar.

• L'accord du 7 août 1940 entre Churchill et de Gaulle, qui scelle J'alliance de la France Libre avec l'Angleterre, met un terme à ces opérations.

Les deux hommes conviennent que Je concours de la France libre à J'effort de guerre allié ne pourra pas nuire aux intérêts objectifs de la France ni à son patrimoine.

• Un nouveau différend franco­ britannique intervient à propos de la Syrie et du Liban, placés sous mandat français par la Société des nations.

Londres entend conserver Je contrôle du Moyen-Orient.

Le gouvernement britannique obtient du gouvernement de Vichy, avec lequel il entretient encore des relations, qu'il cède les deux mandats au Royaume-Uni.

Les Britanniques participent à J'opération militaire des Français libres pour contrôler Beyrouth et Damas.

La proclamation de l'Indépendance de la Syrie et du Liban par Je général Catroux les prend de court.

Le 26 juillet 1941, les Britanniques reconnaissent la place prépondérante de la France au Levant.

Le 27, de Gaulle arrive à Beyrouth.

· Après J'entrée en guerre des États­ Unis, en décembre 1941, la guerre du Pacifique est l'occasion de resserrer les liens entre la France libre et Washington, en raison du ralliement à de Gaulle des possessions françaises de Tahiti et de la Nouvelle-Calédonie.

Le 9 juillet 1942, les États-Unis reconnaissent le Conseil national français comme Je « symbole de la résistance française contre les puissances de l'Axe ».

• Après Je déclenchement de l'offensive allemande contre l'Union soviétique, le 22 juin 1941, de Gaulle noue aussitôt des relations avec Moscou qui Je reconnaît comme chef de la France libre le 26 septembre.

• À la suite du débarquement en Afrique du Nord, le 9 novembre 1942, de Gaulle dénonce J'accord entre les alliés et Vichy.

L'invasion de la zone libre par les Allemands, deux jours plus tard, incite Washington à reconsidérer sa position vis à vis de l'amiral vichyste François Darlan, nommé chef de l'empire français d'Afrique, qui sera assassiné Je 24 décembre.

Le 26, Je général Giraud est porté par les Alliés à la tête de l'Afrique du Nord.

• En 1944, après le débarquement allié en Normandie, de Gaulle mène une intense activité diplomatique.

JI rencontre Je pape Pie XIIIe 30 juin et se rend en juillet aux États-Unis où il convainc Je président Franklin D.

Roosevelt de garantir l'Indépendance de l'Europe et de la France.

VERS LA LIBÉRATION • Plusieurs plans de sabotages des voies ferrées, des centrales électriques, des lignes de transmission, des routes sont mis en place pour aider les forces allliés après Je débarquement Ils doivent être exécutés par les Forces fTançaises de l'intérieur (FFI}, créés Je 1" février 1944 et dont Je général Pierre Koenig prend Je commandement le 1" juin.

• Le 3 juin 1944, le CFLN devient le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF).

• Un bataillon de 177 Français commandé par Je capitaine de corvette Philippe Kieffer participe au débarquement du 6 juin 1944 en Normandie.

• Le 14 juin, de Gaulle lait son premier discours en métropole, à Bayeux.

Il y répète que la libération de Paris par des troupes françaises est fondamentale pour la restauration du pays : « L'État devait rentrer chez lui >>, dira-t-il.

• A la tête de la 1" division blindée, le général Jean de Lattre de Tassigny débarque en Provence aux côtés des forces alliées, Je 15 août.

• La 2 • division blindée du général Leclerc entre à Paris le 25 août Le 28, de Gaulle ordonne aux FFI d'intégrer les forces régulières et au CNR d'entrer à l'Assemblée consultative.

• Le 23 novembre, la 2 • division blindée du général Leclerc libère Strasbourg.

Le serment de Koufra a été rempli.

LA LIBtRATION DE PARIS • Extrait du discours du général de Gaulle à l'Hôtel de Ville de l'flrls, le 25 août 1944: • Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même, libéré par son peuple avec Je concours des armées de la France, avec J'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.

». »

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