La France entre dans la guerre de Trente ans

« l'E mpire, d 'assurer la sécuri­ té de la Baltique et de la mer du Nord et, surtout, de pré­ server la liberté du commer­ ce.

Le roi de Suède s'engage à conduire en Allemagne une armée de 30 000 fantassins et de 6 000 cavaliers alors que le roi de France lui fournira chaque année un million de livres .

L'accord stipule en outre que Gustave-Adolphe n'interdira l'exercice de lare­ ligion catholique dans aucun des territoires qu 'il pourra conquérir.

L'Espagne oblige la France à se découvrir Le 19 mai 1635, l'offensive est cette fois-ci ouvertement mi­ litaire car la France déclare la guerre à l'Espagne .

Cette déclaration est justifiée par l'enlèvement, quelque temps auparavant, de l'élec­ teur de Trêves qui s'était pla­ cé, un an plus tôt, sous la sauvegarde du roi de France .

Sans doute le roi d' Espagne a-t-il autorisé cet acte de vio­ lence pour contraindre la France à entrer en guerre .

Un Conseil extraordinaire est convoqué le 1er avril 1635.

Tous les ministres sont d 'a vis que Louis XIII ne peut se dis­ penser de prendre les armes pour venger l'affront.

Le car­ dinal de Richelieu attend néanmoins la conclusion du traité avec la Suède , que le chancelier Oxenstierna est venu négocier en personne à la Cour .

L'accord est signé à Compiègne, le 28 avril 1 635.

La France y promet de rompre ouvertement avec !'Empereur si les Électeurs de Saxe et de Brandebourg demeurent fidèles au parti protestant et s'engagent à le­ ver une armée de 12 000 hommes en Allemagne .

Louis XIII se réserve d 'acc or­ der sa protection aux villes et TURENNE RACONTE SES BLESSURES DE GUERRE Henri de Turenne apprend le métier des armes en Hollande.

Passé au service de Louis XIII, qui le nomme colonel d'un régiment, il se révèle un grand stratège .

En 1643, il prend le commandement de l'armée d'Allemagne.

Après le siège de Sarenne, Turenne raconte : « Je fus un peu blessé , avant-hier.

Il n'y avait que deux jours que j'y étais arrivé avec mes troupes .

C'est du bras gauche, s'il plaît à Dieu, je n'en serai pas estropié .

Je remue fort bien tous les doigts .

Il fait un chaud insupportable .

Je disais au chirurgien qu'il fasse écrire à Monsieur Poelblanc où est le coup.

» Turenne n'en dit pas plus.

Il est sous le choc.

Mais, comme il est normal, il s'empresse de rassurer sa mère.

Le chirurgien militaire donne les détails techniques au médecin de la Cour qui est « cantonné » à Sedan .

Il est probable qu'il s'agit d 'une blessure provoquée par une balle de mousquet.

Mais on ne sait si la cuirasse a été percée.

Les armées disposaient , quoique en nombre insuffisant, de praticiens habiles, de chirurgiens dont la valeur était bien supérieure à celle des médecins de Molière .

Mais la blessure était cependant plus grave que Turenne voulait bien le dire .

aux princes du parti adverse qui le lui demanderont .

De leur côté, les Suédois s'enga­ gent à rétablir le culte catho­ lique dans les territoires oc­ cupés .

Le roi de France ne déclare donc la guerre qu'à l'Es pagne et aux Pays-Bas .

Car Richelieu pense avant tout au péril espagnol et ses plans d'intervention armée ne visent que les Pays-Bas.

Du côté de l'E mpire , il tente ­ ra de maintenir une neutrali ­ té formelle , en dépit des actes d'hostilité que les ar- EDITIONS ATLAS mée s fran çaises auront per­ pétrés .

Le traité d'a lliance conclu avec les Provinces ­ Unie s, le 8 février 1635 , a un caractère offensif .

li est prévu que deux armées françaises, de 30 000 hommes chacune, entreront en Belgique .

En outre, une aide des Belges aux Français donnerait un coup de pouce à l'indépen ­ dance de leur pays .

En 1636, !'Empereur déclare la guerre à la France car Condé a envahi la Franche­ Comté.

Toute l'Europe est maintenant de plain -pied dans la guerre.

Mais la France a pu, par cette entrée en guerre retardée , conclure avec ses alliés protestants , la Suède et les Provinces­ Unie s, de solides alliances qui formeront le fondement de sa diplomatie et de sa stratégie jusqu'aux traités de Westphalie .

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