LA FRANCE DEPUIS 1945 LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
Publié le 19/09/2018
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LA FRANCE DEPUIS 1945 LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
1. JUSQU’À LA CRISE
• D. Borne, dans son « Histoire de la Société française depuis 1945 », comparant la France des années 80 à celle du lendemain de la guerre, constate qu’« une génération a pu vivre la plus radicale ouverture à la modernité que la société française ait connue tout au long de l’histoire ». • Il distingue 3 grandes étapes. La 1\" va de 1945 à la fin des années 50. La société « façonnée par les expériences d’avant-guerre reçoit le 1“ choc de la modernité et semble hésiter entre l’ancien et le nouveau». A la Libération, la volonté d> changement est évidente. 3 forces y poussent : 1) les ouvriers, qui sont 1/3 des actifs en 1945, encore que les grèves très dures de 1947-48 révèlent l’insuffisance de leur intégration dans la société, car, écrit D. Borne, « les conditions de vie restent très dures jusqu’au milieu des années 50 même si les transferts sociaux permettent d’améliorer progressivement la condition ouvrière », 2) le baby-boom à la Libération, qui rompt avec le malthusianisme des années 30. C’est la création alors des allocations familiales, 3) l’exode rural qui « s’accélère aux lendemains de la guerre ». « L’idéologie technicienne pénètre alors le monde rural ». Borne recense les signes qui révèlent que la France ch ge : « les français consomment plus qu’ils n’épargnent. En 1946, Renault présente la 4 CV : c’est une véritable révolution oui marque l’introduction du fordisme en France : une production de masse qui parie sur la consommation populaire. » Le mot prêt-à-porter apparaît en 1949, le 1er salon de celui-ci en 1957 en 1954 est lancé le tiercé, qui révèle la place croissante des loisirs (la 3e semaine de congés payés date de 1956). Mais Borne ajoute : « la vieille France, rentière, morose, est encore là », « le changement qui bouleverse la société ne transforme ni le décor, ni les mentalités, et L. Wylie de prendre l’exemple de la « difficile pénétration des potages en poudre ». La France des années 50 reste partagée entre Poujade et Mendès, entre tradition et modernité. • La 2e étape va des années 60 à la crise. C’est alors que « la société française choisit la modernité ». Pour D. Borne, c’est la victoire des modernistes sous les présidences de de Gaulle (1958-1969) et surtout de Pompidou (1969-1974) celui-ci accentuant le choix industriel.
«
mentation diminuent, augmentent celles consacrées au logement, à la santé,
aux loisirs.
Fait révélateur: «l'Institut National de la Consommation» est créé en 1966 , «la France entre dans l'ère de l'opulence», des loisirs.
Borne note : «le monde rural est celui de la fête, le loisir , au contraire, est fils de la ville.
Il n'est pas intégré dans la vie quotidienne, mais symbole d'une autre vie.
»La multiplication des résidences secondaires , la pratique du week-end, surtout la diffusion de la TV, en sont autant de signes.
• Les villes croissent rapidement, alors qu'au début des années 50 on ne
construisait même pas 100 000 logements par an, à partir de 1965 , on en
construit + 400 000.
L'Etat lance successivement« les métropoles d'équi libre» (1964), des «villes nouvelles» (1965), des «villes moyennes» (début des années 70).
Après 1965, on organise l'épargne-logement.
Depuis 1958, existaient les ZUP -Zones à urbaniser en priorité, -
depuis le milieu des années 60, l'accent est mis sur la rénovation des vieux
centres.
«Volonté de l'Etat, besoins de l'économie, croissance démogra
phique, tout se conjugue pour faire des années 60 une grande période de
croissance urbaine comme la France n'en avait jamais connue depuis le Second Empire.
» Dans le même temps, « le rural profond perd peu à peu
de sa substance : départ des jeunes», «c'est ce qui faisait la spécificité du
monde rural français qui disparaît quand se ferme l'école et que se vide le presbytère».
Borne conclut: «Au début des années 1970, le monde rural
semble en voie de décomposition.» • Toutes ces transformations ne vont
pas sans conflits sociaux (grève des mineurs à Decazeville en 1963).
Mai
68 est «l'expression d'une mutation sociale brusque».
Si les années 60 sont des années de rupture , « les valeurs qui accompagnaient les anciennes
structures sont toujours vivantes».
Mai 68 est donc «le moment où le
corps social cherche à se construire autrement», bien qu'il traduise tout à la fois «la peur du déracinement , l'adieu difficile aux vieilles communau
tés et le rejet de toutes les valeurs qui étaient consubstantielles à ces enracinements» (Borne)..
»
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