La France de Louis XIV

« de nouvelles orientations à J'économie française.

La France compte 20 millions d'habitants et constitue la première puissance démographique d'Europe.

Sa richesse économique s'appuie entre la France et les Provinces-Unies, sans que cela menace vraiment la suprématie de ces dernières, à la grande déception de Colbert En 1672, les troupes du roi franchissent Je Rhin, avec pour alliées l'Angleterre, la Suède et quelques principautés allemandes.

Le conflit bascule la même année, lorsque Guillaume d'Orange s'empare du pouvoir en Hollande, devenant le principal adversaire de la France.

JI coalise contre le royaume français Je Saint-Empire, l'Espagne et la Lorraine.

Mais Je financement de la guerre épuise le Trésor, et une série de victoires sur terre et sur mer permet à Louis XIV VAUBAN (1633-1707) Le nom de Vauban reste attaché à J'art des fortifications et à J'idée du "Pré carré».

De 1667 à 1707, il s'efforce de protéger Je territoire français des invasions en réparant construisant et armant plus de 300 places fortes sur les frontières terrestres et fortifiant des ports.

Les méthodes appliquées tant dans la conception des batiments que celle de la stratégie de défense ont fortement influencé J'art de la guerre.

La lutte contre le jansénisme Le jansénisme est un mouvement d'abord religieux, puis culturel et enfin politique contre lequel Louis XIV lutte avec obstination.

Émergeant vers le milieu des années 1640, il propose une vision austère de la religion catholique et une critique tout aussi sévère de sa pratique.

Cette doctrine trouve son principal point d'ancrage dans le monastère féminin de Port­ Royal.

Rapidement les idées du jansénisme gagnent les milieux parlementaires et les salons parisiens, puis toute la France.

Autant Mazarin traite cette affaire avec retenue, autant sur J'exploitation de la terre, et les revenus du royaume reposent sur les prélèvements fiscaux qui en découlent (la taille est le principal impôt).

Or, Colbert sait qu'il ne peut exiger plus des revenus de la terre.

Comme la plupart de ses contemporains, Colbert estime que la richesse d'un État se mesure à la quantité de métal précieux qu'il détient (mercantilisme).

Il lui faut trouver Je moyen d'attirer le plus possible de métal précieux sans trop en dépenser.

Son seul recours est donc de développer de nouveàux secteurs de l'économie : Je commerce et l'industrie.

La circulation des marchandises implique de nouvelles taxations et l'industrie fournit les produits jusqu'alors importés.

De de négocier la paix.

Selon les termes des traités de Nimègue (1678 et 1679), J'Espagne cède à la France la Franche­ Comté et plusieurs citadelles du Nord, tandis que l'Empire abandonne l'Alsace.

Le territoire français dispose désormais d'une frontière continue au nord-est.

r-------------1 Louis XIV Je fait avec brutalité.

En 1661, nouveaux métiers apparaissent, VERSAILLES, CAPITALE CULTURELLE enrichissant la population qui, dès lors, DE L'EuROPE ? peut s'acquitter de nouveaux impôts.

Louis XIV a soif de grandeur et de Colbert définit quatre domaines prestige, ce qui le pousse à développer de développement.

Le premier est un véritable mécénat au niveau de J'industrie de guerre.

La France se J'État JI crée l'Académie des inscriptions couvre d'arsenaux et des petites et belles-lettres en 1663, l'Académie industries directement liées à cette des sciences en 1666, l'Académie activité.

En second lieu, Colbert cherche d'architecture en 1671 et l'Académie à contenir J'importation des produits royale de musique en 1672.

�Académie de luxe (soie, tapisseries, verrerie, etc.) de peinture et de sculpture, fondée en en fondant les manufactures des 1648 par Mazarin, s'installe au Louvre.

Gobelins, Mais c'est avec Versailles que cene de Saint- volonté s'exprime avec Je plus d'éclat Gobain, �ancien rendez-vous de chasse de d'Aubusson Louis Xlii devient, au terme de quarante (1666- ans de travaux, la nouvelle capitale du 1667).

royaume à partir de 1682.

Les arch�ectes Il initie Le Vau et Mansart, Le Nôtre pour les ensuite jardins et Le Brun pour les décors en l'empire dessinent les contours et en définissent colonial le genre : le classicisme.

Dans un luxe français qui doit fournir la métropole inégalé, la cour vit là, soumise à en denrées exotiques, et charge des une étiquette rigide et ponctuée par Compagnies commerciales, comme l'emploi du temps du roi, divertie par celle des Indes occidentales et celle des les somptueuses fêtes (opéras, ballets, Indes orientales en 1664, de les carrousels et spectacles pyrotechniques) acheminer.

Enfin, constatant que Je auxquelles contribuent Molière, Racine, LA POLITIQUE RELIGIEUSE DE LOUIS XIV Louis XIV estime que le catholicisme doit demeurer la seule religion de son royaume et que l'Église de France doit lui obéir, c'est pourquoi, tout au long de son règne, il affronte la papauté, et lutte contre les protestants et les jansénistes.

Les relations avet la papauté Depuis plusieurs siècles, J'Église de France revendique à J'égard du Saint-Siège une certaine autonomie (le gallicanisme).

Par opportunisme politique, Louis XIV prend ce conflit à son compte et ne manque aucune occasion pour signifier au pape qu'il est Je seul maître temporel de l'Église de France.

Les rapports s'enveniment avec la déclaration dite "des Quatre Articles» (1682), proclamant la supériorité du concile sur Je pape, la nécessité de défendre les "libertés gallicanes» et J'indépendance absolue du roi envers Rome.

Le spectre du schisme n'est pas loin, et seule la mort de l'intransigeant Innocent Xl (1689) permet à la France de se réconcilier avec la papauté.

commerce des richesses agricoles Corneille pour Je théâtre, Lully et La révocation de l'édit de Nantes françaises est principalement aux mains Charpentier pour la musique.

(1685) des négociants hollandais.

il favorise f--------------1 La France est le seul royaume d'Europe Je développement des ports français MOLitRE où protestantisme et catholicisme sont et de leur flotte.

Parachevant cette légaux, mais, comme pour nombre entreprise, un tarif douanier ultra- Molière {1622-1673) accompagne de ses contemporains, cette situation protecteur est promulgué dès 1664.

Je règne de Louis XIV et devient avec est une aberration pour Louis XIV.

Lully l'un des fournisseurs anrtrés Sa politique à J'égard des protestants LES GUERRES VICTORIEUSES des divertissements royaux à partir évolue au cours de son règne de la Rapidement, Louis XIV affiche son de 1665.

Sa connaissance de la nature tolérance légale, garantie par J'édit de ambition sur la scène européenne.

humaine épingle Nantes, à la persécution, signifiée par Tout au long de son règne, il n'aura avec acu�é tous la révocation de ce dernier par l'édit de cesse de combattre l'Espagne, les comportements de Fontainebleau en octobre 1685.

la plus grande puissance continentale, de ses contemporains Les raisons de ce durcissement sont et chacune de ses décisions (L'École des Femmes, multiples.

JI est clair que la coalition de participer ou déclencher un conflit Tartuff e, L'Avare, des puissances étrangères contre la sera motivée par la volonté de J'affaiblir.

Le Misanthrope).

France a eu un impact sur J'attitude La guerre de Dévolution En 1665, le roi d'Espagne Philippe IV meurt Profitant d'une succession incertaine, Louis XIV revendique la couronne d'Espagne au nom de son épouse, la reine Marie-Thérèse.

En mai 1667, il envah� la Aandre espagnole.

Au terme de sa campagne victorieuse, il conclut avec Léopold J• de Habsbourg le traité d'Aix-la-Chapelle le 2 mai 1668.

JI obtient onze places fortes et Lille.

La guerre de Hollande Depuis près d'une décennie, la guerre des taxes et des douanes fait rage f--------------1 de Louis XIV envers ses propres sujets LE TEMPS DES ÉPREU VES ( 1685 -1715 ) En l'espace de vingt ans, le règne de Louis XVI atteint son apogée.

Pourtant l'équilibre budgétaire est rompu dés le milieu des années 1670 et Colbert doit faire appel à des emprunts et impôts extraordinaires.

Surtout le mépris qu'affiche Louis XIV indispose de plus en plus la papauté, les puissances européennes et son propre peuple.

Une nouvelle période s'ouvre, celle des épreuves.

protestants, tout comme les campagnes victorieuses de J'empereur germanique Léopold l" contre les Turcs qui lui font perdre Je titre revendiqué de champion du catholicisme.

À partir des années 1680, les ,...---- protestants sont victimes de persécutions (les dragonnades), puis sommés de quitter Je territoire français ou de se convertir.

s'appuyant sur la condamnation papale (1656), il contraint tout Je clergé à signer Je fameux Formulaire qui désavoue le jansénisme.

�opposition à cette mesure grandit dans Je clergé, notamment à Port-Royal, gagnant certains membres de J'épiscopat français.

Une sorte de trêve s'instaure en 1668, mais elle ne règle rien.

En 1701, puis en 1709, le conflit ressurgit Cette fois-ci, Port-Royal est rasé, les religieuses sont dispersées, soulevant une intense émotion.

En 1713, inquiet de constater combien Je jansénisme est implanté en France, Louis XIV obtient du pape une nouvelle condamnation du jansénisme (bulle Unigenitus).

Celle­ ci provoque un tollé et n'assainit pas la situation : les idées du jansénisme perdurent tout au long du XVIII' siècle.

LES GUERRES EN EUROPE La guerre de la ligue d'Augsbourg {1688-1697) Dans les années 1680, la position de la France face aux autres puissances européennes change considérablement.

Ses mesures contre les huguenots indisposent fortement les puissances protestantes, tandis qu'en Angleterre, J'essor du commerce colonial et mar�ime français mécontente Je monde des affaires et Je Parlement, ouvertement hostile au roi catholique Jacques JI Stua rt allié de Louis XIV.

En 1685, en faisant valoir ses droits de succession sur Je Palatinat Louis XIV achève de liguer toute l'Europe contre lui.

JI est conscient que la guerre est inévitable, qu'elle sera navale et terrestre, commerciale et coloniale.

Lorsque, à l'automne 1688, les armées françaises envahissent Je Palatinat, Louis XIV se retrouve face à la ligue d'Augsbourg.

Elle rassemble depuis 1686 l'Empereur, de nombreux princes d'Empire, les rois d'Espagne et de Suède.

Elle est rejointe en 1688 par Guillaume d'Orange, Je chef (stathouder) des Provinces-Unies (roi d'Angleterre en 1689).

Louis XIV mène une guerre d'usure au au sud, au sud-est du royaume, sur toutes les mers, aux Antilles et aux Indes.

�équilibre de forces et les difficultés économiques à soutenir la guerre poussent les belligérants à la négociation.

Les traités de Ryswick (1697) marquent la volonté d'appuyer les frontières de la France sur les obstacles naturels : elle conserve Strasbourg et obtient la vallée de la Sarre.

La guerre de succession d'Espagne (1701-1714) Le répit est de courte durée pour la France pourtant épuisée économiquement et éprouvée par la famine de 1693-1694.

En 1700, Charles JI d'Espagne meurt sans héritier direct.

Sa couronne impériale suscite bien des convoitises au regard de ses possessions (Pays-Bas, Amérique, Milanais, Naples, Sicile ...

).

Dès 1698, un traité de partage de la succession d'Espagne est secrètement signé entre la France, l'Angleterre et les Provinces­ Unies.

Mais Charles Il ne reconnaît pas ces partages et se choisit comme unique héritier Je second petit-fils de Louis XIV, Philippe, duc d'Anjou.

Au mépris du traité secret, Louis XIV accepte Je testament.

�Espagne gagne un nouveau roi, Philippe V de Bourbon.

Dans un premier temps, cette décision est reconnue par l'Angleterre et les Provinces-Unies.

Mais Louis XIV multiplie les provocations et au printemps de 1702, toutes les puissances européennes, unies dans la Grande Alliance scellée à La Haye en 1701, déclarent la guerre à la France et à l'Espagne.

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