LA FRANCE, DE JUIN 1958 À AVRIL 1969 (histoire)
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Rappel de quelques données chronologiques
1er juin 1958 : Le gouvernement du général de Gaulle est investi par l'Assemblée nationale.
28 septembre 1958 : La Constitution nouvelle est approuvée par près de 80 % des suffrages exprimés.
18 mars 1962 : Accords d'Évian.
28 octobre 1962 : Référendum approuvant l'élection du président de la République au suffrage universel.
1963: Plan de stabilisation de M. Giscard d'Estaing, ministre de l'Économie et des Finances.
1966: Retrait des troupes françaises de l'organisation militaire de l'O.T.A.N.
3 mai 1968 : Première nuit d'émeute au Quartier latin.
27 mai 1968 : Accords de Grenelle.
23-30 juin 1968 : Élections législatives donnant la majorité absolue des sièges à l'U.D.R.
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- avril 1969: Démission du général de Gaulle.
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Développement
Introduction
Porté au pouvoir à la faveur de la crise algérienne de mai 1958, le général de Gaulle s'impose en quelques semainescomme le maître incontesté de la France.
Il procède à une refonte des institutions, liquide la crise algérienne etrelance l'économie.
Mais à partir de 1963, un mécontentement diffus gagne le monde ouvrier (grève des mineurs)puis la jeunesse étudiante.
Après sa réélection en 1965, le général paraît moins populaire auprès des Français dontles attitudes et les comportements se modifient sous l'effet de la modernisation.
I.
Le retour à la stabilité (1958-1963)
A.
La refonte des institutions
Appelé par le président Coty à former un gouvernement, de Gaulle est investi le 1er juin 1958 par l'Assembléenationale.
Dès le lendemain, il obtient les pleins pouvoirs pour six mois, afin d'élaborer une nouvelle Constitution.
Celle-ci, préparée par Michel Debré, établit une stricte séparation des pouvoirs et renforce le pouvoir exécutif.Approuvée par 80 % des suffrages exprimés, lors du référendum du 28 septembre 1958, elle prévoit:
• Une Assemblée nationale élue pour cinq ans, selon un scrutin uninominal majoritaire à deux tours destiné àcombattre l'éparpillement des partis politiques qui avait dominé la IVe République.
D'emblée, les courants gaulliste(U.N.R.) et indépendant (C.N.I.) s'assurent une solide majorité à l'Assemblée.
• Un Sénat est élu au suffrage indirect par les délégués des conseils municipaux et départementaux.
• Le Président de la République élu pour sept ans d'abord par un collège de 80 000 élus locaux, puis, à partir de1962, au suffrage universel direct, est la clé de voûte des institutions.
Il peut recourir au référendum (article 11),dissoudre l'Assemblée nationale (article 12) et assumer des pouvoirs absolus en cas de crise grave (article 16).
• Le Premier Ministre, responsable de la politique intérieure, est nommé par le Président qui peut mettre fin à sesfonctions.
Le gouvernement peut être renversé par une motion de censure de l'Assemblée nationale.
La stabilité despremiers ministres est désormais assurée: entre 1959 et 1969, on ne compte que trois premiers ministres (MichelDebré, Georges Pompidou et Maurice Couve de Murville) soit une durée moyenne de près de quatre ans (contre sixmois en moyenne pour les chefs de gouvernement sous la IVe République).
B.
La liquidation du problème colonial
C'est le problème le plus pressant posé à la nouvelle
République.
• La décolonisation de l'Afrique noire s'opère en 1960 de manière amiable.
La Constitution de 1958 créait une «Communauté » d'États autonomes liés à la France : tous les États d'Afrique francophone acceptèrent d'en fairepartie, à l'exception de la Guinée, qui, dès 1958, devint indépendante tout en subissant l'influence économique del'Union soviétique.
En 1960, les autres pays d'Afrique francophone accèdent à leur tour à l'indépendance.
• La décolonisation de l'Algérie suscite une guerre meurtrière et traumatisante.
De Gaulle tente d'abord de ménagerla population européenne installée en Algérie (« Je vous ai compris! » : discours du 4 juin 1958), puis propose en1959 l'autodétermination à l'Algérie, avec le choix pour les Algériens entre trois formules : francisation, sécession etassociation.
Cette proposition provoque un divorce entre la métropole et l'Algérie.
Ceux qui ont voulu le retour dugénéral dans l'espoir de maintenir l'Algérie française ont le sentiment d'être dupés; d'où la « semaine des barricades» à Alger (janvier 1960).
Mais le référendum du 8 janvier 1961 montre que 75 % des Français approuvent ladémarche suivie par le général de Gaulle.
D'où le putsch des généraux partisans du maintien de l'Algérie dans le gironfrançais (Challe, Salan, Jouhaud, Zeller) qui conduit de Gaulle à assumer les pleins pouvoirs prévus par l'article 16 dela Constitution.
Finalement, les accords d'Évian (18 mars 1962) consacrent l'indépendance de l'Algérie, ratifiée par90 % des Français.
C.
Une ligne extérieure ferme.
• De Gaulle mène une politique extérieure d'indépendance nationale fondée sur la détention d'une force de frappenucléaire (bombe A en 1960; bombe H en 1968) et le refus du monde bipolaire dominé par les États-Unis et l'Unionsoviétique; d'où la reconnaissance diplomatique de la République populaire de Chine (1964) et le retrait de la Francedu commandement militaire intégré de l'O.T.A.N.
(1966).
• La politique étrangère apparaît bientôt comme le « domaine réservé » du Président.
Elle prend souvent un touranti-américain qui conduit de Gaulle à condamner l'engagement militaire américain au Viêtnam (discours de PhnomPenh, 1966), à s'opposer aux alliés des États-Unis comme Israël (fustigé par de Gaulle lors de la guerre israélo-arabede 1967) ou la Grande-Bretagne (à laquelle est refusée en 1963 et 1967 l'entrée dans la C.E.E.
par crainte qu'elle ne.
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