La fin de la guerre d'Algérie
Publié le 11/04/2019
Extrait du document
La fin de la guerre
Les premières négociations entre les indépendantistes algériens et le gouvernement français ont lieu en juin 1960 à Melun. Elles se soldent par un échec, mais sont suivies d'autres rencontres au cours desquelles le FLN s'impose comme le seul interlocuteur des Français. Finalement, les accords d'Evian, signés le 18 mars 1962, consacrent l'indépendance de l'Algérie. Ils incluent un statut provisoire des Français d'Algérie qui se voient garantir leurs droits de propriété ainsi qu'\"une juste et authentique participation aux affaires publiques\".
Mais la politique de la terre brûlée lancée par les terroristes de l'OAS, créée en février 1961, empêche toute conciliation future entre les Français d'Algérie et les musulmans, et provoque l'exode vers la métropole de un million de pieds-noirs.
Les accords d'Evian sont cependant massivement approuvés par la population métropolitaine lors du référendum du 8 avril au cours duquel 91% des électeurs se prononcent en leur faveur.
«
TIJAGIQUE
DECOLONISATION •
8 mai 1945 Une manifestation
organisée à Sétif contre la
déportation au Congo de Messali
La guerre d'Algérie est la plus Hadj
tourne à l'émeute.
Plusieurs
longue et la plus tragique dizaines
de milliers de fellahs
des guerres de décolonisation.
attaquent
des fermes de colons,
La présence d'une importante massacrant
103 Européens.
population d'origine européenne, La
répression menée par l'armée
refusant toute évolution politique et
les milices de colons provoque
et sociale, et l'incapacité des la
mort de près de 8 000 musulmans gouvernements successifs à imposer et cause un profond traumatisme.
des réformes nécessaires expliquent • 20 septembre 1947 Un nouveau le déchaînement des violences.
statut
de l'Algérie est adopté.
Cette guerre, à l'origine de la chute Constituée
en départements,
de la IV' République, a laissé elle
bénéficie d'une autonomie
des cicatrices durables dans financière
gérée par une Assemblée
la société française comme algérienne
paritaire de 120 membres
dans la société algérienne.
répartis
à égalité en deux collèges,
1------------ l'un représentant les quelque
LA NAISSANCE
DU NATIONALISME ALGÉRIEN
• 5 mai 1931 Face aux menaces
que la politique de francisation
fait peser sur l'identité religieuse
et culturelle des musulmans,
Cheikh Abdelhamid Ben Badis
fédère les associations d'oulémas
(docteurs de la loi).
Ce mouvement,
à l'origine du nationalisme algérien,
a pour devise : « l'Islam est notre
religion, l'Algérie est notre patrie,
l'arabe notre langue».
• 11 mars 1937 Messali Hadj
fonde le Parti populaire algérien
(PPA) qui a pour objectif
l'indépendance de l'Algérie.
10
d'assimilation à la France, publie
le Manifeste du peuple algérien,
dans lequel il revendique la création
d'un État algérien autonome.
• 7 mars 1944 Le Comité français
de libération nationale, dirigé à Alger
par le général de Gaulle, promulgue
une ordonnance qui accorde
la citoyenneté française à l'élite
musulmane, ce qui représente
environ 60 000 personnes.
• 14 mars 1944 Réunis
au sein de l'Association des amis
du manifeste et de la liberté,
l'ensemble des nationalistes
rejettent cette politique d'assimilation
jugée partielle et trop tardive.
L'idée d'une indépendance par
l'insurrection commence à circuler.
922
ooo Français d'Algérie,
l'autre les 7 860 000 musulmans.
Un gouverneur général nommé par
Paris assure le pouvoir exécutif.
Ce
statut est dénoncé par les musulmans
comme par les Français d'Algérie.
• À la même époque, le PPA,
interdit depuis les émeutes
de Sétif, et sa couverture légale,
le Mouvement pour le triomphe
des libertés démocratiques (MTLD),
créent une organisation clandestine,
l'Organisation spéciale (OS).
Composée d'un millier de membres,
celle-ci est chargée de préparer
l'insurrection armée.
• 4·11 avril 1948 Les élections à
l'Assemblée algérienne organisées
par le gouverneur socialiste Edmond
Naegelen sont marquées par
l'emprisonnement de plus d'un tiers
des candidats du MTLD et par des
fraudes qui permettent aux candidats
de l'administration française
d'obtenir la majorité des sièges (41)
au sein du collège musulman.
Ces pratiques renforcent les partisans
de l'insurrection dans la population
musulmane, comme elles confortent
les Européens dans lldée que la force
suffira à bloquer toute évolution.
• 1948·1954 Le MTLD s'empare
progressivement du contrôle
des associations de scouts,
de lycéens et d'étudiants musulmans
qui deviennent autant de foyers
du nationalisme algérien.
Mars 1950
La police
démantèle se
réfugient au Caire après
s'être évadés, en mars 1952.
l'OS est reconstituée en 1953.
• 23 mars 1954 Un groupe de
jeunes dirigeants de l'OS (Boudiaf,
Didouche, Ben M'hidi, Ben Boulaid,
Bitai et Krim) crée le Comité
révolutionnaire pour l'unité et
l'action (CRUA) destiné à rassembler
tous les militants par l'insurrection.
• Dans le même temps, le MTLD
éclate entre partisans (messalistes)
et adversaires (centralistes)
de Messali Hadj.
• 23 octobre 1954 Le CRUA,
désavoué par les messalistes et
les centralistes, rompt avec le MTLD
et fonde, en liaison avec les exilés
du Caire, le Front de libération
nationale (FLN) ainsi que l'Armée
de libération nationale (ALN),
composée de quelques centaines
de militants.
La date du soulèvement
est fixée au 1" novembre.
, LE DÉCLEN
CHEMENT
DE
L'INSURRECTION
• 1" novembre 1954 Une trentaine
d'attentats éclatent sur l'ensemble
du territoire algérien, faisant une
dizaine de morts.
Si les principaux
objectifs militaires échouent
(destruction du central
télégraphique d'Alger et vol
d'armes dans la caserne d'Oran),
l'objectif politique est atteint :
l'Algérie bascule dans la guerre
dlndépendance avec cette
cc Toussaint rouge >l.
La répression est
disproportionnée.
Le MTLD, étranger
aux attentats, est
dissous et 2 000 de
ses membres sont
arrêtés.
Le président
du Conseil, Pierre
'----...1 Mendès France,
déclare qu'« entre l'Algérie et
la France, il n'y a pas de sécession
concevable >> et le ministre de
l'Intérieur, François Mitte"and,
renchérit en affirmant :
« l'Algérie c'est la France.
>>
• Décembre 1954 Messali Hadj
fonde un parti rival du FLN,
le Mouvement national algérien
(M NA), qui s'engage également
dans la lutte armée, tandis que
les centralistes rejoignent le FLN.
• 25 janvier 1955 Le gaulliste
Jacques Soustelle est nommé
gouverneur général de l'Algérie.
Les effectifs militaires sont portés
de 55 000 à 85 000 hommes.
Mars
1961 Avril1961 Mars 1962
Référendum sur l'auto
détermination
• Un dialogue s'ouvre avec les
nationalistes modérés, mais sans
aucune proposition politique, tandis
qu'une politique de « pacification »
est menée sur le terrain.
La révolte
s'étend en Kabylie et dans les Aurès.
• 3 avril 1955 l'Algérie est placée
sous le régime de l'état d'urgence
pour une durée de six mois.
Celui-ci autorise l'instauration
du couvre-feu, les perquisitions
de nuit et le contrôle des médias,
et met en place une justice militaire.
• Avril 1955 Le FLN est membre
associé à la conférence de Bandung
qui réunit les États nés de la
décolonisation.
C'est sa première
reconnaissance internationale.
LE TOURNANT DE LA GUERRE
• 20 août 1955 Le FLN lance
une insurrection générale dans
le Constantinois.
Plusieurs milliers
de paysans encadrés par I'ALN
attaquent 36 centres de colonisation,
dont Philippeville.
Cette opération
cause la mort de 123 colons et
de 1 273 assaillants.
En représailles,
près de 12 000 musulmans sont
massacrés -parmi lesquels des
femmes et des enfants -et dix
villages sont détruits, provoquant
la fuite des hommes qui rejoignent
les maquis de I'ALN.
La rupture
entre Européens et musulmans
est consommée.
• Le gouvernement décide
de maintenir sous les drapeaux
180 000 libérables et de rappeler
60 000 soldats du contingent.
• lti septembre 1955 Une partie
des élites musulmanes, favorables
à l'assimilation, se rallie à la cause
nationaliste : 61 élus musulmans
démissionnent.
• À cette même époque, des Sections
administratives spécialisées (SAS)
sont créées afin de lutter contre
la misère et la faiblesse des
équipements dans les campagnes.
Dirigées par un officier, elles
prennent en charge tous les aspects
de la vie des fellahs et diffusent
la propagande, vantant les mérites
de la France.
mettre un terme à « une guerre
imbécile et sans issue >>.
Soustelle est
remplacé par le général
Georges Catroux, un républicain
réformateur, qui prend le titre
de ministre résident.
• ti février 1956 Guy Mollet
est accueilli à Alger par des
Européens qui lui jettent des
tomates.
Il cède et remplace Catroux
le
• 12 mars 1956 Les « pouvoirs
spéciaux >> réclamés par le ministre
résident en Algérie sont votés
à une très large majorité : l'exécutif
peut gouverner par décrets
et Lacoste est autorisé à déléguer
certains de ses pouvoirs aux mil�aires.
l'armée occupe désormais une place
politique centrale en Algérie.
• Au cours du mois, les premiers
attentats à Alger éclatent
et le couvre-feu est instauré.
Le territoire est quadrillé et
les régions pro-FLN sont décrétées
zones interdites.
Des villages sont
détruits et leur population déplacée.
Près de 2 millions de villageois
et de nomades sont regroupés
dans des villages de fortune.
De grands barrages électrifiés
sont édifiés le long des frontières
marocaines et tunisiennes pour
empêcher les incursions de l'armée
extérieure du FLN.
La durée
du service militaire est allongée
à 27 mois, ce qui permet le
doublement des effectifs militaires.
• Avril 1956 Les leaders
nationalistes modérés, dont Ferhat
Abbas, les oulémas et le parti
communiste algérien, rejoignent le
FLN.
Des syndicats proches du FLN
se constituent parmi les ouvriers
(Union générale des travailleurs
algériens) et les étudiants (Union
générale des étudiants musulmans
algériens).
En mai, I'UGEMA
lance une grève illimitée des cours
et des examens.
• 20 août 1956 Les principaux
dirigeants du FLN se réunissent
en congrès dans la vallée de la
Soummam et fixent les principes
politiques de leur action..
»
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