LA DÉTENTE (1962-1973) Le monde tripolaire : États-Unis, URSS, Chine
Publié le 09/09/2014
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Dix ans après le dégel de 1953, le dialogue E-0 se renoue, alors que Jean XXIII publie Pacem in Terris (1963).
1. Les trois causes de la détente.
• La conscience du péril nucléaire lors de la crise de Cuba (octobre 1962) montre l'existence d'un équilibre de la terreur (MAD = Mutually Assured Destruction). Un télé¬type rouge entre le Kremlin et Washington doit éviter les risques d'une escalade suicidaire (1963).
• Les difficultés internes de chaque bloc appellent une pause dans la course aux armements. Les États-Unis subissent la crise du dollar, le problème noir, le défi gaullien (cf. p. 88), l'enlisement au Viet-nam, le guevarisme en Amérique latine (Tricontinentale réunie à Cuba, 1966). L'URSS affronte un lourd retard agricole et industriel (réforme Liberman, 1965), la dissidence (procès Siniavski-Daniel, 1966), des escarmouches chinoises sur l'Oussouri (1969) et des tendances centrifuges en Roumanie et Tchécoslovaquie.
«
-planétaire : CSCE (1973-1975) : 35 États favorables au
statu quo en Europe et aux Droits de l'homme.
• Volet militaire : traité de Moscou (1963) interdisant les
essais nucléaires en mer et dans les airs ; traité de non
prolifération
(1968) auxquels France et Chine refusent de
s'associer.
Accord SALT 1 (1972) limitant le nombre de
missiles anti-missiles.
• Volet commercial : essor des échanges entre RFA et Pologne réconciliées en 1970.
Ventes américaines (blé) et
européennes (usines clés
en main, ordinateurs) à l'URSS.
Traité américano-soviétique (1972) accordant à l'URSS la
clause de la
nation la plus favorisée.
Washington en attend
une détente idéologique («noyer Marx dans le Coca-Cola»).
3.
Les effets asymétriques de la détente.
• Les zones d'influence demeurent : l'URSS aide le gouver
nement du Nigeria à réduire la sécession des Chrétiens du Biafra (1967-1970 : un million de morts par famine) ; elle
appuie la sécession
du Bangladesh (1971) ; le printemps de
Prague, aurore d'un «socialisme à visage humain», prend fin
avec l'entrée des chars soviétiques (août 1968) justifiée par la doctrine Brejnev (souveraineté limitée, septembre 1968).
Les ~tats-Unis favorisent l'éviction du Brésilien Goulart (1964 ), du Chilien Allende (197 3) et envoient 20 000 marines à Saint-Domingue infiltré par le castrisme (1965).
Ils arment le Sud-Viet-nam et le gouvernement cambodgien du général Lon Nol contre les Vietcongs équipés par l'URSS
de fusées SAM.
•
Le camp occidental affaibli : pression pacifiste des
opinions
publiques ( « b etter red than dead ») ; crise morale
liée
au Viet-nam ; Droits de l'homme
bafoués par l'URSS au nom du
principe de non-ingérence.
• Le camp soviétique renforcé : il devient la première puissance mili
taire mondiale et
poursuit la lutte
idéologique.
Henry KISSINGER (né en 1923).
Ce professeur d'histoire à Harvard a
inspiré la politique de détente de Nixon (1969-1974).
37.
»
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