La démocratie libérale ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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La constitution crée, dans une démocratie libérale, la séparation, ou du moins l'équilibre des pouvoirs.
On respecteainsi la réflexion de Montesquieu, qui dans « l'Esprit des Lois », affirmait «il faut que le pouvoir arrête le pouvoir ».C'est pourquoi les trois pouvoirs, qu'il distinguait, l'exécutif, le judiciaire et le législatif sont fréquemment séparés,même si le rapport de force entre eux varient d'un pays à l'autre.
1.
Aux États-Unis, par exemple, le régime est présidentiel.
Le chef de l'exécutif, le Président, est « irresponsable »et ne peut être contraint à la démission, sauf s'il se rend coupable de haute trahison ou de forfaiture (ce quiautorise la mise en œuvre de la procédure de « l'impeachement »).
Inversement, le président ne peut renvoyer leCongrès composé de la Chambre des Représentants et du Sénat.Si le Chef de l'État dispose d'un droit de veto opposable à une loi votée par le Congrès, celui-ci peut passer outreen votant une nouvelle fois cette loi à la majorité des deux tiers.
Il y a donc aux États-unis, plutôt qu'uneséparation, un équilibre des pouvoirs (qui sont contraints à la collaboration).
2.
La Constitution française sépare plus nettement les pouvoirs.
La législatif est le domaine du Parlement.
Le pouvoirexécutif appartient à la fois au président de la République et au premier ministre.
Mais seul celui-ci est responsabledevant l'Assemblée Nationale.
C'est ce qui permet une lecture présidentielle de la Constitution.
Néanmoins le régimereste parlementaire, puisque le Parlement peut renverser le Gouvernement en votant une motion de censure.
Lerégime français est donc dans la pratique semi-présidentiel, puisque la prépondérance du chef de l'État a étéreconnue dès l'origine et sans interruption jusqu'à nos jours (si l'on excepte l'épisode de la « cohabitation » de 1986à 1988).
3.
Le régime authentiquement parlementaire sépare également les pouvoirs, mais accorde la prépondérance aupouvoir législatif.
C'est la règle la plus fréquente dans les pays de démocratie libérale (Royaume-Uni, R.F.A, Italie,Japon...).Le Chef de l'État (roi, reine, empereur ou président de la République) n'a pas de pouvoir politique réel.
Il désigneseulement un premier ministre qui dépend entièrement du Parlement.Au total, que le régime, soit présidentiel, semi-présidentiel ou parlementaire, la séparation des pouvoirs garantit leslibertés.
De plus en plus souvent une « cour » veille à la constitutionnalité des lois et donc au respect par l'État deses propres règles de fonctionnement : c'est le Conseil Constitutionnel en France ou la Cour Suprême aux États-Unis.
Très souvent cet organisme veille également à la régularité des élections que tentent de remporter les partis.
II - LES PARTIS POLITIQUES
A - LE MULTIPARTISME, CONDITION DE LA DÉMOCRATIE
On ne peut plus imaginer aujourd'hui une démocratie sans l'existence de partis politiques réellement différents,s'efforçant de remporter les élections.
C'est du reste l'existence de plusieurs partis concurrents qui est devenue lecritère essentiel de la démocratie.
Tous les régimes de l'Est, ou du Tiers Monde qui étaient fondés sur le parti uniqueet qui prétendaient être démocratique n'ont jamais été crédibles pour l'opinion internationale.Les partis politiques sont indispensables à la démocratie.
Leur rôle est du reste reconnu par les Constitutions.
Ilspermettent à une nation souveraine d'exprimer sa volonté.
Et du reste, les adversaires de la démocratie s'enprennent d'abord aux partis politiques et au parlementarisme, leur rendant ainsi involontairement hommage...
B - LES TYPES DE PARTIS
Il existe différents types de partis.
En Europe, on distingue ainsi les partis de cadres et les partis de masse.
Lespremiers sont fréquemment des partis de droite, au programme flou, aux militants peu nombreux ; les notablesjouissent d'une grande autonomie.Les seconds appartiennent plutôt à la gauche : les militants sont plus nombreux, l'organisation du parti est forte etla discipline s'applique à tous, même aux élus qui ont atteint une certaine notoriété.
Aux Etats-Unis, l'affrontementdroite/gauche n'a guère de sens, et on ne retrouve pas ces distinctions.
Le parti républicain et le parti démocratesont avant tout des « machines électorales », que peu de choses séparent.
C - LE BIPARTISME : UNE RÈGLE ET DES EXCEPTIONS
1.
Le multipartisme des démocraties libérales aboutit souvent à un bipartisme, en particulier dans les pays anglo-saxons (États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande...).
En Grande-Bretagne, par exemple, la vie politiqueest un combat permanent entre le Parti conservateur qui recrute dans toutes les couches de la société, et le Partitravailliste (le Labour) qui représente les syndicats et préconise une intervention décisive de l'État.
Depuis lesannées trente, les travaillistes et les conservateurs se succèdent au pouvoir.
À la différence de la vie politiquebritannique, les deux grands partis américains se préoccupent moins de programme et de référence idéologique,même si la gauche (syndicats, intellectuels «radicaux », minorités) du parti démocrate n'a pas son équivalent àl'intérieur du parti républicain.
Là aussi, « l'alternance » de ces deux partis au pouvoir est la règle.
2.
En France, en Italie...
les partis politiques importants sont nettement plus nombreux.
Dans la France des années80, par exemple, on ne compte pas moins de cinq tendances politiques : l'extrême-gauche (communiste), la gauchesocialiste (ou social-démocrate), un centre droit (U.D.F.) le mouvement gaulliste et une extrême-droite xénophobeet nationaliste (le Front National).
Cette diversité des partis politiques tient à l'Histoire particulièrement.
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