La défaite des Francs au « Champ du sang »
Publié le 26/06/2013
Extrait du document
L'armée d'Antioche se donc porte seule au~devant de l'en~ nemi et, le 20 juin, prend position près de la place forte franque d'Atareb, dans une région baptisée Ager sanguinis (le « Champ du sang « ). Le prince Roger « en venant s'y établir, espérait compenser l'infériorité du nombre par l 'avantage que lui assureraient les obstacles naturels d 'un terrain accidenté, presque impénétrable, avec une clôture de montagnes «, rapporte un chroniqueur anonyme. Au soir du 27 juin, les Francs apprennent que les musulmans viennent d'attaquer Atareb ...
«
liers et trois mille fantassins à
l'assaut
des quelque quarante
mille guerriers turcs.
L'aile
droite
entre en action sous les
ordres
du seigneur Pierre de
Danith ; l'aile gauche, réunis
sant les turcopoles, chrétiens
d'Orient syriens
et arméniens,
est commandée par le cheva
lier normand Roger de Saint
Lô ; en couverture de ces pre
mières lignes viennent les
troupes de Geoffroy le Moine,
comte
de Mar'ash, auxquelles
s'est joint le prince Roger.
Les
Francs chargent avec une telle
ardeur qu'ils parviennent à bousculer
l'ennemi.
Mais leur
infériorité numérique
ne leur
permet pas de garder l'avan
tage après ce premier choc.
Encerclés
de toutes parts, ils
ne peuvent résister aux coups
de boutoir de la cavalerie
commandée par l'émir Il Ghazi
et au harcèlement des archers
musulmans.
Lâchés par
les turcopoles
La situation est aggravée par
les turcopoles, qui cèdent à la
panique : en prenant la fuite,
ils
sèment le désordre dans
les rangs du reste de la troupe
de Roger de Saint-Lô et l'em
pêchent de riposter efficace
ment.
Pour comble de mal
heur, un vent violent venu du
Nord soulève une tempête de
sable, qui aveugle les Francs
et leur interdit de se regrou
per.
Entouré par quelques ]! o chevaliers, Roger d'Antioche > § continue à lutter désespéré-
~ ment.
Mais il sait que, en
8.
n'ayant pas eu la sagesse d'at
~ tendre les renforts de Jérusa
f lem et de Tripoli, il est entiè-
rement responsable de ce dé
sastre.
Résolu à mourir en
preux, il lance sa monture au
cœur de la bataille.
Comme il
charge un escadron ennemi, il
est atteint au visage, à hauteur
des yeux, par un coup d'épée
mortel.
L'armée franque est
anéantie : seuls cent quarante
hommes survivront à la cruelle
défaite
du Champ du sang.
Les prisonniers
sont entravés
et rassemblés à coups de
fouet.
Devant eux, Il Ghazi fait
disposer de grandes jarres
d'eau : ceux qui s'en appro
chent -et, par cette torride
journée
de juin, ils sont nom
breux à souffrir de la soif -
sont immédiatement massa
crés.
Les rares rescapés sont
transférés à Alep, où ils seront
livrés à la population avide de
vengeance.
~EDITIONS w.
ATLAS
UN SOMBRE
PRÉSAGE Conscient de la supériorité
numérique des musulmans,
l'entourage de Roger
d'Antioche
n'a de cesse
de le convaincre de différer
l'affrontement jusqu'à
l'arrivée des renforts de
Jérusalem et de Tripoli.
Le
patriarche Bernard de Valence, hanté par de
terribles pressentiments,
va jusqu'à le supplier de
renoncer à cette folle
entreprise.Dans la nuit du
27 au 28 juin, à la veille de la
bataille, un soldat somnambule se met à courir
à travers le
campement et
suscite l'inquiétude de tous
en prédisant le désastre.
Lui aussi troublé par cet
incident, le prince Roger ordonne à l'un de ses
serviteurs de quitter l'armée
et d'aller mettre ses vases précieux en sûreté
dans la citadelle franque la
plus
proche.
Après quoi,
sans autrement tenir compte de ce sombre présage,
il confirme à ses capitaines
que l'assaut sera lancé dès le
lendemain.
Après s'être installé dans la
tente du prince Roger pour
présider au partage du butin,
Il Ghazi envoie son avant
garde à Antioche.
Mais, grâce
au patriarche Bernard
de Va
lence, qui met sur pied une
résistance
acharnée, la cité
parvient à tenir
tête à l'enne
mi jusqu'à l'arrivée de Bau
douin II de Jérusalem.
Accueilli
en sauveur, le souve
rain est nommé régent de la
principauté, qu'il
entreprend
de réorganiser après en avoir
fait renforcer
les -défenses.
Fort heureusement, Il Ghazi
préférera fêter
sa victoire plu
tôt que de pousser son avan
tage en repartant immédiate
ment à l'assaut.
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