La défaite de Charles VII à Gravant
Publié le 05/09/2013
Extrait du document


«
La menace des
archers anglais
L'object if de Charles VII est de
rétablir les communications
entre ses possessions de la
vallée de la Loire et de Cham
pagne et, en même temps ,
d '
empêcher les Anglais, à
l'ouest , de faire leur jonction
avec les Bourguignons , à l'est .
C'est
dans ce dessein que, le
1 e c juillet 142 3, ses troupes se
sont emparées de Cravant-sur
Yonne, petite ville de la plus
haute importance stratégique
située près d'Au xerre .
Mais la
place a été reprise peu après
par les Angla is .
En l'ab s ence
de son mari, le duc Philippe Ill
le Bon, la duchesse Isabelle
de Bourgogne a promptement
UNE SUCCESSION DE BATAILLES
La défaite de Cravant est
un nouveau et très sérieux
revers pour Charles VII.
Il faut pourtant en relativiser
l'impact, même si les pertes
humaines sont particulièrement lourdes.
A cette époque de la guerre de Cent Ans, pour l'un comme pour l'autre camp, les
victoires succèdent aux défaites .
Deux mois après
Cravant, le 26 septembre
1423, les Français vont surprendre les Anglais à
La Gravelle, près de Laval, et capturer l'un de leurs principaux chefs, William de
La Pole, comte de Suffolk.
Le conflit
est ponctué par de
nombreuses batailles, qui,
souvent,
ne donnent pas de
véritable avantage à l'un ou
l'autre des adversaires.
« Les Anglais prenaient
aucune fois une forteresse
sur les Armagnacs le matin,
et ils en perdaient aucune
fois deux le soir .
Ainsi
durait la guerre de Dieu
maudite », remarque
dans son Journal le Bourgeois
de Paris.
envoyé tous les renforts dispo
nibles à Cravant .
De son côté,
le Valois a chargé un corps
d'armée en grande partie
constitué d'Écossais de s'en
r~ndre de nouveau maître,
coûte que coûte .
c E r--;,o; 1"".;l:< •rJ"""
Le 31 juillet , l' armée de Char
les VII met le siège devant Cra
vant .
De l'autre côté de l 'Yon
ne, les Anglo-Bourguignons lui
font face .
Près de huit ans ont
passé , mais la désastreuse
déroute d'Az incourt, en octo
bre 1 415, est re s tée dans tou
tes les mémoire s.
Les dix mille
Franco -Écossais en ont tiré les
leçons
et savent que, malgré
leur supériorité numérique , ils
ne sont pas certains d'être o
vainqueur s de l'ennemi : il ne ~
peut certes leur opposer que
quatre mille hom 'mes mais il
bénéficie de l'appui des redou
tables archers anglais.
Pendant
trois heures, les adversaires
s'observent .
Puis, les Anglo
Bourguignons passent à l'at
taque .
Emmenés par le comte
de Salisbury, ils traversent la
rivière , de l'eau jusqu'à la
taille, protégés par un tir nour-
ri de flèches .
Un bilan désastreux
Simultanément, un autre corps
d'armée anglo -bourguignon,
commandé par lord Willough
by , force le passage sur l'uni
que pont qui enjambe l'Yonne .
Séparées en deux , les troupes
de Charles VII vacillent sous
les
coups de boutoir de l'en
nemi.
Faisant preuve selon
certains d' une bravoure exem
plaire , selon d'autres d'un stu
pide entêtement, les Écossais
refusent de se replier .
Plus de
trois mille d'entre eux sont
tués , quelque deux mille sont
faits prisonniers , dont leur
chef , John Stuart, comte de
Buchan et connétable de Fran
ce .
Dramatiquement mis à
mal , les Fr,anco-Écossais
sont
contraints de battre en retrai
te.
Ils se replient en laissant
fiBlllE DITI ONS llm! ATIAS
il'.
"D ~
derrière eux plus de six mille
morts · et un nombre considé
rable de prisonniers.
Pour Charles VII, la défaite de
Cravant est un désastre qui
met
un coup d'arrêt au redres
sement entamé à Baugé deux
ans plus tôt et laisse ouverte à
l '
ennemi la route du Berry - et
de Bourges, sa capitale.
A l'in
verse, dans le camp anglais ,
cette vic toire s'inscrit dans le
processus amorcé avec le trai
té d'Amiens , signé en avril pré
cédent, qui a renforcé l'allian
ce avec les ducs Philippe de
Bourgogne et Jean V de Bre
tagne.
Fort de c,e succès mili
taire , le duc de Bedford, ré
gent de la « France anglaise »,
peut envisager sereinement la
conquête du royaume dans
son intégralité ; tandis que ,
pour fêter l'événement, les Pa
risiens, acquis à la cause anglo
bourguignonne , allument des
fe~x de joie et dansent dans
les rues de la capitale .
...L ..
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