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La croissance et ses formes de 1945 à la crise économique du début des années 1970 (histoire)

Publié le 30/08/2012

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En France, seul le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) est reconstitué en juin 1944 par le Général De Gaulle, à partir du CFLN (Comité Français de Libération Nationale) de 1943. La mutation s’explique par le fait que l’objectif a changé. On veut maintenant redonner à la France un régime. On renoue avec une forme républicaine qui a fini par s’imposer en France après une histoire chaotique depuis 1789. Le Général De Gaulle n’a aucune légalité. Il n’est pas issu des urnes, le gouvernement n’est pas légal. C’est pourquoi les Américains refusent de reconnaitre un régime qui s’est auto-proclamé pendant la résistance. La population française se reconnait dans ce gouvernement, issu de la rencontre entre différentes formes de résistance. On y retrouve les Gaullistes, d’autres membres d’une droite libérale plus centriste, des socio-démocrates (MRP : Mouvement Républicain Populaire => démocratie chrétienne), des socialistes, des radicaux, des communistes. Ce GPRF est légitime, car à l’exception de l’extrême-droite qui a soutenu Vichy, tous y sont représentés. Seulement en octobre 1945, les Américains reconnaissent et font avec le GPRF. Entre les morts à la Guerre, les collaborateurs, la vie municipale est complètement désorganisée. Il ne reste que des structures nées de la Guerre : des CDL (des Comités De Libération) au niveau local. Au niveau du département, il y a des CDD (Comités Départementaux de libération). À ces deux échelles, les représentants ne sont pas légitimes. Certains d’entre eux sont très entreprenants : ils entendent représenter un pouvoir politique fort alors qu’ils n’ont même pas été élus. Le GPRF cherche alors rapidement à introduire des instances à la fois plus légitimes et plus légales. L’Assemblée Consultative était formée de représentants de mouvements de résistance et devait être consultée pour former un nouveau gouvernement. En 1945, l’Assemblée est élue : c’est l’Assemblée Constituante, qui avait pour objectif la constitution de la IVè République, d’abord rejetée en mai 1946 par les Français, puis acceptée par dépit en octobre 1946. 

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« Le monde est aussi bouleversé moralement.

On a atteint le comble de l'horreur.

Il est aussi découvert après-Guerre lorsque rentrent les survivants des camps deconcentration.

Ce sont aussi les 80 000 morts d'Hiroshima.

La municipalité d'Hiroshima estime un an plus tard que les bombes ont fait 120 000 morts, 4 000disparus, 150 000 sans abris.

On estime à 400 000 les personnes mortes des suites de la bombe dans les années suivantes, 40 ans après la Guerre.

TRUMAN parle du« plus grand jour de l'Histoire » pour énoncer l'entrée du Monde dans la période de l'atomique.Henri ROUSSO : « Vichy, un passé qui ne passe pas »La collaboration a été quelque peu idéologique, du moins sympathisante, et économique.

Collaborationniste est un terme que l'on réserve à la contribution littéraire etintellectuelle pour l'Allemagne : Drieu La Rochelle, Robert Brasillach, Louis Ferdinand Céline...

Dès octobre 1940, le statut des Juifs est créé par le régime de Vichy.La participation des dirigeants de Vichy à la solution finale : la rafle du Vel' d'Hiv' livre à l'Allemagne 13 000 juifs voués à la déportation.

Plus de 80% des juifsfrançais déportés ont été arrêtés par la police française et non par la Gestapo.

Les représentants de la France ont participé activement à la déportation des Juifs.

Lemarché noir, le marché gris, le marché brun (de la couleur de l'uniforme allemand : les Français vendent du beurre, du pain, etc.

à des Allemands pour récupérer del'argent) se développent.Après la collaboration, il y a l'épuration.

On la dit sauvage après 1945 : elle n'est pas endiguée par les pouvoirs publics, ce sont des résistants qui tuent dans lesvillages les collabos (grâce aux dénonciations).

Le GPRF (gouvernement provisoire) met à partir de l'automne 1944 une épuration légale.

La haute cour de justice estcréée en 1944.

L'épuration légale représente la volonté de liquider la collaboration de Vichy.

Elle est associée à la volonté d'oublier les heures noires de lacollaboration.

Elle est perçue comme une œuvre civilisatrice nécessaire à l'épuration du pays (car l'épuration sauvage participait à l'entrée dans une Guerre civile).

Onveut mener rondement et se débarrasser vite de l'épuration.

Elle est délicate à conduire car on ne sait pas s'il faut révoquer tous les mandataires qui ont prêté sermentà Vichy.

Il a fallu établir un difficile distinguo entre une collaboration active et consciente et la simple volonté de survie.

On a besoin de cadres en 1945 : on ne peutdonc pas éliminer tous les fonctionnaires collabos.

C'est la raison pour laquelle le Général de Gaulle prend la décision de créer l'ENA en 1945.

L'épuration légale aété menée rapidement, très inégale selon les régions, elle a été plus indulgente à l'égard des cadres de l'armée et de gendarmerie.

Elle a donné lieu à des plaidoyersempourprés.

Elle devait remettre de l'ordre dans le pays et restructurer la société autour de repères moraux communs (un ciment idéologique, de valeurs).

Au bout ducompte, elle fut rapidement expédiée, jugea environ 130 000 personnes, en exécuta 10 000 dont seulement 1 500 dans le cadre de la légalité.

Papon a été jugétardivement : 1998-99.L'image des soldats allemands en bottes et croix gammée a bouleversé.

On parle du bruit des bottes.

Les scènes de violence (femmes en joue, vaches éventrées), lesdrapeaux allemands qui flottaient partout ont marqué les esprits.

Les femmes accusées d'avoir eu des relations amoureuses avec des Allemands sont appelées, suite àla guerre , les « femmes tondues ».

La peur de la délation était omniprésente : il ne fallait pas grand chose à la Gestapo pour faire des descentes nocturnes. A l'échelle des empires coloniaux, il y a eu une radicalisation des mouvements à la faveur de la Guerre : droit de l'autodétermination des peuples.

La population doitchoisir un nouveau gouvernement.

Ce droit ne date pas de l'après-guerre, il figure dans la charte de l'Atlantique en 1941 entre les EU et le RU.

Cette radicalisationdes mouvements d'indépendance se traduit aussi par la volonté de constituer des nations : « l'Algérie algérienne ».

L'émancipation est soutenue après-guerre par lesEU, qui ont un anticolonialisme historique, par l'URSS, qui ont un anticolonialisme idéologique.

Elle est soutenue également par l'ONU, qui devient une véritablecaisse de résonance pour les nationalismes indigènes.Le déclin de l'Europe est confirmé, face à une donnée nouvelle : l'émergence des deux grands.

L'Europe est troublée par la mise en place de la Guerre froide.

Elle doitrenoncer à sa puissance passée : elle n'a plus de moyens démographiques, économiques, financiers, matériels.

Elle a souvent perdu son propre gouvernement.

Elle n'aplus de voies politiques à l'échelle internationale.

Dans l'immédiate après-guerre, elle se retrouve dans la dépendance soit des EU soit de l'URSS.

Le Japon occupépar les Américains est vaincu.

Il est dépouillé de ses conquêtes, condamné à l'administration du Général Mac Arthur.Trois pays : la Chine, la Grèce et la Turquie ont basculé dans la guerre civile.

En Chine, les nationalistes (Guomindang) conduits par Tchang Kaï Tchek se retrouventen conflit avec les communistes (PCC) conduits par Mao Zedong.

Cette guerre civile se traduit par la victoire de Mao, et la déclaration de la République Populaire deChine le 1er octobre 1949.

Les nationalistes se réfugient alors sur l'île de Formose (Taiwan) avec le soutien des Américains.

En Grèce, les communistes et lesroyalistes connaissent le même affrontement.

La Chine, pourtant sortie vainqueur, est affaiblie par la seconde Guerre mondiale, mais aussi par la guerre civile quisuit. Les EU sont un pays dont le territoire a été totalement épargné du temps de la Guerre.

Le pays s'est prodigieusement enrichi grâce à la Guerre.

Il détient le premierrang mondial pour de très nombreuses productions.

La monnaie est déclarée « as good as gold ».

Ils prennent la tête de la volonté de liberté.

C'est le seul pays quipeut ravitailler les espaces détruits.

L'URSS est décimée, mais est un pays prestigieux.Dans ce bilan politique, de nouvelles attentes sont annoncées par la population aux Etats.

L'Etat libéral va devoir encore connaître une mutation.

On s'achemine versl'Etat-providence.

L'Etat où il est le plus observable, c'est en France.

L'Etat est libéral, mais interventionniste. 2) L'ALLANT DE LA RECONSTRUCTION L'ardeur de la reconstruction tous azimuts du Monde contraste avec l'anéantissement de la Guerre. Cette ardeur s'exprime déjà dans la manière de régler et liquider le conflit.

A partir de 1944, on lit toute la volonté de reconstruire sur des bases plus saines un Mondeà terre.

Lors de la conférence de Yalta, du 4 au 11 février 1945 (qui réunit Staline, Roosevelt et Churchill), le mythe du partage du monde a été entretenu.

Les EU etl'URSS se seraient à Yalta partagé le Monde en deux.

En réalité, ce partage du Monde s'effectue après Yalta dans le contexte de la Guerre Froide sans réelle entente.À Yalta on s'est attelé à définir les stratégies capables de sortir de la Guerre et de la terminer.

On y a commencé à envisager la reconstruction de la carte du Monde, ettout particulièrement le redécoupage de la Pologne et de l'Allemagne.

À Yalta, on a aussi, surtout entre les EU et l'URSS, émis des résolutions qui bientôt n'ont pasété respectées par les Américains.

On avait décidé que les dernières usines allemandes seraient accaparées par les Alliés ou démontées et relocalisées en URSS.

Lavolonté était à l'anéantissement total de l'Allemagne.

Les Américains, eux, veulent plutôt reconstruire l'Allemagne (RFA).

Yalta est à la fois l'apogée de lacoopération entre les Alliés mais aussi la fin de cette coopération.

On y voit les premiers désaccords, notamment sur les questions de la Pologne et de l'Allemagne.

Ily fut quand même décidé d'attribuer à la France une zone d'occupation en Allemagne et un siège au conseil permanent de la future ONU (créée lors de la charte deSan Francisco en juin 1945).

La France, dans le futur équilibre politique international, aura un poste privilégié.

Churchill a manœuvré pour appuyer la zoned'occupation française.

Parmi ses arguments : si on divise l'Allemagne en quatre, l'URSS n'aura plus qu'un quart de territoire, plutôt qu'un tiers.Après Yalta, une autre conférence, Potsdam, en juillet 1945.

L'ambiance y est encore plus nettement tendue.

Roosevelt est décédé en avril 1945 et est remplacé parTruman.

Staline est présent, et Churchill est remplacé par C.

Atlee suite à des élections en Angleterre.

On y a vu la création d'un conseil des ministres des affairesétrangères, qui préfigure le conseil de sécurité de l'ONU, auquel participent les 5 grandes puissances (EU, URSS, RU, France, Chine) qui possèdent un droit de véto.Il est décidé de reconstruire la Pologne (disparue depuis 1939) et de déplacer le territoire polonais de 200 à 300 Km vers l'Ouest, pour permettre de réduire leterritoire allemand et de dédommager l'URSS des destructions subies en lui concèdent des territoires roumains, hongrois (alors que dans le même temps l'URSSgagne les trois Etats baltes et une partie de la Finlande).

C'est à partir de Potsdam que revient à l'URSS la petite enclave de Kaliningrad, pour laisser au pays undébouché sur la Mer Baltique.

On a remarqué plus nettement qu'à Yalta la difficulté de trouver un terrain d'entente par rapport à l'Allemagne.

Le seul point communest la volonté d'éradiquer la dictature et faire triompher un régime démocratique en Allemagne (démocratisation, dénazification, décartellisation, démantèlement...).Ces difficultés entre les Alliés, on les rencontre aussi lorsqu'il faut envisager le sort de l'Autriche et celui du Japon dans l'immédiate après-guerre.

D'abord, le Japon aété placé sous le contrôle des seuls EU.

Les Américains considèrent que le Japon est leur affaire.

Ils veulent pressurer le Japon.

Ils n'acceptent pas du tout le partaged'influence.

Le Général Mac Arthur va prendre les commandes du pouvoir au Japon.

Puis les Américains s'éloignent de leur volonté initiale, car la Guerre Froide seprécise (Mao Zétung vient de proclamer la République Populaire de Chine en 1941, et la Guerre de Corée s'ouvre en 1951 pour 3 ans).

Les Américains ont alorspréféré faciliter la reconstruction du Japon à partir de 1951, pour avoir un territoire aux portes de la Chine et de l'URSS.

Ils mettent en œuvre en 1951 le traité de SanFrancisco pour aider les Japonais.

Grâce à ces aides, le Japon connaît un boom économique avec des taux de croissance qui atteignent souvent 10% par an. Le bouleversement de la carte du Monde, indépendamment des Guerres civiles, s'accompagne d'une autre forme de traumatisme : le déplacement de populations.

Lespopulations allemandes fuyaient devant la progression de l'Armée Rouge.

Les Polonais se retrouvent décalés après-Guerre : c'est aussi un nouveau déplacement depopulation.

En Inde, immédiatement après la Guerre, l'Inde devient indépendante en 1947 (les Anglais se sont retirés juste à temps, avant que le pays bascule dansune Guerre civile).

La Guerre civile est religieuse : les Hindouistes contre les Musulmans.

Alors naissent deux Etats, l'Inde et le Pakistan.

Le Pakistan se retrouve. »

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