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La crise des deux dernières décennies dans le monde occidental : aspects économiques et sociaux ?

Publié le 27/02/2008

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Introduction

La crise actuelle a débuté en 1973. Depuis une génération, la stagnation et le chômage frappent les pays de l'OCDE. De conjoncturelle, la crise devient structurelle, c'est-à-dire durable.

L'ouverture internationale poursuivie par les dirigeants européens (traité de Maastricht en 1992, négociation Uruguay du GATT conclue en 1993) expose les entreprises européennes à la concurrence des pays à bas salaires : beaucoup se restructurent et délocalisent vers les pays pauvres. Le chômage quadruple dans les pays occidentaux de 1971 à 1993. Plus d'un actif sur dix est chômeur dans les années 1990.

Dans les années 1990, les conséquences socio-politiques de la crise s'accentuent : recompositions politiques (Italie, Japon, France), perte de crédibilité de la construction européenne, montée de la corruption...

1. Une crise conjoncturelle devenue structurelle

A. Les chocs pétroliers et leurs effets économiques

Le déclencheur de la crise est, à l'automne 1973, le quadruplement du prix du baril de brut décidé par l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) pour faire pression sur les pays occidentaux lors de la guerre israëlo-arabe du Yom Kippour. Deux conséquences en résultent :

« ainsi à des licenciements partiels ; - d'autres se délocalisent, c'est-à-dire transfèrent leurs unités de production dans les pays à faibles salaires.

Elleslicencient leur personnel, mais augmentent leurs marges bénéficiaires sans investissements importants et placent leurs excédents dans des placements spéculatifs.

De 1989 à 1994, l'investissement productif en France baisse de 33% ; • au plan politique : des citoyens vers les administrations étatiques ou supra-nationales (dans les années 1990, le budget de l'Union européenne de Bruxelles augmente de 6 % par an, soit trois fois plus vite que le PNB des États membres de l'Union). L'indemnisation des nouveaux chômeurs creuse les déficits sociaux (« le trou de la Sécurité sociale ») ; pour les combler, de nouveaux impôts apparaissent : ainsi, en France : impôt sur les grandes fortunes, instauré en 1981 par le gouvernement Mauroy ; cotisation sociale généralisée (CSG) et TVA sur les taxes locales (un impôt frappant un autre impôt !) établies par le gouvernement Rocard.

Le poids des prélèvements obligatoires des États et de l'Union européenne s'alourdit sans cesse : en France, il dépasse 45 % du PNB. 2.

Une société à trois vitesses apparaît Le chômage creuse les inégalités sociales qui s'étaient résorbées dans les années 1960 et 1970.

Une nouvelle stratification sociale apparaît : elle comporte trois étages : • au sommet, les privilégiés (élites du secteur privé, de l'administration, classe politique, classe médiatique) : leur important capital financier, culturel et relationnel leur permet de bénéficier d'augmentations réelles de revenus de 6à 7 % par an ; • à l'échelon intermédiaire, les classes moyennes dont les salaires stagnent ou progressent d'environ 1 % par an.

Une partie parvient à arrondir ses revenus par des placements (SICAV monétaires, par exemple) rapportant de10 à 20 % de leur salaire ; • en bas, les exclus : ce sont des chômeurs, mais aussi des personnes seules ou âgées dépourvues de ressources, des SDF (sans domicile fixe), etc.

Ils constituent « les nouveaux pauvres » et ne survivent que grâce à l'aide sociale et aux associations charitables.

Le chômage entraîne une recrudescence des sentiments identitaires etxénophobes et une montée du sentiment d'insécurité. 3.

Un effondrement démographique inédit en temps de paix Dès 1975, les taux de fécondité chutent dans les pays occidentaux.

Une nouvelle baisse intervient dans les années 1990 : 1,6 enfant par femme en 1993 en France, 1,2 dans l'Europe du sud.

La langueur démographique aplusieurs effets : - le renouvellement des générations n'est plus assuré ; - la consommation de biens domestiques fléchit ; - le vieillissement de la population s'accentue ; - le financement des retraites est compromis, d'où la nécessité de reculer l'âge de la retraite (le gouvernementBalladur, en 1993, recule de 3 ans l'âge de la retraite). 2.

Le défi du chômage : réponses et interrogations La montée du chômage conduit à l'expérimentation de diverses politiques économiques à partir de 1974.

Dans lesannées 1990, un tournant intervient : les opinions publiques commencent à se détacher des choix économiques desdécennies précédentes. A.

Les réponses des années 1970-1980 1.

Les politiques keynésiennes montrent leurs limites : toutes les tentatives de relance de l'activité par la consommation et la revalorisation des bas revenus échouent : ainsi, la relance Ford-Carter de 1974-1980 aux États-Unis, la relance Fourcade de 1974-1975 et la relance Delors de 1981-1982 en France, la relance Miyazawa au Japon en 1992. 2.

Les politiques libérales et monétaristes préconisées par les économistes de l'école de Chicago (autour de Milton Friedman) recom mandent d'assouplir les contrôles de l'État (déréglementation, privatisations) et d'assurer une progression modérée et régulière de la masse monétaire par le biais des taux d'intérêt.

Elles inspirent l'action deReagan et Buch aux États-Unis (1980-1992), de Margaret Thatcher (1979-1990) en Grande-Bretagne et donnent des résultats mitigés : l'appareil industriel se restructure mais le retour au plein emploi reste très partiel.

Ladéréglementation Nakasone (1982-1988) au Japon réussit mais débouche sur une « bulle spéculative » dangereuse. 3.

Les politiques monétaires soulignent les divergences d'intérêts des pays occidentaux : dans les années. »

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