La crise de 1929 (histoire)
Publié le 17/01/2022
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La crise qui se déclenche aux États-Unis en octobre 1929, avant de s'étendre aux autres pays d'économie libérale et d'ébranler les assises du monde capitaliste, est d'une toute autre dimension que les traditionnelles crises cycliques qui l'ont précédée. Elle a très largement dépassé, par son ampleur et sa durée, ainsi que par ses conséquences sociales et politiques, celle de 1857, considérée alors comme « sans précédent dans l'histoire «.
I - Les origines de la crise
Elles sont extrêmement complexes et les historiens de l'économie ne sont pas d'accord sur l'importance respective de chaque facteur.
A. Un phénomène cyclique. — Parmi les mouvements qui animent la vie économique à l'époque du capitalisme libéral, deux semblent particulièrement importants. Les mouvements de longue durée dits Kondratieff (du nom de l'économiste russe qui les a analysés) s'étendent sur une période de 25 à 60 ans et comprennent une phase de prospérité et de hausse des prix (phase A selon le français Simiand) et une phase de dépression et de baisse (phase B). Les cycles courts dits parfois Juglar (du nom d'un autre économiste français) durent de 6 à 10 ans et voient également alterner expansion et dépression. Ce second type de mouvement vient évidemment se superposer au premier. La période 1897-1933 correspondrait dans cette perspective à un Kondratieff, la phase de hausse allant de 1897 à 1920 et la phase de baisse de 1920 à 1933. Ainsi s'expliquerait la gravité de la crise de 1929, le point le plus bas de la phase B venant à partir de cette date cumuler ses effets avec ceux d'une dépression de courte durée.
«
fléchissement des affaires au cours de l'été 1929 et surtout la faillite du consortium londonien Hatry (cabinesPhotomaton, appareils à sous) qui provoque d'importants remous dans les Bourses étrangères.
Mais l'élément le plusimportant est peut-être la décision des autorités monétaires américaines d'augmenter de 1 % le taux de l'escompteen août 1929 et de prendre des mesures de restriction du crédit.
b) Le « Krach de Wall Street » : le mouvement de baisse s'amorce dans la soirée du 22 octobre.
Les cours semaintiennent encore péniblement le 23 malgré les 6 millions d'actions jetées sur le marché, mais le jeudi 24 (blackThursday) l'afflux massif d'ordres de vente provoque une véritable panique : 13 millions d'actions sont vendues dansla journée.
Le 29, le record est atteint avec 16 millions et demi de titres négociés, malgré l'intervention du syndicatde banquiers new-yorkais réunis à la Banque Morgan.
En décembre 1929, l'ensemble des valeurs industrielles accusedéjà une baisse de 30 à 35 % et le mouvement se poursuit jusqu'en 1933.
La perte atteindra 90 % pour certainesactions (Dupont de Nemours, Chrysler).
B.
De la crise boursière à la crise économique.
— Beaucoup d'Américains, dont les revenus étaient surtoutconstitués par les bénéfices de la spéculation et les dividendes d'actions, n'ont plus la possibilité de rembourser lesemprunts contractés pour l'achat de biens de consommation.
Ceux qui ont de l'argent en banque opèrent desretraits de fond pour solder leurs dettes ou seulement parce que l'inquiétude les gagne.
Les établissements de créditdoivent réduire leurs crédits ce qui limite les moyens des entreprises industrielles et commerciales.
De nombreusesbanques sont bientôt acculées à la faillite : 642 en 1929, 1 345 en 1930, 2 298 en 1931.
L'arrêt de la consommationentraîne une chute de la production, le marasme dans un secteur provoquant aussitôt la paralysie d'un autre.
Troismois après le krach, la production automobile ayant diminué de moitié, ce sont les industries des pièces détachées,du pétrole, du caoutchouc, qui sont touchées l'une après l'autre.
Les prix industriels fléchissent (30 % de baisse en3 ans) tandis que ceux du secteur agricole connaissent un véritable effondrement (60 à 70 %).
C.
De la crise économique à la crise sociale.
— Toutes les catégories sociales sont touchées par la crise.
Le revenunational tombe en 3 ans de 87 à 41 milliards de dollars.
Les faillites industrielles et commerciales se multiplient : onen a dénombré une centaine de milliers de 1929 à 1932.
Les salaires baissent, le nombre d'heures de travail diminueet surtout un chômage considérable se développe.
On compte 13 millions de chômeurs en 1933, les zones les plustouchées se trouvant en Floride, en Virginie, en Caroline du sud ainsi que dans les grandes villes industrielles duNord-Est (il y a plus de 18 % de chômeurs à Pittsburgh et à Toledo).
Ce sont des ouvriers, mais aussi des «chômeurs en col blanc » : employés, cadres, membres des professions libérales, souvent plongés dans undénuement total.
D.
Les premières mesures de lutte contre la crise furent mises en place par l'administration républicaine.
MaisHoover, qui croyait à une crise courte et pensait que la dépression jouerait son rôle traditionnel d'assainissement dela situation, ne voulut prendre aucune mesure qui pût empiéter sur les responsabilités des États et sur la liberté desparticuliers.
Tournant le dos aux mesures dirigistes, il se contenta de multiplier les propos rassurants et d'utiliser desmoyens classiques.
Les droits de douane furent une nouvelle fois relevés (tarif Hawley-Smoot) et le tauxd'escompte abaissé jusqu'à 1,5 % en juillet 1931.
La crise s'aggravant il fallut cependant prendre des mesures desoutien aux entreprises industrielles et agricoles.
C'est dans cette perspective que furent créés la ReconstructionFinance Corporation qui engagera des fonds fédéraux (500 millions de dollars) pour sauver de grandes entreprises(chemins de fer, banques) en difficulté et le Fédéral Farm Board destiné à soutenir les prix agricoles.
Par contre lesort des chômeurs fut abandonné aux autorités locales et aux initiatives privées.
III - L'extension de la crise
A.
Le mécanisme de l'extension.
— L'augmentation des tarifs douaniers aux États-Unis a pour effet immédiat derestreindre encore les importations d'origine européenne.
En sens inverse, l'abaissement des prix américains serépercute dans le monde entier.
Les États-Unis sont en effet, et de loin, le premier exportateur mondial et leurs concurrents doivent rapidements'aligner.
Les pays fournisseurs de produits agricoles sont à cet égard les plus touchés : Canada, Argentine, paysd'Europe centrale et balkanique, etc.
Il ne faut pas négliger cet aspect de la propagation de la crise.
Si ladépression brutale n'atteint l'Europe qu'au cours de l'été 1931, il ne faut pas oublier qu'elle a été précédée d'un netralentissement des affaires, lié au mouvement des prix.
Mais ce sont surtout les mouvements de capitaux qui ontété déterminants.
Devant faire face à leurs paiements, les capitalistes américains commencent en 1930 à rapatrierleurs capitaux investis en Europe.
Le processus s'accélère en 1931, mettant en difficulté les banques européenneset acculant certaines d'entre elles à la faillite.
La crise du crédit se répercute ensuite très rapidement sur l'industrieet le commerce.
B.
La crise en Europe.
— Les pays les plus vite touchés sont ceux qui avaient bénéficié le plus largement des créditsaméricains à court terme.
a) L'Autriche est frappée la première.
Avant même le krach de Wall Street, on avait enregistré un ralentissement descrédits américains, les dollars se trouvant accaparés par la spéculation boursière outre-Atlantique.
En octobre 1929,La Boden Kredit Anstalt, en faillite, avait été absorbée par la Kredit Anstalt, la plus importante des banquesviennoises, fondée en 1855 par les Rothschild.
En mars 1931, ce grand établissement financier est frappé à sontour.
A l'annonce du projet d'union douanière austro-allemande, considéré dans de nombreuses capitales comme lepremier pas vers l'unification politique (Anschluss), les milieux financiers européens qui avaient participé au.
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