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La crise d'Agadir : un signe avant-coureur de la guerre

Publié le 28/03/2019

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La crise d'Agadir : un signe avant-coureur de la guerre

1911

La revendication de la suprématie en Afrique du Nord aboutit aux deux crises marocaines {1905 et 1911) et à l'isolement de l'Empire allemand en Europe. La politique d'expansion et des problèmes difficiles d'alliance déstabilisent la situation internationale.

Le 1\" juillet de l'année 1911, la canonnière allemande Panther jette l'ancre devant le port d'Agadir. L'envoi de ce navire est la réponse des Allemands à l'occupation de Fès par les Français. La presse nationale allemande ainsi que les milieux industriels intéressés par les réserves de minerais à l'ouest du pays célébrèrent cette opération avec une particulière exubérance.

 

Six ans auparavant avait déjà eu lieu une première crise marocaine. Dès la fin du xix' siècle, la France, l'Angleterre, l'Italie et l'Empire allemand luttent pour obtenir la suprématie sur ce territoire nord-africain. Depuis 1905, la France, avec l'appui de la Grande-Bretagne, renforce son influence sur le Maroc.

 

Les intérêts allemands en Afrique du Nord sont ainsi mis en danger. L'empereur Guillaume Il visite Tanger de façon ostensible en mars 1905. Il apporte au sultan son soutien pour l'accession du Maroc à l'indépendance. Dans un entretien avec le consul de France, il déclare de façon brutale que l'Allemagne saura assurer la défense de ses intérêts au Maroc. Cette visite s'oppose également à l'Entente cordiale franco-britannique, conclue en 1904 pour apurer les conflits coloniaux entre les deux Ëtats.

« Avec l'envoi en juillet 1911 de canonnières (ici, le croiseur léger Berlin) devant Agadir, l'Empire allemand confirme ses prétentions sur le Maroc.

La crise d'Agadir : un signe avant ..

coureur de la guer re La rev endic ation de la suprématie en Afrique du Nord aboutit aux deux crises marocaines {1905 et 191 1) et à l'iso lement de l'Emp ire al lemand en Eur ope.

La politique d'expansion et des problèmes difficiles d' alli ance dést abilis ent la situation internati onale.

L e 1" juille t de l'an née 1911, la canonn ière allemande Panther jette l'ancre devant le port d'Agadir.

L'envoi de ce navire est la réponse des Allemands à l'occupation de Fès par les Français.

La presse nationale allemande ainsi que les milieux industriels intéressés par les réserves de minerais à l'oue st du pays célébrèrent cette opération avec une particu lière exubérance.

Six ans aupar avant avait déjà eu li eu une première crise marocaine.

Dès la fin du XIX' siècle, la France, l' Ang leterr e, l'Ita lie et l'Empir e all emand luttent pour obtenir la su prématie sur ce territoire nord­ africa in.

Depuis 1905, la France, avec l'appui de la Gran de-Br etagne, renforce son influence sur le Mar oc.

Les intér êts allemands en Afrique du Nor d sont ainsi mis en dang er.

L'empereur Guillaume Il visite Ta nger de façon ostensible en mars 1905.

Il ap porte au sultan son soutien pour l'accession du Mar oc à l'i ndépendance.

Dans un entretien avec le consul de France, il déclare de façon brutale que l'Allemagne sa ura assu rer la défense de ses in té rêts au Mar oc.

Cette visite s'op pose égale ment à l'Entente cor diale franco-brita nnique, conclue en 1904 pour apurer les confl its coloniaux entre les deux Ëtats.

Les chances de succès en cas de guerre parais sent favorables du côté allemand : la Russie, qui a perdu la guer re au Japon, est para lysée par des troubles intérieurs.

La Grande­ Bretagne sort de la guerre des Boers en Afrique du Sud, et la construction de la flotte m�litaire allema nde, à partir de 1898, destinée à ravir à la Gr ande -Breta gne sa suprématie mariti me, permet à l'Allemagne de se montrer plus exigeante dans le domaine de la politique inter­ nationale.

Le Mar oc, quan t à lui, joue un rôle secondaire dans la comp lexité des relations européenne s : le gou vernement de Berlin veut rabaisser la France au rang d'Ëtat clien t de l'Allemagne et la contraindre à renoncer à l'E ntente cor diale avec l'Angle terre.

Mais la stratég ie échoue : l'Empir e allemand est isolé à la conférence d'Algésiras (1 906) et la crise renforce l'Entente cor diale.

Ce revers fait du risque d'enc erclemen t qui s'ensuit le facte ur déterm inant de la politique allemande.

Guillaume Il lors de sa visite à Tanger, en 1905 En avril 1911, la tension s'aggrave de nouvea u, quand la Franc e, en viola tion du traité d'Algésir as, donne l'ordre à ses troupes de se rendr e à Fès pour protéger les étra nger s des troubles qui viennent d' éclater.

Malgré la requête alle man de, les Français refusent toute compensation pour l'occupa­ tion du Maroc, par exemple , le retrait du Congo français.

C'est à peine si l'Allemagne reçoit en contrepar tie quelque s territoires qui sont de peu d'im portance en Afrique équa toriale.

Pour défendre le pr estige de l'Allemag ne, des hommes politiques demandent que l'on réplique à l'in transig eance française par les armes.

Cependant l'empereur Guillaume Il renonce à déclarer la guerre.

La crise du Maroc accélèr e la cou rse aux armemen ts et renforce le nation alisme en Allemagne : les mili tair es ne sont pas disposés à l'avenir à capituler une seconde fois devant leurs adversaires européens.

Allia nces et conflits avant la Premièr e Guerre mondiale 1904 Entente cordiale Par ce traité la France et l'Angle terre apurent leurs conflits coloniaux.

Tandis que la France accepte l'occupation britannique de l'Égypte, les Anglais soutiennent leur partenaire au Maroc en lui donnan t carte blanche.

L'E ntente cordiale est d'abord un accord politique informel, d'autant que les blocs ne sont pas encore constitués de façon définitive.

1905-1906 Première crise marocaine L'Al lemagne tente de s'opposer à l'expansion de la Franc e au Maroc et la menace d'une guerre pré­ ventive.

Sur la demande des Allemand s, on convoque la conférence d'Algésiras en 19 06, au cours de laquelle l'Empir e allemand est fina­ le me nt isolé.

La France im pose sa position et l'En­ tente cordiale avec l'Angle­ terre se trouve renforcée.

1907 La Triple-Entente L'accord russo-brita nnique sur le Tibet et l'Af ghanis tan élargit l'Entente cordiale qui devient la Tripl e-Entente.

Cet accord entre la Russie, la Grande-Bretagne et la France est une des conséquences de la politique allemande dans le cadre de la première crise marocaine et de la politique maritime allemande vis-à-vis de l'Ang leterre : il faut tempérer les visées hégémo­ niqu es de l'Empire allemand.

En Allemagne, se développe le sentiment d'un encercle­ ment par des puissances hostiles.

1908-1909 Première crise des Balkans L'empereur d'Autriche Fran­ çois Joseph 1• annexe les pro­ vinces de Bosnie et d'H erzé­ govine occupées depuis 18 78.

Bien que l'Autriche accepte d'appuyer la Russie dans sa demande d'un accès aux Dardanelle s, l'empire des tsars se range aux côtés de son allié qu'est la Serbie pour protester contre l'anne­ xion.

C'es t seulement après un ultimatum allemand à la Russie pour l'enjoi ndre de cesser de sout enir la Serbie que la crise se termine.

19 11 La Conférence d'Algésiras : le président américain Theodore Roosevelt (à droite) et l'empereur Guillaume Il Edouard VIl (2" à partir de la gauche) et le tsar Nicolas li, avec leurs héritiers. »

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