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LA CONVENTION

Publié le 27/02/2008

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LA CONVENTION (1792-1795) La chute des Tuileries avait contraint l'Assemblée législative à se dissoudre. Il fut décidé qu'une nouvelle Constituante, la Convention (ainsi nommée à l'exemple des Etats-Unis d'Amérique) prendrait en main les destinées de la nation. Les élections se firent au suffrage universel à deux degrés : en fait, dix pour cent des Français votèrent, les royalistes étant éliminés d'office, d'autres s'abstenant par crainte ou par indifférence. La nouvelle assemblée sortit des urnes en septembre 1792 dans un climat de passion surexcitée : la France était envahie, les massacres dans les prisons ensanglantaient le pays. A Paris, la tumultueuse Commune imposait ses candidats. Les 749 élus, presque tous d'origine «bourgeoise», se groupèrent selon leurs affinités : à droite, se tenaient les girondins (appelés alors Brissotins, du nom d'un des plus connus, Brissot), élus de la province, au nombre d'environ 260. A gauche, les montagnards, qui seront bientôt quelque 300, ainsi nommés parce qu'ils occupaient les gradins élevés de la salle et dont les principaux membres — tels Danton, Robespierre et Marat — avaient été élus par Paris ; enfin, au centre, la Plaine comprenait une grande quantité de modérés ou d'opportunistes. Réunie le 21 septembre 1792, au lendemain de la victoire de Valmy, la Convention proclame aussitôt l'abolition de la royauté et décide de dater ses décrets de l'an I de la République. En réalité, cette république sera une dictature d'assemblée où les plus faibles seront éliminés par les plus forts. Dès les premières séances, le duel s'engage entre Montagne et Gironde, et les discussions sont violentes. En décembre commence le procès de Louis XVI. L'exécution du roi comme la politique de conquêtes de la République amènent la formation de la première coalition contre la France. La situation s'aggrave lorsqu'en mars à l'annonce de la levée de 300 000 hommes, la Vendée se soulève contre la Convention et que Dumouriez, battu à Neerwinden, passe à l'ennemi (5 avril). A l'intérieur, l'enchérissement et la raréfaction des denrées provoquent des émeutes. Devant tant de dangers, l'Assemblée prend des mesures sévères : elle crée successivement le tribunal révolutionnaire (mars) et le Comité de salut public (avril) bientôt revêtu de pouvoirs dictatoriaux. Mais l'antagonisme s'accentue entre les partis. La Gironde, qui, au début, a tenu les leviers de commande, les a peu à peu perdus. Incapable de faire face aux périls, elle accumule toutes les maladresses et se voit éliminer de la Convention par un coup de force, au cours des deux journées des 31 mai et 2 juin 1793.

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