La Constituante (Histoire)

« elle demande officiellement au roi d'éloigner les troupes étrangères de · la capitale .

Louis XVI refuse, et crée un ministère dit « de Combat ».

Cette fermeté, fort inhabi­ tuelle de la part d'un mo­ narque d'ordinaire plutôt faible, inquiète le peuple .

On redoute que le roi ne fas­ se charger la population ou tente de l'affamer .

Les plus folles rumeurs courent dans Paris, favorisées par la crise économique et la disette qui menace.

En effet, les ré­ coltes de céréales ont été désastreuses.

Le blé a été li­ vré en retard et en trop faible quantité aux Parisiens .

Le prix du pain a grimpé en flèche .

De 8 sols, il est passé à 20 sols .

Bref, partout on s'interroge sur les préten­ dues intentions secrètes de Louis XVI et de ses ministres traités «d'affameurs du peuple ».

En coulisses , le roi et la Cour sont dépassés par les évé­ nements .

Aucune véritable stratégie n 'est mise en place pour tenter de calmer l'at­ mosphère insurrectionnelle .

Si on tente d 'y faire face , c'est dans la précipitation et sans longueur de vue .

A Ver­ sailles, la confusion règne.

Décisions et contre -déci ­ sions se succèdent .

Louis XVI désemparé et hésitant Les aristocrates , accrochés à leurs privilèges, ne veulent rien céder et incitent Louis XVI à la plus grande fermeté.

Le roi écoute tantôt les uns, tantôt les autres .

Et ne déci­ de rien .

Ses tergiversations , son manque de fermeté et son involontaire double jeu incitent les députés du tiers -état à aller plus loin .

Le 9 juillet , l' Assemblée na­ tionale se proclame Assem ­ blée constituante .

Cela si­ gnifie qu'elle est désormais habilitée à réorganiser l'État et le pays .

Elle affirme ainsi V> ~ 0 "" < 0 ] o.

~~~~ ~~~----._~ lflHaE OITI ONS ~ ATLAS sa souveraineté populaire.

Cette décision est lourde de sens.

Le pouvoir échappe désormais au roi pour se concentrer entre les mains des élus du peuple .

Elle marque la fin officielle de l'Ancien Régime et place Louis XVI sous le contrôle des représentants de la Na­ tion .

Le roi n'a pas d'autre choix que d 'entériner la pro­ clamation de l'Assemblée constituante.

Mais c'en est trop pour la Cour.

Le monarque est ex ­ horté par la reine et les courtisans à réagir .

Mais que faire ? Louis XVI est désem­ paré .

JI manque de clair­ voyance et se laisse influen ­ cer par l'aile dure de la no­ blesse qui le pousse à re­ mercier Necker , jugé trop ré­ formateur, et à envoyer l'ar­ mée contre la population .

Louis XVI finit par céder.

JI congédie Necker et ses ministres libéraux , le Il juillet.

Aussitôt , des mani­ festations ont lieu au Palais Royal.

Paris est prêt pour l'affrontement.

La situation est explosive.

VERS LA FIN DE L'ANCIEN RÉGIME D'abord installée à Versailles puis dans la salle du Manège du palais des Tuileries, l 'Assemblée nationale constituante va jouer un rôle déterminant.

Entre le 9 juillet 1789 et l'automne 1791, elle va travailler à faire table rase des institutions de l'Ancien Régime et procéder à la refonte complète de l'État.

La nouvelle constitution, votée le 3 septembre 1791, sera fondée sur le principe de la séparation des pouvoirs.

Louis XVI ne sera plus roi de France et de Navarre mais « roi des Français ».

L'absolutisme royal aura vécu.

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