La civilisation chinoise dES QIN AUX MANDCHOUS
Publié le 29/01/2019
Extrait du document

La fin de la Chine impériale
Au début du XIXe siècle, la Chine est la cible des visées commerciales de l’Angleterre. Dès 1839, celle-ci veut imposer à la Chine l’entrée sur son territoire de l’opium indien. La résistance des Mandchous rend l’affrontement inévitable: mais ceux-ci sont battus par les forces impériales britanniques dans les guerres de l’Opium (1840 et 1858). La Chine va peu à peu perdre sa souveraineté face aux puissances européennes qui lui arrachent concessions sur concessions (avantages territoriaux et commerciaux).
En 1894-1895, le Japon profite de la faiblesse de la Chine et lui enlève Formose, le Liaodong et établit son hégémonie politique en Corée. De son côté, la Russie réussit à s’emparer de la
Mandchourie (1896-1898). Aux difficultés extérieures s’ajoute la pression interne des sectes et des sociétés secrètes, comme le Lotus Blanc (1796), qui entend combattre la dynastie mandchoue. Quand, en 1900, la secte des Boxers, mouvement combattant l’influence occidentale qui s’est déjà fait connaître par l’assassinat de missionnaires, assiège les légations occidentales (représentations diplomatiques) à Pékin, un corps expéditionnaire international intervient pour mater la révolte.
La Chine est condamnée à verser une forte indemnité aux puissances occidentales (2 milliards de francs-or). Pour faire face au paiement de cette indemnité, la cour doit recourir à des emprunts gagés sur les revenus des douanes et de la gabelle: ce qui a pour effet de faciliter l’emprise financière et la pénétration économique des puissances étrangères.
La mort de l’empereur Guangxu (1908) et l’avènement d’un prince âgé de trois ans seulement, Puyi, précipitent l’effondrement de la dynastie. Bien que le régime impérial soit constitutionnel, les nobles mandchous s’accrochent encore au pouvoir. Une révolution éclate en octobre 1911. En février 1912, l’empereur, âgé de six ans, abdique. Une république est proclamée: la longue histoire de la Chine impériale prend fin.
LA CHINE SOUS LA DYNASTIE QIN
Les Mandchous, fondateurs de la dynastie Qing, viennent de la région du fleuve Amour, territoire de l’actuelle Mandchourie.
À partir du début du xvir siècle, une mission jésuite s’installe à Pékin. Sur cette gravure, le jésuite Matteo Ricci (en haut à gauche) figure aux côtés de Ferdinand Verbiest et d’Adam Schall, conseillers scientifiques auprès de la cour. Kangxi est présenté en bas avec sa petite-fille.
DATES CLÉS
v. 1765-1122 av. J.-C.
Dynastie Shang (ou Chang).
v. 1122-221 av. J.-C.
Dynastie Zhou (ou Chou).
v. 551-v. 479 av. J.-C.
Vie de Confucius.
v. 475-221 av. J.-C.
Période des « Royaumes combattants ».
221-206 av. J.-C.
La dynastie Qin (ou Ts’in) crée l’Empire chinois. Construction de la Grande Muraille de Chine.
206 av. J.C.-220 apr. J.-C.
Dynastie Han.
Premier siècle av. J.-C.
Introduction du bouddhisme en Chine.
618-907
Dynastie Tang. Invention de l’imprimerie au vne siècle.
960-1279
Dynastie Song.
1271-1368
Dynastie mongole Yuan. Pékin devient capitale.
1368-1644
Dynastie Ming.
1644-1912
Dynastie mandchoue Qing.
1840-1842
Guerre de l’Opium anglo-chinoise.
1894-1895
Guerre sino-japonaise.
1900
Révolte des Boxers.
1911
Révolution chinoise.
1912
Fin de la Chine impériale.

«
Des
Qin aux Mandchous .l Gardien d'une tombe.
Cette statue en terre A cuite recouverte d'un vernis coloré date
de la dynastie Tang.
Des monuments colossaux
à la gloire de Bouddha sont taillés à même
la pierre dans des sanctuaires rupestres en Chine.
Sous l'influence du taoïsme et des religions
populaires, d'autres figures complètent
le panthéon bouddhiste.
culture
chinoise.
Cette capacité d'absorption
devient évidente après l'effondrement des Han
au Ill' siècle de notre ère, quand les dynasties
ba rbares règnent sur le Nord et que des
royaumes féodaux rivaux émergent ailleurs: les
souverains Han ne sont pas parven us à juguler la
crise constitutionnelle et administrative liée au
gigantisme de l'empire.
Mais l'idée d'une Chine unie, "l'empire du
Milieu», dominée par un seul souverain au pou
voir absolu, ne disparaîtra jamais complètement.
En 581, un général victorieux fonde la dynastie
Sui.
Celle-ci restaure l'unité de l'empire en
annexant les royaumes du Sud et étend la domi
nation chinoise en Asie centrale.
Mais l'aventure
militaire se termine mal pour les Sui qui cèdent
le pouvoir à la dynastie Tang (618).
Un premier âge d'or
Sous les Tang (618-907), l'influence chinoise va
s'étendre au Tibet, à l'Asie centrale et à l'Asie du
Sud-Est.
Un commerce florissant se développe
sur terre et sur mer avec l'Asie du Sud, la vie
urbaine devient de plus en plus dense et l'usage
de la monnaie se répand largement dans les
échanges commerciaux et pour payer les impôts.
Chang' an, la capitale des Tang, devient progressi
vement une ville cosmopolite.
De 907 à 960,
l'espace chinois est une fois de plus partagé.
Cinq familles chinoises et turques prennent suc
cessivement le pouvoir dans le nord du pays.
Sur le plan artistique et culturel, la dynastie
Tang et la dynastie Song qui lui succède
(960-1279) sont considérées comme la période
d'apogée de la civilisation chinoise.
La poésie, la
peinture de paysage, mais aussi la céramique,
sont parmi les arts où les Chinois semblent sans
rivaux.
La fabrication de porcelaine atteint une
telle perfection que les Européens auront bien du
mal à l'imiter avant le xviii' siècle.
La Chine est également intégrée à l'économie
maritime du monde indien et connaît la prospé
rité.
C'est ainsi qu'achève de se généraliser la cir
culation monétaire et commerciale, à tel point
qu'apparaît le premier véritable papier-monnaie
(1024).
Cette grande période de civilisation, mar
quée par l'invention des caractères mobiles
d'imprimerie et le premier usage de la boussole
sur les navires chinois, voit aussi le développe
ment rapide du corps des fonctionnaires et le
perfectionnement de l'administration.
Le pouvoir des Song reste toujours sous la
menace des tribus nomades.
Ainsi, vers le début
du Xli' siècle, la Chine du Nord est conquise par
une dynastie barbare, les Jin.
Toutefois, les Song
......
La fabrication
du papier,
inventé en Chine
vers 100 apr.
J...c.,
a rendu possible
le développement
de l'imprimerie.
Étudiants .....
apprenant
les textes classiques.
D'abord limitée
à la reproduction
de textes bouddhistes,
l'imprimerie sera
utilisée plus tard
pour diffuser toutes
sortes d'ouvrages
et d'écrits.
conservent
le pouvoir dans le Sud, qui est à cette
époque la région la plus riche et la plus peuplée
de Chine.
Mais au Xlii' siècle, les Jin sont renversés
par les armées nomades mongoles, plus redou
tables encore, qui repoussent ensuite les Song.
La domination de Koubilaï Khan
Toute la Chine passe sous la domination du Mon
gol Koubilaï Khan, qui fonde la dynastie Yuan
(1280-1368) et établit une nouvelle capitale à
Pékin (Beijing).
Les Mongols installent des rési
dents jusqu'en Asie du Sud-Est: avec leur régime
autoritaire apparaît le système des provinces,
centres administratifs dépendant directement du
gouvernement.
Si, au début, la Chine n'est plus qu'une partie
de l'Empire mongol, elle redevient une puissance
distincte.
Elle s'affirme comme la grande puis
sance hégémonique de l'Extrême-Orient, les
Japonais étant les seuls à défier Koubilaï.
Cepen
dant, la classe dominante mongole n'adoptera
jamais complètement la culture et les concep
tions chinoises.
Leur autorité s'affaiblissant, les
Mongols seront chassés par les troupes rassem
blées par un moine rebelle, Zhu Yuanzhang, qui
deviendra le premier empereur de la dynastie
Ming (1368-1644).
Les Ming
Les Ming essaient, dans un premier temps, de
reconstituer la puissance de la Chine sur ses bases
agraires et administratives (notamment en insti
tuant le recrutement d'une administration par
concours).
Puis, au XV' siècle, ils renouent avec la
politique des Song et des Mongols, traitant en
tributaires les principautés indochinoises, et, pré
cédant les Portugais, lancent de grandes expédi
tions: en 1405, l'amiral Cheng Ho conduit sa flotte
à travers l'océan Indien, jusqu'en Afrique et en
Arabie.
Au cours du règne des Ming, Pékin reste la
capitale, et l'empereur se fait construire un magni
fique palais.
La culture connaît un nouvel essor,
même si celle-ci foncièrement conservatrice privi
légie la perfection technique dans l'imitation du
passé au détriment de l'originalité des œuvres.
La menace des Mongols contraint les Ming à
abandonner l'Asie centrale et à se retrancher der
rière la Grande Muraille.
Mais l'excès de centrali
sation provoque une grave dépression écono
mique: le développement des grands domaines
entraîne une crise de la paysannerie, ruine la
pyramide sociale et féodalise à l'excès l'É tat.
La Chine des Ming, qui s'enfonce dès le début
du XVI' siècle dans une anarchie croissante, est une.
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