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La Chine impériale

Publié le 26/11/2018

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En 221, le fondateur de la dynastie, Tcheng, porte le titre de «premier empereur de Chine». Cette brève période voit l'unification du Nord, la soumission du Sud, et revit dans la fabuleuse armée de terre cuite en partie mise au jour près de Xi'an : 6000 soldats, représentés un peu plus grands que nature, avec des armes, des chevaux et des chars. La dynastie Qin voit également la première construction de la Grande Muraille, destinée à protéger l'Empire des incursions des cavaliers mongols. Une réforme agraire, la construction de réseaux routiers et le développement de lois, de mesures et de monnaies unifiées disent assez l'importance de cette dynastie, la première à avoir véritablement soudé l'Empire, mais qui s'est achevée dans l’anarchie.

UNE CIVILISATION QUATRE FOIS MILLENAIRE

 

Quarante siècles nous contemplent... depuis les ruines du palais d'Erlitou, capitale du tout premier Empire chinois. Si les dynasties changent, si quelques périodes d'instabilité voient par exemple l'avènement des Royaumes combattants ou l'éclatement du territoire impérial en baronnies et marches plus ou moins autonomes, l'Empire du Milieu reste marqué par une incroyable stabilité.

Pou-Yi, le dernier empereur, renversé le 10 octobre 1911 par la révolution de Sun yat-sen, est l'héritier d'une tradition contemporaine du Moyen Empire de l'Égypte ancienne...

La culture Han, soutenue par l'ordre confucianiste, explique en partie cet équilibre : l'élitisme d'un corps de fonctionnaires lettrés, ceux que l'on appellera les mandarins, donne stabilité et cohérence à un territoire gigantesque, dont les habitants pensent habiter le milieu du monde - un monde carré, dans lequel est inscrit un cercle : la Chine. Ce sont les barbares blonds venus des «coins» qui, en moins de soixante-dix ans, auront raison de cet ordre millénaire. Les grandes dynasties (les Shang, les Han, les Tang, les Song, les Ming et enfin les Qing) voient alterner des périodes plus courtes, parfois troublées, mais néanmoins inventives : Trois Royaumes de San Guo, dynasties du Nord et du Sud aux IVe et Ve siècles, puis au Xe siècle.

LA MÉTALLURGIE DU BRONZE SOUS LES XIA

Très peu de vestiges sont conservés de cette époque, qui vit l'avènement de la métallurgie du bronze : des couteaux et des vases à paroi mince. La première dynastie héréditaire, les Xia, règne sur neuf provinces. Les enceintes fortifiées de Wangchanggang attestent le développement d'un art militaire, cependant qu'à Erlitou sont construits des temples.

LES TROIS ROYAUMES

Cette époque troublée, qui succède à une période d'expansion de l'administration impériale, voit l'éclatement en multiples baronnies et royaumes. Des puissances étrangères en profitent pour reprendre pied dans l'Empire du Milieu, et des influences culturelles exogènes se font également sentir, avec notamment la diffusion du bouddhisme. Pourtant ce déclin administratif et culturel s'accompagne d'une certaine prospérité, grâce à la remise en route de l'économie et en particulier le développement des échanges avec l'Occident. Avec la fin de la période Han s'est en effet révélé pour la première fois le revers de la perfection administrative : l'inertie économique.

UN EMPIRE FRAGILE

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« Périodes: BEl CHAO, ROYAUMES DU NORD (304-535) NAN CHAO, ROYAUMES DU SUD (420-589) Si cette période est marquée par un effritement du pouvoir central, elle n'en reste pas moins un moment fort dans l'histoire de la culture chinoise.

Le bouddhisme s'impose en 444, en devenant religion d 'État.

Des statues en bois , en bronze , en pierre commencent à apparaître, et les premiers bouddhas géants chinois sont sculptés à Yungang et à Longmen.

Dunhuang s'impose dès le IV' siècle comme un centre artistique bouddhique de toute première importance, et de nombreux monastères sont construits.

Le confucianisme marque le pas, mais la montée en puissance du bouddhisme s'accompagne d'une avancée de la culture chinoise , notamment dans le nord du pays : des populations entières sont littéralement aspirées dans le monde chinois .

Certaines, comme les Ouighours , conserveront leurs différences (notamment en embrassant par la suite la religion musulmane) , d'autres sont sinisées.

En peinture, Zhang Sengyou commence à utiliser le modelé, tandis que Xie He donne aux alentours de l'an 500 un important traité de peinture .

à Nankin en 318.

La capitale est, en ce début du IV' siècle, le siège d 'une importante activité intellectuelle , la tendance étant alors chez les lettrés au développement d 'une esthétique raffinée et individualiste .

Les «sept sages dans la forêt de bambous"· un groupe de poètes taoïstes , rappelle un peu notre Pléiade .

C'est d'ailleurs un moment de codification esthétique et littéraire , avec les traités de Liu Xie.

LA RÉUNIFICATION NORD -SUD La réunification de la Chine par Wendi , en 589, voit le début d'une renaissance de l'État, ce qui va se traduire par une expansion maritime et surtout par une série de grands travaux .

La reconstruction de Chang 'an, qui devient capitale en 582, en est le signe précurseur ; mais c'est surtout celle de la Gronde Muroil/e, en 607, et le creusement du Grand Canal de Chang 'an à Hangzou qui marquent l'entrée de la Chine dans une ère nouvelle.

L'affirmation de la puissance de l'État s'accompagne de l'émergence d 'une véritable culture de la fonction publique.

Les lettrés individualistes de la période précédente sont absorbés dans la haute administration, et ils mettent toute leur énergie au service d'un «centre, symbo lique qui est l'empereur .

Cette période est moins fertile sur le plan culturel :si l'art de la céramique et de la porcelaine progresse, si la statuaire bouddhique commence à maîtriser la troisième dimension , les lettrés sont plutôt discrets.

L'ÂGE D'OR DE LA CULTURE CLASSIQUE La période Tang va tirer le bénéfice des travaux réalisés pendant la période précédente.

Trois siècles de stabilité donnent en effet au pays une prospérité économique et une richesse culturelle remarquables .

Sur le plan économique, la construction d'une route de 5 000 km reliant Chang 'an à Kashgar, la réforme agraire et l 'institution des «trois impôts , (grains, corvée, tissus ) donnent au pays les structures qui lui manquaient.

En 630, la Mongolie est rattachée à l'Empire et, en 641, le Tibet entre dans la «clientèle, chinoise .

La sculpture bouddhique atteint son apogée, de même que la poésie classique .

Le théâtre se développe , avec les débuts du «drame chinois, , proche de notre opéra .

En peinture , c'est une véritable explosion , avec les lavis de Wang Wei, les personnages stylisés de Wu Daozi , ou encore les chevaux deHonGon .

La calligraphie fait elle aussi d'importants progrès , comme pour mieux affirmer l'équilibre atteint dans le monde lettré entre le service de l'empereur et celui des beaux-arts.

Certes, cette période connaît encore quelques troubles, avec par exemple la révolte de An Lushan entre 755 et 763.

C'est notamment sur le plan religieux que la Chine cherche encore sa voie, entre la pénétration de l'islam et même des chrétiens nestoriens, l'épanouissement du bouddhisme chan et de la tradition tantrique, et des tentatives de restauration du confucianisme -la véritable religion chinoise , moins spirituelle, moins individuelle, centrée au contraire sur le maintien de l'ordre du monde .

En 837 sont gravés sur pierre les trait és confucéens .

De 868 date le premier texte chinois imprimé : Le Soûtra du diamant '!!.\1·1MJ!!N'W' Une nouvelle période de troubles politiques s 'ouvre en 907.

Cinq dynasties se succèdent dans le Nord, tandis que le Sud est morcelé en une dizaine de royaumes.

Ces troubles n'empêchent pas, cependant , l'avènement ou l'essor de technologies révolutionnaires : ainsi de l'imprimerie (sur bois), qui permet la première édition imprimée des classiques .

La peinture de paysage fait également des progrès , avec notamment l'école du Nord (Jin Hao ).

En architecture, un style bien connu aujourd'hui fait son apparition : celui des pagodes à toit recourbé.

On prétend que les démons qui tombent sur les tuiles vernissées sont ainsi projetés au loin .

..

UNE ÉPOQUE INVENTIVE Période fertile en inventions et en œuvres artistiques, l'époque des Song voit aussi l'essor de grands centres urbains, qui favorisent l'éclosion des talents artistiques.

La poudre à canon, une horloge astronomique, l'imprimerie à caractères mobiles, et fort logiquement l'essor du papier-monnaie sont les principaux progès ou inventions, précédant de beaucoup leurs homologues occidentaux.

Si la sculpture bouddhique entre dans une période de déclin , l'architecture religieuse connaît quelques réalisations spectaculaires, avec notamment l'étonnante pagode en fonte de Dangying.

dans le Hubei .

Li Jie donne en 1103 le tout premier traité d'architecture chinois .

La peinture académique est notamment représentée par Xu Daoning et par l'empereur Huizong .

Des écoles indépendantes apparaissent, et le Sud s'affirme de plus en plus comme le lieu d'une culture différente .

La littérature s'enrichit de chefs-d 'œuvre comme les écrits de la poétesse Li Qin Shao.

La calligraphie et les arts mineurs (poterie, céramique) progressent avec l'apparition de porcelaines translucides et le grès émaillé «peau de lièvre, .

PÉKIN DEVIENT LA CAPITALE Si elle dure moins d'un siècle, la période Yuan s'impose pourtant comme un moment fort sur le plan historique , avec le déplacement de la capitale vers le nord.

Le choix de la ville de Pékin décentre le cœur politique du pays vers les zones de guerre (contre les Mongols) , au détriment des zones économiquement plus puissantes qui sont généralement situées au sud.

L'Empire affirme ainsi sa vocation administrative, et c'est sans doute de cette époque que date la stagnation économique qui mettra la Chine à la merci des puissances occidentales, au XIX' siècle .

En 1271, le jeune Vénitien ,.,..,..

..

,......;.11Morco Polo 1254 -1324) L'influence mongole se traduit par une réforme du calendrier et un essor des sciences .

Le théâtre se développe avec alternance de parties chantées et de récitatifs .

C'est l'époque des premiers grands romans classiques, telle l'épopée Au bord de l'eau .

La porcelaine bleu et blanc apparaît , cependant qu'en peinture des artistes novateurs comme Wu Shen révolutionnent l'art du paysage.

AU TEMPS DES MINC Le po/ois impérial (ou Cité interdite) et le temple du Ciel (1416) contribuent à affirmer le rôle prédominant de Pékin (de nouveau capitale en 1409 ), même si Nankin retrouve un statut de capitale jumelle.

Les arts et lettres fleurissent r------------~ sans que l'essor économique les DES INVENTIONS CHINOISES Le sismographe (132 av.

J.-C).

Le papier (106).

Les presses xylographiques (v.

580) .

Le papier-monnaie (sous les Tang.

618-907).

La poudre à canon (v.

950).

L'imprimerie à caractères mobiles (1050).

La boussole {1090).

Les pâtes alimentaires, rapportées en Italie par Marco Polo , fin xu~ siècle.

accompagne.

Wu Cheng ' en écrit La Pérégrination vers l'ouest, et un célèbre manuel de peinture est publié au XVI' siècle : Le Jardin grand comme un grain de moutarde .

Si l'on pratique beaucoup la copie des anciens, les lettrés imposent de nouvelles méthodes , plus stylisées et inspirées de la calligraphie .

La laque , la porcelaine , l'art des jardins traduisent le raffinement d 'un art de vivre qui trouve sans doute son plus bel épanouissement sous la dynastie Ming .

LES DERNIERS FILS DU CIEL Kangxi (1662-1722), Yongzheng {1723-1736) et Qionlong {1736-1796 ) : ces trois empereu rs agrandis sent le territoi r e au maximum, jusqu 'au Tibet (1751), à la Mongolie et à l'Asie centrale.

La période mandchoue des Qing est à ses débuts perçue comme un renouveau , avec de grandes réalisations comme le palais d'été et le temple des Dix Mille Bouddha s, à Pékin .

Les grandes encyclop édies qui paraissent au début de la période font la somme d'un savoir presque immémorial, celui-là même qui va se trouver mis en cause par la science occidentale.

Cette dynastie sera néanmoi n s la dernière , car elle succomb era aux attaques répétées des puissances coloniales occidentales (Russie, Allemagne, Grande-Bretagne, France) -qui se taillent petit à petit des privilèges et des territoires dans l'Empire -et de la modernité qui les accompa gne.

Des signes de craquement sont perceptibles dans le monde des beaux-arts, avec le développ ement de courants individua listes.

C'est le cas en peinture, avec l'opposition des amis de Shi Tao et des quatre Wang.

plus orthodoxes .

C'est le cas dans la vie intellectuelle, avec le clivage entre la restauration confucianiste et ceux qui s'y opposent tel Gu Yanwu .

Dai Zhen entreprend ainsi la critique des textes canoniques, dans un mouvement de pensée qui peut évoquer pour nous la philosophie des Lumières.

Le développement du roman, art individualiste s'il en est, atteste enfin cet émiettement de la culture impériale classique, tout entière centrée sur le service de la tradition et de l'empereur .

Le célèbre Rêve dans le pavillon rouge , de Cao Zhan , fait ainsi rêver les Chinois du XVIIIe siècle avec des histoires de bandits et de grandes amours contrariées ...

Comme à la fin de l'Empir e romain , le monde chinois classique semble s'ennuyer et joue à se faire peur : on attend les Barbares ...

Ils arrivent : aux XVI~ et XVII~ siècles, missions jésuites (initiées par M.

Ricci de 1582 à 1610 ) et missions commerciales préludent à la guerre de l'opium qui, en 1842, inverse le cours d'une histoire de quatre mille ans.

L'Empire n'a même plus soixante-dix ans a vivre.

L'ultime grande figure est l'impérotrice Cixi (Ts'eu-hi), dont le règne (1861-1908) est marqué par les révoltes des Taiping (1851-1864) et des Boxers (1900), et par la défaite face au Japon (1895) et à l'Occid ent.. »

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