La Chine de 1949 à nos jours

« ~;tl!{ • Débarrassé de toute contestation et de la tutelle soviétique, Mao Zedong entend faire de son pays l'égal des grandes puissances occidentales et combler en moins de quinze ans son retard industriel.

En 1958, il annonce le lancement de la campagne du " Grand Bond en avant"· • !:activité agricole est regroupée sur de vastes communes de 200 000 à 400 000 habitants.

Afin de « libérer » les femmes -et de les intégrer à la production -, des crèches sont mises en place et la cantine pour tous devient obligatoire.

• Vingt millions de paysans partent travailler dans les aciéries.

Mais le rythme de l'extraction de fer ne suit pas.

Pour pallier le manque de minerai , on recycle tout ce qui est en métal.

Mais l'acier chinois , produit d'un mélange de métaux de récupération, est de si mauvaise qualité qu'il est inexploitable .

• les autorités décrètent la chasse aux moineaux , qui dévastent les cultures.

On les piège par millions , et ceux qui en tuent le plus reço ivent des citations honorifiques .

!:année suivante, la Chine est ravagée par des essaims de sauterelles qui ont proliféré faute de prédateurs.

la famine qui s'installe alors fera entre 15 et 30 millions de morts .

• « le Grand Bond en avant » est une catastrophe économique sans précédent.

En 1962 , Mao Zedong, qui a cédé la présidence de la République à liu Shaoqi trois ans plus tôt, voit son autorité contestée au sein du parti.

LA RECONQUETE DU POUVOIR • la Chine se remet du désastre du " Grand Bond en avant » au prix de concessions au communisme radical d'alors :une partie des terres retourne à l'agriculture familiale, et les ingénieurs et les intellectuels sont réhabilités .

Mais Mao Zedong entend lutter contre toute forme de démobilisation idéologique.

• À partir de 1963 , il s'appuie sur le monde rural, qui lui est resté fidèle, et lance le« mouvement d'éducation socialiste » .

Il axe sa reconquête du pouvoir sur la lutte contre le risque de « régression capitaliste ».

Fort du succès de cette politique dans les campagnes, Mao Zedong, en butte à l'opposition de liu Shaoqi et de Peng Zhen, secrétaire du comité du parti communiste de Pékin , décide d'étendre le mouvement à l'ensemble de la société chinoise en 1965.

rouge" .

!:ouvrage sera tiré à plus de 1 milliard d'exemplaires et deviendra l'emblème de la vaste période de rectification idéologique et politique qui s'ouvre alors, la « Grande Révolution culturelle prolétarienne >>, dont le principe est adopté par le Parti en 1966.

les universités resteront fermées cinq ans.

la plupart des intellectuels , de nombreux cadres du parti , mais aussi beaucoup d'anonyme s, considéré s comme « contre­ révol utionnaires », sont envoyés dans des camps de « rééducation par le travail >>, le laogai.

la Chine , qui s'est dotée de l'arme nucléaire (1967 ), impose le silence aux instances internationales qui s'inquiètent de la situation dans le pays .

le bilan de cette répression dépasserait 1 million de morts.

Certain s de ses initiateurs en sont également victimes comme lin Biao, mort officiellement dans un accident d'avion en 1971.

• la « Révolution culturelle» n'a pas simplement pour but d'imposer la « dictature du prolétariat >> : elle entend détruire toute trace de l'ancienne socié té confucéenne.

En son nom , des temples bouddhistes, des palais impériaux et les bibliothèques sont brûlés.

les opéras classiques sont interdits, le cinéma et la littérature sont censurés au profit d'œuvres de propagande.

le port d'un vêtement unique, le fe costume M11o "• est imposé.

• Une certaine ouverture est enregistrée, sous l'égide du Premier ministre Zhou Enlai, avec l'entrée de la Chine populaire à l'ONU en 1971 et le rapprochement avec les États-Unis marqué par la visite à Pékin du président Richard Nixon en 1972.

Toutefois , la« Révolution culturelle> > ne prend fin qu'en 1976, avec la mort de Mao Zedong .

LA DÉMAOÏSATION prendre le pouvoir .

Ils sont arrêtés en 1976 .

leur procè s, en 1980 , permettra au nouveau régime de leur faire assumer toutes les erreurs de la« Révolution culturelle •• et de réhabiliter Mao Zedong .

Condamnés à mort , leur peine est commuée en prison à vie.

Jiang Qing se serait suicidée dans sa cellule en 1991 .

• le nouveau numéro un, Deng Xiaoping, parvient, non sans difficultés , à ménager radicaux et pragmatiques au sein du parti , et à ouvrir la Chine à la modernisation.

Certains signes d'assouplissement s'étaient déjà fait sentir au cours des dernières années de Mao Zedong.

Mais la Chine ne change réellement de cap qu'à partir de 1977.

Cette ouverture se concrétise à travers la politique dite des « Quatre Modernisations » -Armée , Science, Agriculture, Industrie -, lancée officiellement en 1979.

les intellectuels sont réhabilités et la sélection au sein du système éducatif réapparaît.

la création de petites entreprise s et le marché libre sont encouragés, les frontières ouvertes aux investissements étrangers.

Progres sivemen t , les entreprises nationale s doivent répondre de leur production et sont amenées à s'autofinancer .

La production, agricole comme indu strie lle, progresse , et le niveau de vie augmente.

En 1984 , quatorze villes côtières sont ouvertes aux investisseurs étrangers, mesure qui a été reconduite et étendue tous les ans depuis lors.

la conséquence de cette ouverture économique est la mise en place de mesures de libéralisation des prix qui prend effet en 1985 .

!:année suivante marque le grand tournant du libéralisme en Chine : Pékin signe un protocole d'acco rd avec les États-Unis pour la mise en orbite de satellites américains par des lanceurs chinois , et la Bour se de Shanghai est créée.

LA RÉVOLTE DE LA PLACE TIAN' ANMEN •!:ouverture , le développement économique rapide et le contact croissan t avec l'économie de marché qui caractérisent la Chine des années 1980 entraînent des mouvements de contestation du régime politique .

·À l'occasio n des obsèques du Premier ministre, Hu Yaobang, des dizaines de milliers d'étudiants, qui croient alors à la fin du régime de parti unique , se regroupent place Tian'anmen, à Pékin (avri l 1989 ), et manifestent en faveur de la démocratie.

Ce mouvement du "printemps de Pékin" gagne les principales villes chinoises , mais, le 4 juin, les tanks entrent dans la capitale et les manifestations sont brutalement réprimée s, au prix de milliers de morts.

LA CHINE DU XXI ' SIÈCLE L'OUVERTURE • Malgré le froid que jettent les massacres de la place Tîan'anmen sur les relations étrangères de la Chine, Pékin poursuit sa politique de réconciliation et multiplie les initiatives diplomatiques.

En 1990 , la Chine rétab lit ses relations avec l'Indonésie et le Vietnam.

En 1991, li Peng effectue • la Chine populaire n'est toujours pas une démocratie.

la conception des droits de l'homme y reste très éloignée de celle qui prévaut en Occident.

le Comité international olympique n'en a pas moins attribué à Pékin l'organisation des leux d'été 2008, décision qui a été accueillie dans la liesse par les Pékinois .

• la désignation en 2002 du vice­ président Hu Jintao , né en 1942 , à la tête du Parti communiste, en remplacement de Jiang Zemin , qui conserve toutefois la direction de la commission de la Défense , ouvre une nouvelle page de l'histoire chinoise.

la première visite d'un dirigeant chinois ~-------------; en Inde depuis 1960 .

En 1992 , Pékin renoue avec Séoul et, la même année , l 'empereur du Japon, Akihito, se rend en visite officielle en Chine.

• Certains domaines des relations internationales restent sensibles, comme les relations avec Taïwan que Pékin continue à considérer comme partie intégrante de la Chine populaire, ou les droits de l'homme.

• Deng Xiaoping meurt en 1997 , année de la rétrocession de Hongkong à la Chine , jusqu'alors concession britannique.

Il est le dernier dirigeant chinois de la génération de la « longue Marche n.Ji11ng Zemin , qui le remplace au pouvoir , reprend et renforce sa politique de modernisation du pays.

!:existence du libéralisme et du secteur économique privé est inscrite dans la Constitution, par un amendement voté en 1999.

la baisse des taux de douane et l'ouverture aux sociétés étrangères des grands monopoles, comme les télécommunications et la finance , lui permettent d'intégrer officiellement I'OMC en 2001.

• la Chine connaît un taux de croissance annuel exceptionnel, qui oscille entre 7 % et 8 % depuis dix ans.

Certes, il lui faudra encore du temps pour rattraper son retard et pouvoir rivaliser avec les grandes puissances industrielles.

Bien que le montant de son PNB la place au sixième rang mondial -devant l'Italie -, elle reste encore un pays du tiers monde.

le XXI' siècle pourrait t outefois la voir accéder au tout premier rang de l'économie mondiale.

LEnBET • En 1950, le Tibet est considéré par Pékin comme « partie intégrante du territoire chinois» et l'Armée populaire y pénètre.

le traité de Pékin de 1951 reconnait l'autonomie des gouvernements locaux dans le cadre de la République populaire.

le dalaï-lama perd tout pouvoir dans les faits.

le pays est bientôt soumis à une intense répression religieuse.

Dans le même temps, il se modernise et se développe rapidement.

• la pression croissante sur la population tibétaine débouche, en 1959, sur une révolte au Tibet oriental.

la répression est sanglante et met fin à l'ère de la conciliation : 87 000 Tibétains sont massacrés en trois jours.

le ,.,.,_,_ est contraint de fuir en Inde.

En 1965, le Tibet devient une région autonome de la République populaire.

La colonisation chinoise s'intensifie.

Seul le chinois est enseigné et c'est l'unique langue administrative.

• Avec la « Révolution culturelle », la répression s'accompagne de destructions : 6 000 monastères seront rasés au nom du nouvel ordre moral.

la démaoïsation s'accompagne d'une certaine ouverture dans le pays.

• On estime à 1,2 million le nombre des victimes de la répression depuis 1950.

Malgré la persécution de son peuple, le dalaï-lama prône le dialogue et la non-violence.

Sa position lui a valu le prix Nobel de la paix en 1989.

Toutefois, la résistance nationaliste demeure vivace dans le pays.

• lhassa est aujourd'hui peuplée aux deux tiers par des Chinois et on compte au Tibet 7 ,5 millions de Chinois pour 6 millions de Tibétains .

Conscient que les Tibétains sont devenus minoritaires dans leur pays, le dalaï-lama ne demande pas la restitution du Tibet mais le statut de. »