La catastrophique défaite navale de La Hougue
Publié le 30/08/2013
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Au printemps 1692, Louis XIV entreprend d'aider le catholique Jacques H à reprendre la Couronne d'Angleterre au protestant Guillaume III d'Orange. Un corps expéditionnaire franco-irlandais doit être débarqué outre-Manche, sous la protection de la flotte commandée par l'amiral de Tourville. Mais l'opération est mal préparée et l'équilibre des forces défavorable à la France. A l'issue d'un combat naval acharné, le roi perd la majeure partie de ses vaisseaux et doit céder la maîtrise des mers à l'Angleterre.
«
sant des troupes françaises et
irlandaises.
Tourville est censé
recevoir le renfort des forces
navales
du Levant, comman
dées par le vice-amiral Victor
Marie d'Estrées
et d'une esca
dre aux ordres de Jacques Il.
L.:amiral est en complet désac
cord avec le plan
élaboré par le
roi d'Angleterre.
Et il ne man
que pas de faire savoir « l'ex
trême danger de se fier aux
intelligences
du roi d'Angleter
re si souvent trompées, la pro
digieuse supériorité des enne
mis, et le défaut de port de tout
lieu de retraite si la victoire
demeurait aux Anglais, qui brû
leraient sa flotte et perdraient
le reste de la marine du roi ».
Ses craintes se révéleront fon
dées, mais Louis XIV refuse de
tenir compte de ses remarques
avisées .
Fin
avril, le roi et Pontchartrain
ordonnent à Tourville de quit-
ter Brest sans attendre la flotte
du Levant.
Le 9 mai, quarante
quatre vaisseaux français appa
reillent .
Aux premières heures
du 29 mai , Tourville , à bord du
Soleil royal, vient de passer la
rade
de Cherbourg quand il se
retrouve face à quatre-vingt
neuf navires anglo-hollandais.
Au crépuscule , l'ennemi a subi
des pertes importantes .
Aucun
vaisseau français n'a
coulé ,
mais Tourville estime que sa
flotte n'èst plus en état de com
battre et juge prudent de se
réfugier dans l'estuaire de la
Rance .
li abandonne le Soleil
royal , gravement endommagé ,
pour !'Ambitieux et fait route
vers Saint-Malo.
Le Bourbon et
le' Saint -Louis se réfugient en
rade
de La Hougue, tandis que
neuf autres navires se perdent
dans la brume -ils échappe
ront au désastre .
Une retraite
désespérée
Le 31 mai, toujours poursuivi
par l'ennemi, Tourville est en
vue
du raz Blanchard et du pas
sage
de la Déroute , entre Jer
sey et le Cotentin .
Dans cette
région où les courants marins
sont extrêmement puissants,
seuls onze navires français par
viennent à embouquer la
passe .
Les douze
autres , dont
!'Ambitieux, commencent à déri
ver vers le nord et risquent de
tomber aux mains de l'ennemi .
L'amiral
décide de les sauver
en les échouant, mais laisse
chaque
commandant libre de
sa décision .
L'Admirabl e et le
Triompftant préfèrent rejoindre
le Soleil royal, resté en arrière, et
attendre l'ennemi en rade de
Cherbourg- où ils seront incen
diés .
Les autres retrouvent le
Bourbon et le Saint-Louis devant
La Hougue , où ils s'échouent.
Le
I "' juin, Tourville descend à
terre pour prendre les ordres
de Bellefonds et de Jacques Il.
Mais ni l'un ni l'autre ne prend
LOUIS XIV REÇOIT TOURVILLE APRÈS LA DÉFAITE
Mi-juillet 1692, à Versailles,
la défaite de La Hougue
reste une plaie ouverte.
Tout
le monde s'attend à ce que
Louis XIV punisse le
responsable désigné,
Tourville.
Mais le roi sait se
montrer magnanime -sans
doute est-il aussi conscient
de sa responsabilité dans
l'affaire.
Dans son Journal
de la Cour de Louis XIV,
le mémorialiste Philippe de Dangeau rapporte le
compliment adressé par le
roi à l'amiral : « Je suis très
content de vous et de toute
la Marine ; nous avons été
battus, mais vous avez acquis
de la gloire et pour vous et
pour la nation ; il nous en
coûte quelques vaisseaux, cela sera réparé l'année qui
vient, et sûrement nous
battrons les ennemis.
» En mars 1693, Louis XIV
manifestera à Tourville sa reconnaissance et son
admiration en lui octroyant
le bâton de maréchal, une
distinction rarement
accordée à un marin.
de décision.
Le lendemain ,
les
Anglo-Hollandais brûlent
six des vaisseaux français
échoués .
Le surlendemain,
Tourville , sans ordres, se bat
comme un beau diable .
Mais
sa résistance acharnée ne suf
fit pas à venir à bout de l'en
nemi qui, finalement, détruit
ce qui reste de la flotte fran
çaise réfugiée
à La Hougue .
Cette défaite navale , qui
selon l' historien Jules Miche
let « changea le cours de l'his
toire », aura des conséquen
ces désastreuses .
Sa flotte
militaire détruite, la France a
perdu la maîtrise des mers.
Face
à l 'Angleterre triomphan
te, elle devra désormais se
contenter de pratiquer la
guerre de course .
w
w u a.
~.
»
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