La carte de Diego Gutierrez

« (Mexique) avait déjà fait l'objet de nombreuses reconnaissances, et la colonisation n'en était plus à ses débuts: toutes les informations recueillies par les expéditions espagnoles furent restituées sur cette carte.

La soumission des Incas par Pizarre ouvrit la côte Ci-dessus : Une peinture mexicai­ ne datant d'environ 1550 et où l'on voit l'arrivée des Espagnols.

L 'appât du gain des conquérants leur fit ouvrir de nombreuses ré­ gions du Nouveau Monde.

A gauche : Ce dessin de la femme qu'Orellana aurait vue lorsqu'il explorait l' Amazone est absolu­ ment étranger à la réalité .

Ci-dessus : "Moutons péru­ viens", tel était le nom donné aux lamas par les conquistadores .

nord-ouest de l'Amérique du Sud.

Gutierrez fut dès lors en mesure de donner une image relative­ ment précist du Pérou.

Il connaissait l'Amazone grâce au voyage d'Orellana, et le rio de la Plata à la suite de la circumnavigation de Magellan .

Mais, de toute évidence, aucune des expéditions n'avait fourni suffisamment d'informations pour rendre cette image très précise.

La partie méridionale du continent n'avait pas été reconnue de façon assez suivie pour permettre à Gutierrez de tracer de façon continue la ligne littorale .

Certes, il avait appris à la suite du périple de Magellan qu'un dé­ troit traversait le sud de l'Amérique et que, de l'autre côté, plus au sud, se trouvait un pays qu'il appela Terra de Magelhaes (Terre de Magellan).

Gutierrez prolongea le contour de ce pays -nous l'appelons la Terre de Feu -vers le sud et l'est jusqu'à le faire ressembler à la trop grande masse que Ptolémée avait dessinée dans son hémisphère sud .

Gutierrez remplit la mer de divinités et de monstres imaginaires ainsi que de navires euro­ péens qui livrent bataille, ou s'élancent pour l'une ou l'autre expédition.

De telles illustrations lui permettaient aussi d'animer quelque peu l'inté­ rieur des continents, dont les subdivisions étaient à peine connues.

En Afrique , il dessinait des éléphants, des rhino­ céros et des lions et, en Patagonie, des géants, tan­ dis que, au Brésil, on voit des cannibales se livrer à leurs cruelles pratiques.. »