LA CARICATURE SOUS LA REVOLUTION ET L'EMPIRE
Publié le 05/12/2011
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Introduction Il est nécessaire de d'abord définir ce qu'est une caricature à cette époque et plus généralement ce qu'on considère comme caricature : vient de l'italien caricature qui signifie charger. On comprend mieux alors la portée critique de ce genre littéraire de dessin humoristique qui change certains traits de caractère souvent drôles, ridicules ou déplaisants dans la représentation d'un sujet. Ce peut être aussi à visée sociale ou politique mais c'est toujours critique. Il s'agit d'un portrait. De même un texte littéraire peut être caricature par son grossissement des traits, par son altération ridicule ou déplaisante de la réalité. Cette forme existe depuis l'antiquité mais trouve son apogée au XVIIIème siècle. Le cadre du sujet englobe à la fois la période révolutionnaire et l'Empire. On peut reprendre donc les dates de J.P. Jessenne qui vont de 1783 à 1815. La caricature dans cette période troublée trouve son importance pour deux raisons majeurs : -Elle s'appuie sur les idées des Lumières et la diffusion massive des écrits comme les journaux, les pamphlets. -Elle devient plus accessible par le fait qu'elle est une image, qu'il y a plus de lettrés et surtout par l'émergence de l'opinion publique. Problématique : On peut donc se demander comment évolue la caricature au cours de cette période, quelle est sa portée, son influence, comment l'utilise-t-on ? Comment donc l'usage de la caricature se modifie et comment devient-elle une arme politique ?
«
surtout du à un changement de mentalité avec l'émergence d'une opinion publique.-Beaucoup d'écrivains s'essayent à de nombreuses thèses sur la société ou les mœurs.
Les académies,reconnues par le Roi diffuse cela même si c'est une élite restreinte.
Par capillarité les informations circulent.
D'où lanaissance de clubs et de salons où l'on discute de cela.-Enfin c'est aussi du à un accès à l'écrit plus large : de 29% à 47% pour les hommes et de 14 à 27% pour lesfemmes en un siècle.
Les disparités s'effacent petit à petit et cela concerne la totalité du territoire.
Le fait que desvillageois puissent lire il y a bien moins de soumission.-La laïcisation et la désacralisation du roi et de la monarchie remettent en cause le régime et la caricature allait seservir de cela pour devenir un outil très efficace de critique.
2.
Le pouvoir de la caricature pendant la Révolution
Le premier quotidien parisien apparait en 1777.
Il se nomme Le journal de Paris et avec lui une trentaine d'autrespériodiques provinciaux.
« Pourquoi dès loirs ne pas penser que l'essentiel est moins dans le contenu subversif deslivres philosophiques […] que dans un monde de lecture inédit qui […] développe une attitude critique,détachée des dépendances et des obéissances qui fondaient les représentations anciennes ? »(R.
Chartier, 1990)C'est tout d'abord la cour qui cristallise les critiques de l'opinion publique.
C'est là le point de départ de ce qu'onpourrait appeler une caricature révolutionnaire.
Et la tendance n'est pas que Française puisque les autres paysregardent cela d'un mauvais œil notamment l'Angleterre.
L'affaire du collier de la Reine est un des évènementsqui va connaitre une forte critique, de nombreuses caricatures et pamphlets.
Mais c'est surtout la Grande Peur dèsJuillet 1789 qui va alimenter l'effervescence politique.
On effet les divisions politiques sont alors très grandes.
Celaest visible par le nombre de journaux qui augmentent très vite : 184 titres à Paris en 1789.
La fonction, et c'estessentiel, de la presse se modifie alors à partir de ce moment là.
On répercute de plus en plus les revendications desgens d'en bas et on n'a plus peur de critiquer ouvertement l'aristocratie ou la royauté.
C'est le cas du journal LesRévolutions de Paris.
Chaque journal a une opinion propre.
Il n'y a plus de règles qui régissent la presse à ce momentlà.
Ainsi de multiples opinions se diffusent alimentant probablement la Révolution et ses idées.
A tel point que le 11septembre 1792, les pouvoirs sont tellement concurrents que des journaux sont supprimés.
L'influence dans lemonde parisien mais aussi provincial est telle qu'on y dénonce très vite les « traitres » austro-prussiens quiattaquent alors la France.
On arrive par les journaux à galvaniser les sentiments patriotiques et à rassembler lapopulation pour une même cause.
La puissance du dessin de la caricature, du grossissement des traits est immense.Mais faire taire la presse est très mal vu, Danton se fera accusé par le Patriote Français : « Il fit taire la loi pendantles sanglantes journées.
» Les journaux feraient donc la loi.
3.
Les différentes formes de caricatures, ses moyens, ses forces
-La caricature est manifeste déjà dans les multiples chansons révolutionnaires qui circulent alors.
Il n'y a pas quepar la presse que la caricature existe même si celle –ci représente une majorité.
Ainsi on a la célèbreCarmagnole des Sans-culottes réponse contre la monarchie :« Madame Veto avait promisDe faire épargner tout Paris.Monsieur Veto avait promisD'être fidèle à son pays.
»Chanson répondant aux troupes étrangères demandées en aide par le Roi et la Reine.
On les désacralise en utilisantle mot Véto ; ici allusion au véto utilisé par le roi et la reine pour entrer en guerre.
On les fait ainsi passer pour destraîtres.-La caricature est dans la gravure, la presse, les estampes comme nous l'avons vu et dans tout les endroits.
Desmarchands ambulants possèdent des gravures de caricature et cela se vend même sur le marché.
C'est même unsecteur fructueux.
On aime à caricaturer le roi et la reine, lui en homme lourdaud, bien en chair ainsi que Necker ouMarie Antoinette.
Puis la caricature évolue, on s'attaque aux querelles entre Girondins et Montagnard.
On caricatureaussi les Chouans, les Sans-culottes.
Puis ce sera Danton, Robespierre, Marat.
Les premiers caricaturistess'attaquent aux abus des lettres de cachet pourtant très peu utilisées.
On commence par souhaiter voir les troisOrdres réunis lors des Etats Généraux comme le montre la caricature le souhait accompli, chaque personnagereprésentant un ordre s'embrassant en écrasant les feuillets des bénéfices, de la haine et des grandeurs.Puis la fuite du roi et de la reine divisent.
L'Angleterre par exemple défend le roi dans une estampe le montrant bouffientouré des pics acérés de Paris puis critiquant la démocratie, l'a représentant en diable embrassant des enfants ouen ogres.
On parle alors de la « démocratie illimitée ou le pouvoir positif comprimant tout les partis dans uneembrassade général.
» Cette indignation de la France pour la fuite du Roi amène vite à une tristesse de l'opinion.Louis XVI arrêté, une ironie générale s'empare de la France.
A ce moment là la profusion de caricature est immensecomme le signale Boyer : « Jamais on ne vit avec tant de profusion les caricatures contre le roi et la famille royale.» A cela s'ajoute l'emprisonnement de la famille royale au temple, montré par une fameuse caricature montrant aucontraire un roi en dindon, une Marie Antoinette en louve et les dauphins et dauphines en louveteau.
La haine pour« L'Autrichienne » est immense alors que le roi est juste tourné au ridicule.
C'est le sans-culotte qui les conduitavec son fouet, comme il dirigerait le bétail.
: Les animaux rares ou la translation de la famille royale au Temple.
Lesroyalistes ne sont pas non plus à court de critique vis-à-vis de la République et on se moque volontiers des sans-culottes les dessinant incroyablement laids et maigres et le regard avilissant.Nous pouvons donc voir que la caricature à la Révolution prend son importance pour se moquer des différents partis.Elle est à la fois française et européenne.
Tous les camps la subissent mais c'est toujours par rapport à la mouvancede l'opinion publique qui est changeante et on passera ainsi de la cour aux hommes de la République.
Les incapacités.
»
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