La bête du Gévaudan : l'échec du meilleur louvetier du royaume
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
Nul ne semble
capable d'abattre
la mystérieuse
« bête « qui terrorise
le Gévaudan.
A Versailles, le roi
Louis XV s'émeut.
En mars 1765,
c'est avec son
aval que Martin
Denneval, gentilhomme
normand réputé pour
être le meilleur
louvetier du royaume,
va tenter de mettre
un terme aux
exactions du monstre.
Toujours en vain.
Dpuis juin 1764, une mys¬térieuse « bête « féroce terrorise les habitants du Gé¬vaudan, égorgeant femmes et enfants. Toutes les chasses et battues sont demeurées vai¬nes. Le vent de panique est tel qu'il souffle jusqu'à la Cour... et au-delà de la Manche ! Le ministre Choiseul écrit à son cousin l'évêque de Mende, Monseigneur Gabriel Florent de Choiseul-Beaupré, que les gazettes anglaises raillent le roi de France, affirmant qu'il a envoyé pour abattre la fameu¬se bête vingt mille soldats qui ont pris leurs jambes à leur cou en l'apercevant !
«
1765, elle tue une jeune fille à
Lorcières,
blesse mortelle
ment une adolescente de qua
torze ans à Charmensac , pa
roisse de Saint-Just, et dévore
une fille · du Villaret, dans les
bois de Saint-Chély-d 'Aubrac.
Pas un jour sans qu'elle n'ap
paraisse, tuant, mutilant, rô
dant jusque dans les villages
avec
une audace incroyable et
s'en allant tranquillement lors
que la résistance est trop forte.
Extrêmement mobile et agile,
elle parcourt de grandes dis '
tances, déjouant toujours la vi
gilance des chasseurs.
C'est alors
qu 'on annonce la
venue dans le Gévaudan d'un
sauveur providentiel, fort de
l'ava l du roi : Martin Denneval ,
un
gentilhomme réputé être le
plus grand louvetier du royau
me, accompagné de son fils,
de ses piqueurs et de huit
chiens limiers .
Les paysans
accueillent cette nouvelle avec
scepticisme .
Séjournant à l'au
berge du Lion d'or, à Malzieu,
Denneval
se moque devant les
bourgeois
de la ville des té
moignage s qui décrivent une '
« bête extraordinaire )).
Il se
gausse
de ces superstitions :
pour lui, il ne s'agit que d'un
loup , co,ntre lequel il va utiliser
une tactique différente de cel
les que l'on adoptait jusque-là,
dédaignant les battues au pro
fit de l'affût .
li commence sa
traque en mars 1765, alors que
de nouveaux massacres sont
perpétrés dans toute la con
trée.
Le 8 mars, un enfant de
huit ans est dévoré au Fayet
~e 11, un berger de la paroisse
de Pinols, en .
Auvergne , est
sauvé de justesse par ses
chiens.
Le 13 mars,
quatre per
sonnes sont attaquées.
Le 14, à
l'issue d'un farouche combat,
la frêle mais courageuse Jeanne
Jouve
parvient à reprendre son ~
fils à l'animal sanguinaire .
Cet ~
acte d'héroïsme fait le toU:r du ~
royaume, et Louis XV' attribue Q
trois cents livres à cette mère a
LE COMBAT HÉROÏQUE DE SEPT ENFANTS
Le 12 janvier 1765, sept enfants du Villaret, cinq garçons et deux filles, âgés de huit à treize ans, suivant le conseil des autorités, gardent leurs troupeaux en commun.
Soudain, la bête surgit à moins
de dix mètres ! Aussitôt, comme on le leur a recommandé, ils se
regroµpent,
font un signe de croix et se placent en position de
défense.
L'animal tourne autour d'eux, esquivant les coups de bâton .
Il parvient à s'emparer du petit Joseph Panafieu, mais les autres
enfants se
précipitent et lui arrachent sa victime.
Aussitôt, il se jette
sur
le plus jeune, Jean Veyr;ier.
Une nouvelle fois, il doit lâcher prise.
Mais il réussit à se ressaisir du garçonnet, qu 'il tente d'emporter
dans les bois.
Alors que ses camarades s'affolent, l'aîné, Jacques
Portefaix, s'écrie :
« Nous devons délivrer Jean ou mourir avec lui ! » Sous sa direction , la bête est repoussée vers une fondrière, où, sous
les coups
de bâton, elle abandonne sa proie et finit par déguerpir.
A
leur retour au village, les sept enfants sont acclamés.
Jacques
Portefaix sera
gratifié de trois cents livres ; élevé aux frais de l'État, il
deviendra officier dans le corps royal de l'artillerie coloniale .
Ses
compagnons recevront chacun cinquante livres.
Cet épisode glorieux ranimera un temps l'espoir et le cou~age dans le cœur des paysans.
·Un fléau envoyé
par Dieu?
A Servillanges, dans la paroisse
de Venteuges, la bête égorge et
dévore à moitié une femme
qui gé;!rdait son bétail dans les
bois .
Le même jour , elle tue un
garçon
de douze ans à Pépi net.
Quelques heures plus tard ,
une
femme est attaquée à Sau
zet .
Ailleurs, des enfants sont
victimes du monstre , qui sem
ble avoir le don d'ubiquité ...
Les chasses
épuisantes , les
faux espoirs, les hécatombes
et les morceaux de bravoure se
succèdent,
tandis que la bête
déjoue toutes les manœuvres
avec 'une
habileté déconcer
tante .
Beaucoup sont persua
dés qu 'il s'agit du diable en
personne , voire d'un fléau
envoyé par Dieu pour les punir
de leurs péchés , comme l'a
affirmé
Monseigneur de Choi
seul-Beaupré dans un sermon .
Un an après le début des mé
faits de la bête , on comptabili
se cent vingt-deux attaques,
soixante-six morts , quarante
blessés .
Le 30 mai , Louis XV
réunit ses ministres, les autor;i
tés locales et le marquis Fran
çois Antoine de Beauterne ,
porte-arquebuse et lieutenant
des Chasses royales.
Cette fois,
c '
est ce dernier, ami • fidèle en
qui il a toute confiance, qu'il va
envoyer dans le Gévaudan .
Dès le 8
juin , le marquis se met
en route avec son fils cadet,
huit capitaines de la Garde
royale, six gardes-chasses mis
à sa disposition par le prince
de Condé, les ducs d'Orléans
et de Penthièvre, un domes
tique et deu x valets de limiers
accompagnant quatre chiens
de la lou veterie royale.
méritante .
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