La bête du Gévaudan la fin du cauchemar
Publié le 29/08/2013
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Depuis juin 1764, ni les chas¬seurs, ni les dragons du roi, ni même le meilleur louvetier du royaume n'ont pu venir à bout de la « bête « mystérieu¬se et sanguinaire qui sème la terreur dans le Gévaudan. L'af¬faire suscite une intense émo¬tion et, jusqu'à l'étranger, sou¬lève de vives critiques à l'égard du pouvoir, dont on raille l'im¬puissance face à ce que beau¬coup considèrent comme un simple loup. Après avoir déli¬béré avec ses ministres et les autorités locales, Louis XV dé¬cide d'envoyer sur place le marquis François Antoine de Beauterne, porte-arquebuse et lieutenant des Chasses royales. Le 25 juin 1765, le marquis
«
bête sans relâche .
« Je n'ai ja
mais vu
de pays pareil à ce lui
l à
et aussi difficile », écrit-il fin
juillet au Gouvernement en
demandant des moyens sup
plémentaires .
A la
Cour, on est persuadé que
la b ête du Gévaudan n'est
,qu'un loup de taille exception
nelle , comme le marquis ,
qui
ne l'a pas vue, a semblé l'indi
quer.
Presque chaqu e jour,
l'animal fait
de nouvelles vic
times .
Le 9 août , il tue une pe
tite fille à deux pas du château
UNE BÊTE DRESSÉE
POUR TUER?
Le loup ne s'attaque
généralement pas à l'homme,
qu 'il craint.
Contrairement à
la « bête du Gévaudan », qui,
si on
lui résiste, fait face
avec rage et, lorsqu 'elle a le
dessous , s'éloigne sans hâte .
Malgré de nombreuses
blessures réputées mortelles,
celle-ci a survécu .
Plusieurs
victimes
ont eu la tête
coupée, certaines ont été
retrouvées déshabillées .
En vertu de ces observations,
les thèses les plus récentes
optent pour un croisement de chien et de loup ; la bête
aurait été dressée pour tuer par un fou sadique, son
guide et son suiveur lors de sa cavale sanglante, et protégée, tels les chiens de guerre , par une cuirasse de
peau très épaisse.
Le coupable pourrait être
l'un des fils de Jean Chastel,
Antoine , qui, prisonnier des
Maures , a été en contact
avec des animaux sauvages
et serait revenu très perturbé
de captivité .
li aurait
peut-être agi à la demande
de Jean-François Charles,
fils dégénéré du comte de
Morangiès , marquis de
Saint-Alban .
Pris de remords
après avoir couvert les
agissements de son fils,
Jean .Chastel l' aurait
convaincu d'ôter la cuirasse
de la bête et de l'envoyer au
bout de son fusil...
de Besset .
C'est justement là
qu 'est alors installé Beauterne ,
qui , face à ce qui ressemble
curieusement à un
défi , ne sait
plus
que penser .
Le dimanche
16 août est marqué par un autre
incident : sur de fausses indica
tions
données par un chasseur
de la région , Jean Chastel, et
ses fils, Pierre et Antoine, des
gardes
du marquis frôlent la
mort en manquant de s'enliser
dans une fondrière.
Les Chastel
-qui ont été les témoins volon
tairement passifs de la scène !
-sont jetés en prison à Saugues.
A Versailles, le roi s'impatiente,
offensé
d'être la risée de la
presse anglaise,
allemande,
espagnole .
Beauterne, lui, est
découragé .,« li n'y a plus rien à
espérer ! », confie-t-il à son
épouse .
Le
21 septembre, ce
pendant, il annonce avoir
tué la
bête, qui se révèle être un
énorme loup , aux Chazes, dans
le Velay, bien loin des lieux où
le monstre a exercé ses mé
faits.
La population doute .
Pour
Louis XV, qui accorde à son
porte-arquebuse les plus hautes
distinctions, l'affaire
~st close .
«L'animal
n'est pas mort» !
Pour les paysans du Gévaudan ,
le cauchemar continue : après
un mois
de répit, les massacres
reprennent et se multiplient
durant l'interminable hiver
1765-1766 .
Quelques jours avant
Noël , une petite fille, Agnès
Mourgues,
est égorgée à Mar
cillac .
Le curé
de la paroisse,
l
'abbé Ollier , écrit à un notable
de la région : «L'animal féroce
n'est pas
mort ; ce n'e st pas un
loup » ! Mais les autorités ne
veulent plus rien savoir .
Et les
affreuses
et incessantes tueries
continuent, jusqu'au
printemps
1767.
Pendant
ce temps, les Chastel
ont .été libérés.
Bien que taci
turne, le père a pris en affection
une fillette de la Besseyre
Sainte-Mary, Marie Denty .
Le
15 mai 1767, celle-ci est dévo
ré~ par la bête, et c'est boule
versé que Jean Chaste l assiste
aux
obsèques .
Début juin, des
pèlerinages
rassemblent des
foules immenses.
Lors d'une de
ces cérémon ies, à Notre-Dame
de-Beaulieu,
Chastel fait bénir
trois balles, qu 'il a fait fondre
dans une
médaille de la Vierge .
Le
jeudi 18 juin, la bête tue un
enfant à Servilanges.
Ce sera sa
dernière victime ...
Jean Chastel convainc le mar
quis d'Apcher, impliqué depuis
le début dans la lutte contre la
bête , d'organiser une nouvelle
chasse .
Le
19 juin, à l'a ube , il se
met en route avec le marquis et
son équipage pour l'ultime tra
que.
li est embusqué dans des
fourrés, lorsqu'il aperçoit l'ani
mal , rabattu vers
lui par les
chasseurs : il
tire et fait mou
che .
Vingt-cinq survivants
au
moin~ certifient reconnaître la
bête devant m0aître Marin, le
notaire de Langeac.
Chastel est
chargé d'escorter à Versailles la
dépouille du monstre, dont le
bilan s'élève à deux cent cin
quante attaques, plus de cent
trente morts et soixante-dix
ble ssés.
Mais elle arrivera dans
un
tel état de putréfaction,
qu'elle sera enfouie avant d'être
examinée
par les zoologistes
de la Cour.
...
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