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La bataille de Verdun - Le tournant de la Grande Guerre

Publié le 12/11/2018

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UN OBJECTIF « À PORTEE ACCESSIBLE »

 

Sur le terrain de la « Grande Guerre », l'année 1915 s'achève à l'avantage général de l'Allemagne. Sur le front principal, à l'ouest, les Français et les Anglais ont été rejetés sur leurs lignes de départ, enregistrant des pertes sévères au cours d’offensives ambitieuses, mais incohérentes et très coûteuses en hommes. Pour autant, Berlin ne méconnaît pas les zones d'ombre de ce tableau. La pénurie s'installe dans l’Empire, la vie matérielle devient difficile et la population s'interroge sur l'issue d’une guerre qui lui semble longue et incertaine. Aussi le chef d’état-major de l'armée allemande envisage-t-il de lancer une opération contre un objectif « à portée accessible » : ce sera Verdun.

LE PLAN DE FALKENHAYN

« Saigner l'armée française »

Pour le chef d'état-major de Guillaume II, Erich von Falkenhayn, le véritable pivot de la coalition ennemie est la Grande-Bretagne.

Or Londres, qui n'a alors envoyé sur le continent qu'un petit contingent fait la guerre par l'intermédiaire des armées de ses alliés, la Russie, la France et l’Italie. Falkenhayn pense que s'il arrive à priver la Grande-Bretagne de l'appui de « ses outils sur le continent », celle-ci n'aura d'autre choix que de s'asseoir à la table des négociations. La Russie, repoussée en Pologne, ne représentant plus une menace, il reste donc à affaiblir la France, « la meilleure épée de l'Angleterre ».

Pour cela, Falkenhayn écarte toute idée d'une percée d'envergure effectuée par un assaut de masse : il estime qu'une telle opération nécessiterait plus de moyens que l'Allemagne en dispose. Il entend se fixer un objectif qu'il pourra atteindre « avec des effectifs limités ». Cet objectif doit suffisamment mobiliser la France pour que celle-ci soit prête à y jeter « jusqu'à son dernier homme ». Falkenhayn ne recherche donc pas la « percée » du front, mais la « saignée » de l'armée française.

Le choix de Verdun

Falkenhayn hésite tout d’abord entre Belfort et Verdun. Toutefois, il lui apparaît rapidement que Verdun répond mieux à son projet.

La ville se trouve à 20 km à peine de voies de communications vitales pour l'Allemagne et représente une menace particulièrement redoutable pour tout le front allemand de France et de Belgique. Mais, aspect favorable aux yeux des Allemands, ce saillant de la ligne de front française est mal relié à l'arrière et difficile à ravitailler. Étrangement, l'état-major français n'a jamais considéré que Verdun puisse constituer le point de départ d'une offensive alliée de rupture, privilégiant l'Artois et la Somme.

En novembre 1915, au quartier général allemand de Charleville, Falkenhayn présente son plan qui doit selon lui permettre d'enlever la décision contre la France dès 1916.

Le Kronprinz, fils aîné de l'empereur, qui partage avec son père la conduite de la guerre, est dans un premier temps impressionné par l'assurance du chef d'état-major. Pourtant, des divergences opposent bientôt les deux hommes. Le Kronprinz estime que le plan de Falkenhayn n'aura aucun effet sur le moral de l’Angleterre. Il insiste pour que l'attaque soit menée sur ies deux rives de la Meuse, alors que Falkenhayn entendait se limiter à la seule rive droite.

Un peu avant Noël, Guillaume II donne finalement son accord à l'opération.

Début de la bataille de Verdun Prise du fort de Douaumont par les Allemands Nouvelle grande attaque allemande Intenses bombardements allemands Début de la bataille de la Somme Falkenhayn remplacé par Hindenburg et Ludendorff Grande offensive française et reprise du fort de Douaumont Reprise du fort de Vaux par les Français Dernière offensive victorieuse des Français

LA GUERRE AÉRIENNE

 

Verdun est la première bataille de l'histoire où les opérations aériennes ont fait partie intégrante des plans d'attaque.

 

L'efficacité du bombardement allemand initial a été largement conditionnée par les observations aériennes, et tout au long de la campagne, les photographies aériennes joueront un rôle vital, pour un camp comme pour l'autre.

 

C'est aussi à l'occasion de la bataille de Verdun que, des deux côtés, sont mises en service pour la première fois de vraies unités de chasse.

« • Quand Pétain arrive à Verdun, la pièces d'artillerie sur les positions Rive droite, les combats font rage LES OFFENSIVES D'trt Les Allemands sont repoussès sur situation est dramatique : l'ensemble conquises.

La pause observée dans devant le fort de Vaux.

• Très violents, les combats qui se le bois de Chaume.

Les Français du front français est rompu ; les l'offensive s'explique aussi par le • A l'offensive générale sur toute la ligne déroulent dans la première quinzaine font 11 000 prisonniers et prennent commandants de secteur s'Ignorent manque de rèserves de soldats pour de front succède une série d'attaques de juin autour de Thiaumont sont 300 canons.

• Pour la première fois, dira réciproquement ; certaines troupes alimenter la cadence de l'attaque ainsi limitées.

La cote 265 est prise, mais encore dépassés en intensité par le Kronprinz, j'eus conscience de ce que refluent en désordre tandis que que des ruptures d'approvisionnement.

la cote 295 tient.

Le 20 mars, les ceux qui éclatent à compter du 23 juin, c'était que de perdre une bataille.

» d'autres luttent sans espoir.

La stratégie de Falkenhayn, qui s'était Allemands prennent le bois d'Avocourt au cours desquels les Allemands • En l'espace de quelques jours, les • La journée du 25 février est marquée fait fort de • saigner » l'armée française et le bois de Malancourt.

Le 31, ils utilisent des obus toxiques.

Français auront réussi à reconquérir par la perte de la côte du Poivre avec des effectifs limités, montre ici s'emparent du village de Malancourt.

• Les canons allemands allongent presque tout le terrain que les e� surtout, par la chute du fort ses limites.

Haucourt tombe le 5 avril.

Béthincourt leurs tirs, tandis que dix-sept régiments Allemands avaient mis huit mois de Douaumont.

Toutefois, l'arrivée • l'Allemagne pourrait s'en tenir à une le 6.

Sur la rive droite, les Allemands montent à l'assaut Ils s'emparent de à conquérir.

Ainsi, loin d'avoir été de renforts permet aux Français brillante victoire tactique et renoncer atteignent la voie ferrée Vaux-Fleury, la redoute de Thiaumon� d'une partie le • hachoir • de l'armée française, de conserver une partie du plateau à poursuivre une entreprise mais ils sont contre-attaqués par la du village de Fleury et de la cOte de Verdun était devenu, selon la formule de Douaumont.

manifestement engagée sur des bases division commandée par le général Froideterre, qui est toutefois reprise de Ludendorff, • un ulcère ouvert • A cet instan� le commandement et des calculs erronés.

Plutôt hostile à Charles Mangin.

par une contre-attaque française.

et dévorant, qui rongeait les forces allemand laisse passer sa chance de la poursu�e des opérations, le Kronprinz • Les combats se poursuivent de façon allemande».

remporter la bataille en renonçant à se laisse toutefois persuader par LE RENFORCEMENT DE ininterrompue jusqu'au 30 juin autour poursuivre immédiatement l'attaque Falkenhayn d'élargir le front.

LA PRESSION ALLEMANDE de la redoute de Thiaumon� qui reste contre des Français alors totalement aux mains des Allemands.

Bien que désemparés.

Certes, il faut du temps L'EXFENSION DE LA BATAILLE L'OFFENSIVE DU 9 AVRIL le début des offensives sur la Somme aux Allemands pour transporter les • De leur côté, les Français, violemment • Le 9 avril est un nouveau jour de inquiète Falkenhayn, Knobelsdorf bousculés, entreprennent d'établir une crise.

Les bombardements allemands déclenche deux ultimes assauts, le • position de résistance ».

li leur faut redoublent d'intensité tandis que 14 juillet et le 1" aoOt.

C'est un échec LA GUEIIE MIIENNE en premier lieu régler le grave problème l'ennemi lance une attaque de grande total.

Falkenhayn est remplacé par des communications.

Verdun n'est envergure sur les deux rives de la les généraux Paul von Hindenburg • Verdun est la première bataille de desservi que par deux voies ferrées Meuse.

Le soir, le général Pétain lance et Erich Ludendorff.

l'histoire où les opérations aériennes de faible importance.

l'une est coupée son ordre du jour célèbre, qui se termine • Du cOté français, on se prépare à la • La déf111te des Al/em11nds à ont fait partie intégrante des plans depuis octobre 1914 et la prise de par ces mots : « Que chacun travaille contre-offensive destinée à réoccuper Verdun a un énorme retentissement d'attaque.

Saint-Mihiel, l'autre n'a pas résisté et veille pour obtenir le même succès les forts de Vaux et de Douaumont l'été à l'étranger.

Réputée invincible, vantée • l'efficacité du bombardement aux bombardements allemands qu'hier ! Cour11ge 1 On les IIUrlll » est mis à contribution pour rassembler autant que crainte pour sa supériorité allemand initial a été largement des jours précédents.

les moyens d'artillerie nécessaires technique et industrielle dans le conditionnée par les observations • Il ne reste que la ligne dite du à la reconquête.

Durant ce temps, domaine de la guerre, l'Allemagne aériennes, et tout au long de la • Meusien », à voie étroite, qui relie les combats n'en restent pas moins pouvait donc être vaincue.

campagne, les photographies aériennes Verdun à Bar-le-Duc.

Son débit serait intenses dans le secteur de Verdun.

• Verdun constitue autant une victoire joueront un rôle vital, pour un camp insuffisant.

Le haut commandement morale que militaire.

La rèsistance comme pour l'autre.

décide donc d'aménager en toute hate ���i�J!·I��� l·llill rencontrée est en effet parvenue • C'est aussi à l'occasion de la bataille _zo:-la route à instiller le doute chez l'ennemi, de Verdun que, des deux cOtès, sont départe- • Dès les premiers jours d'octobre, dès avant la défaite :trois jours avant mises en service pour la première fois mentale.

l'artillerie française- qui s'est la dernière offensive de décembre, de vraies unitès de chasse.

Par cette considérablement renforcée au cours l'Allemagne avait manifesté son désir «Vole Remaniant son dispositif, il réussit des dernières semaines -pilonne de paix, par le biais des ttats-Unis.

StiCrée », à stopper l'offensive allemande.

Grace systématiquement les lignes allemandes.

comme la à l'héro1sme des hommes de Mangin, • Le 24, c'est un véritable ouragan qui baptisera les Allemands ne réussissent pas à s'abat sur les positions allemandes L'AMEl DEmN DES CHEFS Maurice Barrès, aborder la cote 304, pourtant l'objectif tandis que les divisions françaises transiteront clé de l'état-major allemand.

s'élancent dans un brouillard épais sur • Vainqueur de la bataille de chaque semaine, à partir du mois • A la fin du mois d'avril, le front un sol réduit en marécage par quinze la Marne en 1914, le général Joffre, de mars, 3 500 camions qui assureront retrouve la position qui était la sienne jours de pluies incessantes.

Les commandant en chef de l'armée au total le transport de plus de avant l'attaque du 9 : une fois de plus, premières lignes sont atteintes sans française, est considéré comme 90 000 hommes et de 50 000 t les Allemands ne sont pas passés.

qu'un seul coup de fusil a� été tiré.

le sauveur de la France.

• Au début de la bataille, les Allemands de matériel.

La déception est grande dans leur • Dès 1915, il consacre toute son possèdent un atout maitre, le chasseur • Tout au long du mois de mars, camp, d'autant que l'extension attention sur la Somme, où l'offensive Foldclf, premier avion disposant attaques et contre-attaques se de la bataille sur la rive gauche anglo-française qui se prépare doit d'une mitrailleuse synchronisée, succèdent.

De jour en jour, les po sit io ns s'est aussi enlisée dans un sanglant percer les lignes allemandes et qui tire à travers l'hélice.

changent de main.

Le 4 mars, les piétinement permettre de renouer avec la guerre • Chez les Français, les Nieuport X Allemands s'emparent du village de • Pourtan� le chef d'état-major de mouvement sont surclassés et les bombardiers Douaumont et élargissent leur offensive du Kronprinz, le général Schmitt • Sa décision de retirer les canons sont contraints d'opérer de nuit- ce vers l'ouest et la rive gauche de la von Knobelsdorf, s'oppose à l'arrêt des forts de Verdun en 1915 lui sera qui constitue une autre • première • -, Meuse.

Deux divisions attaquent dans des opérations, alors même que ni !prement reprochée une fois l'attaque car ils sont trop vulnérables de jour.

le secteur des villages de Béthincourt Falkenhayn, ni le Kronprinz, ni même allemande déclenchée.

C'est le général • Au 1" janvier 1916, l'aviation française et de Forges.

Forges et Regnéville les commandants de corps ne nourrissent • C'est la surprise totale dans les rangs Philippe Pétain qui restera comme dispose de 814 appareils, plus 144 sont pris.

plus d'illusion sur la possibilité de adverses.

Partout les objectifs sont le vainqueur de Verdun.

en rèserve, pour couvrir l'ensemble • saigner » l'armée française.

atteints, le fort de Dou11umont est • La général Falkenhayn, chef d'état- du front Les Allemands concentrent • Chez les Français, les avis sont repris.

l'ennemi abandonnera celui de major allemand, conçoit l'offensive sur 270 avions autour de Verdun, ce qui partagés.

Au GQG, on ne parle Vaux dans la nuit du 3 au 4 novembre.

Verdun en vue notamment de damer leur assure la suprématie aérienne que de reprendre l'offensive, une Au sujet des combats qui se déroulent le pion à la • clique • du front de l'Est locale : les biplans d'observation perspective à laquelle n'adhère autour du fort de Vaux, l'écrivain qui complote contre lui.

Son échec français ,.,.., sont ainsi abattus pas Pétain qui estime que c'est déjà Henri Bordeaux dira que c'était là permettra d'ailleurs aux généraux dès qu'ils s'aventurent dans les airs.

un exploit que de • tenir ».

Celui-ci «un des cere/es de l'enfer».

Hindenburg et Ludendo rff de le réclame de nouvelles troupes à Joffre supplanter et de devenir les vrais qui, tout à la préparation de l'offensive maltres de l'Allemagne- qu'ils sur la Somme -la « bataille suprême » conduiront à la défaite en 1918.

• Le 7 mars, les Allemands continuent selon lui-, les lui refuse.

C'est dans • Falkenhayn commet trois erreurs de progresser sur la rive gauche : ce contexte de tension que Pétain est principales : il n'informe pas son allié le bols des Corbe11ux et la cOte de promu à la tête du groupe d'armées austro-hongrois, pour lesquels l'Oie tombent entre leurs mains, mais Centre, l'offensive sur Verdun constitue Cumières et le Mort-Homme résistent.

tandis que une surprise totale ; il sous-estime Le lendemain, les Français reprennent le général les capacitès de rèsistance de l'armée le bois des Corbeaux.

Sur la rive droite, Robert française; enfin, il néglige d'expliquer •le gros de l'aviation allemande est les Allemands s'emparent d'une partie Nivelle •l'offensive déclenchée par les Français aux commandants sur le terrain constitué de biplaces d'observation LVG du village de Vaux, dont le fort résiste.

prend le le 15 décembre a raison des dernières les raisons de sa stratégie d'usure.

et Aviatik qui sont escortès de Fokker.

• Le 10 mars, le bois des Corbeaux comman-résistances allemandes.

Huit divisions • Jusqu'à sa mort en 1922, Falkenhayn D'autres chasseurs effectuent des est repris par les Allemands.

Les dement françaises attaquent et s'emparent continuera d'affirmer que pour chaque patrouilles solitaires au-dessus du Français sont repoussés sur la ligne de la rapidement de la cOte du Poivre, soldat allemand tué dans la bataille, champ de bataille.

Béthincourt-le Mort-Homme-Cumières.

Il' armée.

de la cote 342 et de Vacherauville.

l'armée française en a perdu deux.. »

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