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Konrad Adenauer (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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"La vie humaine est longue là où les époques historiques sont brèves." Cette phrase de l'historien Golo Mann semble être particulièrement vraie chez Konrad Adenauer. Né le 5 janvier 1876 à Cologne et décédé le 19 avril 1967 non loin de là, à Rhöndorf, il vécut dans quatre Allemagnes différentes : le Deuxième Reich, la République de Weimar, le Troisième Reich hitlérien et la République fédérale d'Allemagne. A deux de ces périodes il participa activement ; la dernière porte même, dans une large mesure, son empreinte. Trois fois il survécut à des naufrages politiques, pour commencer à soixante-treize ans sa carrière d'homme d'État. Nul n'incarne mieux que lui une certaine Allemagne qui, malgré tous les cataclysmes, s'est maintenue et peut-être même renforcée depuis un siècle et demi sous les régimes les plus divers. Il s'agit de l'Allemagne bourgeoise, libérale, chrétienne.

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« Le 13 mars 1933, il est chassé de son poste de maire de Cologne par un gauleiter national-socialiste.

Il est déclaré"suspect de félonie envers la nation" à cause de ses idées de 1923 et interdit de séjour dans la province deCologne.

Retiré d'abord dans l'abbaye de Maria-Laach, puis à Neu-Babelsberg, près de Berlin, il est arrêté par laGestapo lors de la nuit des longs couteaux en juin 1934.

Réhabilité et indemnisé, jouissant même d'une pension, il seconstruit une maison au bord du Rhin, à Rhöndorf, où il cultive son jardin.

La Gestapo l'arrête à nouveau aprèsl'attentat contre Hitler en juillet 1944.

Porté malade, il réussit à s'enfuir.

C'est alors que la police allemande arrête sadeuxième femme, qu'il avait épousée au début de la République de Weimar et dont il a eu quatre enfants.

LaGestapo menaçant de porter atteinte à ces derniers, Gussi Adenauer révèle la cachette de son mari.

Nouvellearrestation, puis relaxation en novembre 1944, faute de preuves.

Adenauer retourne à Rhöndorf.

C'est là que lesAméricains, ayant occupé la petite ville, lui demandent de reprendre son poste de premier bourgmestre de Cologne.Il accepte et essaie d'inspirer confiance et courage aux habitants de cette ville en décombres où la cathédrale,atteinte par les bombes, continue à dresser ses flèches vers le ciel.

Il ne peut cependant poursuivre longtemps sesefforts pour faire renaître Cologne.

Les Anglais, ayant remplacé les Américains comme force occupante, le relèventde ses fonctions.

Des raisons d'ordre politique et d'incompatibilités personnelles paraissent avoir été les causes dece renvoi.

Ce fut pour lui, comme il l'écrit dans ses Mémoires, "un coup très dur".

Mais il lui permet, après une brèveinterdiction de toute activité politique, de participer activement à la mise sur pied du Parti Chrétien-Démocrate(CDU) en zone britannique.

Le 1er mars 1946 il en est élu président.

D'autres fonctions publiques s'y ajoutent. L'idée d'une force politique groupant des éléments catholiques et protestants n'est pas nouvelle pour lui ; il l'avaitdéjà préconisée dans les années vingt.

Le premier programme de la CDU de la zone britannique est basé sur unprojet d'Adenauer.

L'idée alors fortement répandue d'une nationalisation générale de toutes les industries est limitéeà celle des mines.

Le programme porte, en outre, l'obligation de favoriser la propriété moyenne pour "tous lestravailleurs exerçant une activité honorable".

Cette mesure vise essentiellement le renforcement de la démocratie enAllemagne, idée chère à Adenauer.

Dans d'innombrables discours il prône le leadership de son parti contre celui desSociaux-Démocrates (SPD) et de son dirigeant, Kurt Schumacher, dont il redoute les convictions socialistes et lenationalisme.

Les résultats des premières élections communales et provinciales de 1946-1947, où la CDU obtient37,6 % contre 35 % pour le SPD, montrent le succès croissant de ce nouveau parti et de son leader.

Adenauer sortégalement vainqueur des querelles intestines du Parti, notamment dans son combat contre les tendanceschrétiennes-socialistes et les idées centralisatrices.

La situation générale le favorise d'ailleurs : ni les demandesd'une socialisation partielle, fixée dans le programme de la CDU voté à Ahlen le 3 février 1947, ni l'union de tous lesPartis Chrétiens-Démocrates allemands des différentes parties du Reich dans ses limites de 1937, ne rencontrentl'approbation des quatre vainqueurs.

Et sans eux, rien n'est possible. Adenauer en est bien conscient et tâche, de ce fait, d'être en bons termes avec les alliés occidentaux.

Il a unevision claire de la situation en Europe.

Dans une lettre du 21 octobre 1945, il écrit déjà : "La Russie a entre lesmains la moitié orientale de l'Allemagne...

Elle se soustrait de plus en plus à toute collaboration avec les autresgrandes puissances.

La division Europe de l'Est (la zone russe) et Europe de l'Ouest est ainsi devenue une réalité..."Il préconise l'union des États d'Europe occidentale et "l'interpénétration" des économies ouest-allemande, belge,luxembourgeoise et hollandaise avec, si possible, une participation anglaise.

Il est caractéristique d'Adenauer quedans son esprit la division de l'Allemagne soit le fruit de la guerre froide et non l'inverse.

Contrairement à la situationsous la République de Weimar, ce sont maintenant les deux superpuissances non européennes (pour lui l'URSS nefait pas partie de l'Europe) qui dictent les règles du jeu.

En pragmatiste qu'il est, il saisit l'occasion qui s'offre à luid'installer la démocratie d'abord, au moins dans "sa" partie de l'Allemagne et d'intégrer celle-ci dans l'occident.Système politique intérieur et politique étrangère sont ainsi dès le début inextricablement liés.

La décision de laConférence de Londres de mai-juin 1948 et les documents de Francfort du 1er juillet proposant la création d'un Étatouest-allemand formé de trois zones d'occupation occidentales trouvent son approbation, bien qu'il soit hostile àl'intégration économique de la Sarre à la France et à l'autorité internationale de la Ruhr. Mais il s'agit pour lui des débuts d'un nouveau Reich allemand.

Les ministres-présidents des Länder, chargés toutd'abord de cette tâche, refusent la mise sur pied d'une assemblée constituante et l'organisation d'un plébisciteouest-allemand, pour ne pas accentuer la division allemande.

Ils optent pour un conseil parlementaire et une "loifondamentale" à la place d'une constitution devant être acceptée par les parlements des Länder.

Le conseilparlementaire est constitué le 1er septembre 1948 à Bonn par soixante-cinq députés des Länder.

Adenauer en estélu président.

Il s'impose rapidement par son autorité naturelle et s'avère un excellent tacticien.

Cette fonction luipermet également de devenir, comme l'a remarqué plus tard le premier président de la RFA, Theodor Heuss, le porte-parole de la république naissante.

En effet, Adenauer noue des contacts fructueux avec les gouverneurs militaires,ce qui lui vaudra très injustement, de la part de Kurt Schumacher, l'injure de "chancelier des Alliés".

Après desdiscussions ardues et quelques crises, la loi fondamentale est adoptée par le conseil parlementaire le 8 mai 1949,quatre ans après la capitulation inconditionnelle allemande.

Elle est ratifiée par les diètes des Länder le 23 et entreen vigueur le 24 mai 1949.

Le 10 mai déjà, Bonn est élue capitale provisoire de cet État conçu comme provisoirejusqu'à une éventuelle réunification allemande.

Un comité de transition est chargé de préparer des recommandationspour le futur gouvernement ouest-allemand et son président n'est nul autre que Konrad Adenauer. Aucun parti politique ne sort vainqueur des premières élections fédérales.

Le choix se pose donc entre une grandecoalition CDU-CSU avec le SPD et une alliance avec des petits partis.

Avec beaucoup d'habileté, Adenauer persuadeson parti d'accepter cette dernière solution, en signalant qu'une collaboration avec le SPD mettrait en danger laconception de la sociale Marktwirtschaft développée par Ludwig Erhard, qui avait joué un grand rôle pendant lacampagne électorale.

De plus, Adenauer souligne la nécessité, pour le fonctionnement d'une démocratie, d'une. »

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