Kholle histoire Sujet : Le Creusot, symbole de la “révolution industrielle” ?

« Kholle histoire Sujet : Le Creusot, symbole de la “révolution industrielle” ? Introduction Le progrès technique et l’essor de la population ont accompagné la révolution industrielle.

Cette dernière fait basculer la société française d’un modèle agraire et artisanal vers une société commerciale et industrielle dès le XIXe siècle.

Elle s’est largement diffusée au cours du temps, avec en tête l'Angleterre. Mais en France, le processus est plus tardif mais s’illumine avec la ville du Creusot.

Cette ville située dans le centre-est de la France (en Saône et Loire), profite d'un positionnement géographique intéressant, qui lui a permis de faire sa prospérité.

Dès 1782, le roi Louis XVI se montre favorable à la création d’une forge royale en raison de la proximité des gisements de charbon et de mines de fer.

La richesse en ressources amène à la porte du Creusot cette forge, qui en 1836, se voit aux mains de la famille Schneider.

A partir de ce moment-là, la ville devient un puissant centre industriel où vont s’épanouir diverses productions.

Tout cela s'effectue dans un contexte politique instable.

Depuis 1838, les régimes ne font que de se succéder.

La ville du Creusot se développe dans la charnière qu’impose la fin du Second Empire et l’avènement de la IIIe République. Alors, dans quelle mesure, le Creusot, dans une période en effervescence d’innovation et en proie à l’industrialisation, et emprise dans un contexte politique instable, parvient-elle à s’imposer comme exemple de réussite de la “révolution industrielle” ? Tout d’abord, nous analyserons la croissance de la ville, d’une ville insignifiante à une ville-usine : elle est devenue rapidement symbole de réussite industrielle Ensuite, l’implantation de la famille Schneider a permis d’apporter des réponses aux transformations politiques et sociales avec un patronage important et la mise en place d’une logique industrielle. Enfin, les grèves de 1870 marquent une profonde remise en cause du système donné par les Schneider avant que celui-ci disparaisse, tout en laissant les traces de l’industrialisation dans la ville. I. La croissance de la ville : d’une ville ordinaire, à un symbole industriel Le Creusot est aujourd’hui connu comme un ancien fief de sidérurgie.

Mais, cette ville n’est pas devenue un satellite industriel si vite.

Elle est souvent qualifiée de “ville-usine”, fusion de deux termes qui montre comment l’industrialisation galopante à réussi à transformer le sort de la ville. I.1.

Les atouts naturels de la région. I.1.1 : un territoire aux ressources en charbon et acier Tout d’abord, la région profite d’atouts naturels tout comme d’une position géographique stratégique pour le développement industriel : elle apparaît comme un carrefour important. En effet, la richesse des matières premières apporte la première clé de compréhension de la réussite de la commune.

Adolphe et Eugène Ier, la première génération, s'installent au Creusot et succombe à un succès énorme suite à la production d’aciers spéciaux destinés au chemin de fer, alors en pleine expansion. La commune est aussi traversée par des ruisseaux qui se rejoignent dans l'étang de Torcy Neuf pour donner 1 naissance à la rivière Bourbince.

L'un de ces ruisseaux, en grande partie recouvert au fil de l'industrialisation et de l'urbanisation de la ville, part de la plaine dite des Riaux, ruisseau en provençal. Ainsi la région profite d'importants stock de charbon et d’acier utilisés lors de son développement. I.1.2 L’utilisation de ses ressources : une aubaine à cette période d’industrialisation ? Alors, l’usine Schneider devient rapidement l’un des premiers centres de sidérurgie et de métallurgie.

La disponibilité des matières premières est l’un des aspects nécessaire à la réussite d’une révolution industrielle.

Grâce à cela et à Schneider, ce lieu devient le symbole de la révolution industrielle. La politique industrielle de cette famille à convertie la ville en usine géante, du jamais vu en France. I.2.

La mécanisation : support de développement. I.2.1 Le marteau pilon : marque de fabrique des Schneider La mécanisation à, de surcroît, participé à la réussite de la ville.

L’invention du marteau-pilon a permis à l’entreprise de faire la différence.

Sa qualité lui a valu une reconnaissance exemplaire.

L’usage de cet outil, impressionnant de dimension, signe la marque de fabrique de l’usine.

Dans Le tour de France de deux enfants publié sous le pseudonyme G.

Bruno en 1877, illustre les innovations techniques de l’âge industriel présente au Creusot : “Saisissant de longues tenailles, ils retrouvent des gours les masses de fer rouge ; puis les plaçant dans des chariots qu’ils poussaient devant eux, ils les amenaient en face d’énormes enclumes pour êtres frappées par le marteau.

Mais ce marteau ne ressemblait en rien aux autres marteaux ordinaires; c’était un lourd bloc de fer qui, soulevé par la vapeur entre deux colonnes, montait jusqu’au plafond et retombait droit de tout son poids sur l’enclume.” Ainsi comme le dit, lui même, l’auteur, “nous sommes en face du Creusot, la plus grande usine de France et peut-être d’Europe.

Il y a ici des quantités de fourneaux, et plus de 16 000 ouvriers qui travaillent nuit et jour (...).”.

La commune est le vaisseau satellite de la réussite de la révolution industrielle, innovations et main d'œuvre en sont ses ressources principales. Ce manuel scolaire sert à l’apprentissage des jeunes enfants, et donne l’exemple de la réussite dans le domaine industriel.

Il paraît en pleine expansion de l’usine pour laquelle tous éprouvent de la fascination. I.3.

Le développement démographique de la ville du Creusot I.3.1 : l’apport de l’exode rural L’arrivée de l’effervescence de la révolution industrielle a provoqué des modifications démographiques importantes.

Les personnes y ont vu leur avenir, et ont ainsi cherché à travailler dans l’usine Schneider et Compagnie. Certes, les apports technologiques ont participé au développement de la ville.

Mais c’est aussi l’exode rural (c’est-à-dire le déplacement durable de populations quittant les zones rurales pour aller s’implanter dans des zones urbaines), qui a amassé nombre de personnes dans la ville.

En effet, en 1850, la population du Creusot s'élevait à 8 000 habitants pour atteindre en 1872 près de 23 000 habitants.

Cette explosion démographique est importante : en vingt-deux ans, la commune a vu sa population tripler.

Les ateliers Schneider emploient près de 10 000 personnes soit la moitié de la population. I.3.2 Une transformation de la ville : une organisation industrielle Alors, le Creusot s’est vu radicalement transformé par l'industrialisation.

Mais comment cela prend place géographiquement parlant? La transformation de la ville passe d’abord par une densification de l’espace usinier et par une 2 implantation des bâtiments pensée par rapport à la voie ferrée.

Progressivement, les fonctions non productives sont rejetées en dehors de l’espace usinier.

Les bâtiments industriels sont conçus pour permettre une grande mobilité des fabrications : les espaces intérieurs sont extensibles et les bâtiments interchangeables.

Dans les années 1850, à la densification succède l’extension de l’usine.

Il est possible d'observer également une mutation dans le logement ouvrier, pour lequel la tendance est à l’abandon de la politique des casernes (dans les années 1840) et au désengagement de l’usine dans la construction des logements (jusqu’aux années 1880), avant que ne soient repris (au début du XXe), les achats de logements. Entre 1861 et 1867 on construit une nouvelle forge et des ateliers qui doublent la surface, et la capacité de l’usine est complétée au début des années 1870 par une nouvelle aciérie Bessemer et les halles des marteaux-pilons.

La deuxième vague d’extension a lieu après 1888 avec les ateliers d’artillerie. Comme nous venons de le démontrer, la ville du Creusot regroupe originellement des atouts incontestables pour parvenir à la réussite : sa position stratégique ou encore ses ressources naturelles.

La révolution industrielle n’a fait que les affirmer et la convertir en symbole.

Il est alors intéressant de se pencher davantage sur l’apport d’une riche famille, parvenue sur les terres creusotines en 1836. II. La famille Schneider : un soutien nécessaire au développement de la ville L’impact de la famille Schneider est incontestable.

Cette famille a apporté des réponses aux transformations sociales et politiques rapides et inattendues dans cette période de l’Histoire. II.1.

Le paternalisme structurant, entre maîtrise et bon vouloir. II.1.1 : Schneider, une figure paternelle Les frères Schneider ont développé le paternalisme comme guide pour la population.

Lors de l’inauguration de l'Hôtel-Dieu en 1894, l’adjoint au maire du Creusot, M.

Burdy, prononce un discours qui permet d’appréhender l’amplitude ce paternalisme schneidérien : “Être le père de vos ouvriers, voilà bien, Monsieur, la constante préoccupation de votre cœur.

Toutes les œuvres de bienfaisance dont vous avez doté votre cité, en donnent un vivant et magnifique témoignage.” Bien plus qu’un patron, c’est un père pour ses employés.

C’est une figure autoritaire qui légitime son omnipotence par sa présence bienveillante auprès de ses employés.

Les habitants entretiennent des relations passionnelles avec leurs patrons, en s'engageant tantôt dans des luttes syndicales très dures (la grande grève de 1899), tantôt en rendant de vigoureux hommages aux Schneider en se cotisant pour leur ériger des statues ou en se mobilisant à l'occasion d'événements se produisant au sein de la famille Schneider. II.1.2 : Une maîtrise totale de la ville : une.... »