Karachi
Publié le 24/12/2018
Extrait du document
• Capitale de la province du Sind, Karachi est de loin, avec plus de
• L'année suivante est créé un comité municipal chargé d'organiser et de financer les services publics. Des rues sont aménagées; Karachi est dotée d'un réseau d'adduction d'eau.
• En 1848, la ville compte 50000 habitants.
10 millions d'habitants, la première ville du Pakistan et l'une des grandes mégapoles mondiales. Créée par le colonisateur britannique en bordure du delta de l'Indus, axe vital du sous-continent indien débouchant sur la mer d'Oman, elle fut de 1947 à 1959 la capitale du Pakistan nouvellement indépendant et en demeure la capitale économique.
• Plus que n’importe quelle autre ville du Pakistan, Karachi résume les contradictions d'un pays toujours en quête d'identité nationale et les turbulences de sa politique intérieure et extérieure. Son charme
- indéniable malgré la surpopulation, les chantiers permanents et une circulation infernale - est aujourd'hui largement occulté par son statut peu enviable de refuge de l'activisme islamiste radical.
Un grand port de commerce
• Le développement de la culture du coton dans le delta de l'Indus, durant les années 1860 (et la guerre de Sécession aux États-Unis) fait du port de Karachi, modernisé, l'un des grands carrefours du commerce de l'Empire britannique, d'où part non seulement le coton, mais aussi le blé du Pendjab, véritable grenier à céréales.
• En 1895, le port est enfin relié par un chemin de fer à Delhi, à 1982 km delà.
HISTORIQUE
Un village de pêcheurs
• Karachi n'était à l'origine qu’un village de pêcheurs installé sur ITIe de Manora, au débouché du delta de l'Indus, sur la mer d'Oman.
• En 1795, les mirs (nobles) sous la dynastie baloutche de Talpur, qui domine le Sind depuis 1783, prennent Manora aux khans de Kalat. Ils y construisent un fort, en boue séchée, autour duquel va se développer une petite ville.
Une création britannique
■ Manora compte environ 13 000 habitants lorsque, le 1“ février 1839, un navire britannique de la Royal Navy se présente devant le port et tire sur le fort. La ville capitule aussitôt.
• Entourée de marécages, bordée au nord par le désert, la cité n'a d'intérêt que par l'abri qu'elle offre aux bateaux, derrière la flèche littorale de Manora, et par son débouché maritime. Elle n'a en revanche aucun arrière-pays exploitable... jusqu'à la conquête, en 1843 du Sind, dont Karachi devient la capitale.
• Dès 1847, les casernes de Napier (du nom du conquérant du Sind, le général britannique Charles James Napier, 1782-1853) sont achevées en bordure du port (elles abritent aujourd'hui le gouvernement provincial).
«
•
t:approvisionnement en eau pose un
problème récurren� Karachi ne
possédant aucune source naturelle.
t:eau
est puisée dans l'Indus et ses affluents,
mais la demande a toujours été plus
importante que les réserves disponibles.
Aujourd'hui, les haMants des quartiers
pauvres, comme Korangi, n'ont toujours
pas accès à l'eau potable courante.
UN CUMAT ARIDE
• Comme la plus grande partie du pays,
Karachi n'est pas touchée par la
mousson et connaît un climat tropical
aride.
la proximité de la mer lui permet
d'échapper aux hivers froids.
les
précipitations annuelles n'excèdent pas
200 mm et se concentrent durant les
mois de juillet et août la température,
de 26 •c en moyenne annuelle, oscille
entre un maximum de 31 •c en juin et un
minimum de 2o•c en décembre-janvier.
LA VILLE AUJOURD 'HUI
UNE DÉMOGRAPHIE GAlOPANTE
• les estimations et les quelques
recensements disponibles mettent en
évidence la croissance
exceptionnellement rapide de la ville,
depuis l'Indépendance.
Karachi, qui s'étend aujourd'hui sur
quelque 600 km2, compterait entre 10
et 14 millions d'habttants, soit au moins
un doublement de la population depuis
1981, date à laquelle elle abritait
5,2 millions de personnes.
t:exode rural
continu cumule ses effets avec une
croissance démographique naturelle
élevée (de l'ordre de 2,7% pour
l'ensemble du Pakistan).
Cet
accroissement ne va pas sans poser
problème : en dépit d'efforts importants,
l'aménagement urbain et les
équipements sanitaires et sociaux ne
suivent pas.
Une grande partie de la
population vit dans l'insalubrité.
UNE MOSAÏQUE ETHNIQUE
• la population de Karachi reflète
la diversité du Pakistan : aux Sindis,
habitants de la province, désormais
minoritaires, sont venus s'ajouter de
nombreux montagnards du Nord-Ou�
des Baloutches de la province voisine et
des Pathans (ou Pachtounes) des régions
frontalières avec I'Aghanistan.
Ceux-ci
appartiennent à la même ethnie que les
réfugiés de la guerre d'Afghanistan, dont
beaucoup refusent de quitter aujourd'hui
le Pakistan pour rentrer dans un pays
encore instable et où les· jeunes
générations n'ont plus d'attaches.
• l'his)oire a-enrichi la mosaïque des
communautés et des religions.
Dès
l'époque coloniale, le dynamisme de
Karachi a drainé les habitants de Goa,
des Arméniens et des juifs, des Angle
Indiens, des sikhs du Pendjab et des
Chinois, des parsis, des jaïns et des
hindous du Gujerat et du Rajasthan.
Sont également présents des Africains
d'origine, immigrés récents ou
descendants, selon la tradition,
d'esclaves échoués à l'embouchure de
la Hub et donc surnommés Hubsis.
la partition de 1947 a fait fuir la plupart des
hindous, des Arméniens et des juifs.
Dès 1961, les mohajirs, réfugiés
musulmans de l'Inde, étaient
majoritaires.
Moins religieux et plus
éduqués, ils ont pour langue maternelle
l'ourdou, langue héritée des Moghols
mêlant à une structure hindie un
vocabulaire arabe-persan.
t:ourdou est à
présent la langue officielle du Pakistan
mais non l'idiome maternel des
populations autochtones, qui parlent
leurs propres dialectes.
les Biharis,
venus du Bangladesh en 1971, sont
également «ourdouphones».
• Plus de 90% des Karachites son�
comme dans l'ensemble du Pakistan,
des musulmans sunnites.
le soufisme,
branche mystique accordant une grande
place aux saints, est particulièrement
enraciné à Karachi comme dans toute
la province du Sind et constitue un
rempart, fragile, contre la propagation
de l'Islamisme radical.
les relations de la
majorité sunnite avec la minorité chiite
sont très tendues.
UN DYNAMISME MAl PARTACt
• le port de Karachi -au premier rang
pour le Pakistan, au troisième pour le
sous-continent indien après Calcutta et
Bombay- effectue la quasi-totalité du
commerce maritime du pays, ainsi que
celui de l'Afghanistan voisin.
Son trafic
avoisine 20 millions de tonnes.
Il constitue le débouché naturel des
produits agricoles de la vallée de l'Indus
(céréales, coton, riz) et assure
l'Importation des produits pétroliers et
des biens de consommation.
• t:aéroport international de Karachi
est le plus grand du pays et constitue
un relais entre l'Occident et l'Asie du
Sud-Est.
• les activités portuaires ont favorisé
l'essor de nombreuses industries :
sidérurgie, raffineries, industries
chimiques, textile, etc.
• Si le commerce contribue pour une
part importante à la prospérité de la
ville, les services y jouent un rôle
croissant.
Karachi est en effet la
première place financière et boursière
(Karachi Stock Exchange) du pays.
• la péche reste une activité non
négligeable : poissons et surtout
crustacés (crabes, langoustes et grosses
crevettes) sont envoyés chaque jour à
Islamabad en avion et dans le monde
entier par bateau.
• le relatif dynamisme économique,
dans un pays en crise gravement
surendetté, ne suffit toutefois pas à
pourvoir en emplois réfugiés et
migrants.
Une grande partie de la
population vit très misérablemen� et
l'économie informelle, voire criminelle,
prospère.
LE PAYSAGE URBAIN
• Karachi parait être constamment en
chantier, et le rythme des démolitions et
reconstructions a largement remanié
l'ordonnancement de la ville.
Si l'on peut
distinguer autour du port un noyau
ancien, aux façades très ornées, aux rues
étroites et tortueuses, que prolongent les bazars,
celui-ci est largement grignoté
par les édifices modernes.
le centre
d'affaires s'est développé
immédiatement au nord du port les
zones industrielles s'étendant
principalement vers le nord-ouest sont
entourées de quartiers résidentiels
pauvres, tandis que les quartiers riches
se situent à l'est.
Oifton, promue
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station balnéaire au XIX' siècle par les
administrateurs et les hommes d'affaires
britanniques, est aujourd'hui un
faubourg huppé habité par les classes
dirigeantes pakistanaises, à côté des
quartiers résidentiels de Defence et
de Zamzama, fréquenté pour ses
restaurants et ses boutiques de luxe,
tandis que, dans le reste de la ville, les
bidonvilles ne cessent de s'étendre.
LES PRINCIPAUX MONUMENTS
• Karachi, trop récente, est dépourvue
des b�timents moghols qui font l'attrait
des villes historiques du Pakistan.
• Quelques monuments intéressants de
l'époque coloniale s'élèvent au centre
ville : dans les jardins de Jinnah, le Frere
Hall, de style gothique victorien
(1865), abrite
réalisées
dans les
années 1970
par un
célèbre
artiste pakistanais, Sadequain.
Sur Court
Road se font face la Sind High Court
(Cour suprême du Sind), aux coupoles,
balcons et colonnes en grès rouge, et la
Sind Assembly (Assemblée du Sind), aux
larges vérandas et hauts plafonds, de
style colonial britannique typique.
• Karachi a conservé plusieurs églises
du XIX' siècle : la catlrHrak st Patrick,
flanquée d'un couvent et du palais de
l'archevêché, constitue le centre spirituel
de la plus grande communauté
chrétienne du Pakistan.
t:église Saint
André (St Andrew) et la cathédrale de
la Sainte-Trinité (Holy Trinity cathedral),
sur Abdullah Haroon Road, marquent la
fin de Saddar, le quartier commerçant
datant de l'époque britannique.
la haute
spire de la Sainte-Trinité fit scandale
à l'époque de sa construction.
Aujourd'hui, les immeubles du quartier
des affaires rivalisent de hauteur avec
elle.
Certains, comme l'hôtel Pearl
Continental, mêlent de manière
intéressante tradition islamique et
modernité occidentale.
• Empress Marke� à l'extrémité nord de
Saddar, est un immense bâtiment de
style victorien, que domine une tour
horloge de 50 m.
Il est dédié aux
produits frais, en particulier les fruits
et légumes.
LA
NÉCROPOLE DE CHAUKUNDI
À 27 km à l'est de Karachi, par la
National Highway, s'élèvent dans le
désert des centaines de tombes, dont le
grès brun clair est délicatement sculpté.
Cette ancienne Mavpole M édifiée
par des Baluchis (originaires de Syrie)
et des Burptas (groupes issus
d'alliances entre Baluchis et Rajputs)
entre les Yil' et XIX' siècles.
Une minorité
de tombeaux sont des structures à
colonnes couvertes d'un toit la plupart
forment des pyramides oblongues de
2 à 4 rn de haut les tombes des
hommes sont reconnaissables aux
gravures de turbans stylisés, d'armes et
parfois de cavaliers sur leurs montures
(représentations d'Influence pré
islamique); celles des femmes sont
gravées de bijoux.
• Une autre halle victorienne, sur West
Wharf, à l'extrémité sud de Jinnah Road,
abrite le grand marché au poisson.
• les monuments les plus remarquables
de Karachi sont toutefois d'architecture
pakistanaise récente.
Sur Korangi Road,
la grande mosquée Masjhl-i-Tuba, est
ont été renforcées par 12 tonnes de
bronze, dans l'hypothèse d'un
tremblement de terre.
les dépouilles de
Jinnah et de ses proches reposent au
sous-sol.
Au rez-de-chaussée, une grille
d'argent massif entoure un cénotaphe
en forme de réplique du tombeau.
• Après un détour par le port de pêche
-où les boutres équipés de moteurs
Diesel et décorés d'espadons, de
requins, d'yeux géants ou de scènes
guerrières sont à eux seuls dignes
d'intérêt -, le visiteur peut continuer sur
le front de mer.
• À l'ouest de Napier Mole, les femmes
hindoues se retrouvent sur les Hindhu
Ghats pour se baigner à l'abri d'écrans
de bois.
• le phare de Manora marque
l'extrémité de la presqu'ile de Sand pit
protégeant le port de la haute mer.
De
juillet à novembre, les tortues géantes
viennent pondre leurs œufs sur la rive
faisant face à la mer.
•
Derrière la plage de Clifton s'élève sur
une petite colline la tombe (Ziarat)
d 'Abdulla h Shah Ghazi, saint homme du
M' siècle, entièrement peinte en vert
• Plus à l'� à Manghopir, un sanctuaire
dédié au saint du même nom est gardé
par des crocodiles, qui auraient été
rapportés d'Arabie au Xli� siècle.
Ses
bassins sont alimentés par des sources
chaudes sulfureuses réputées guérir
toutes sortes de maux.
chann�urs de s�rpents.
LES FESTIVIrtS
• les fêtes officielles les plus
importantes commémorent
l'Indépendance, le 14 ao� et
l'anniversaire de la mort de Muhammad
Ali Jinnah, le 11 septembre.
• les fêtes musulmanes sont
essentiellement célébrées en famille ou
entre amis, à la maison.
la
commémoration de la mort de l'Imam
Hussein à
Kerbala (Irak),
le dixième jour
du mois de
Mullarram
(premier mois
du calendrier
musulman),
donne en
revanche lieu à
d'impression
nantes processions.
les chiites ont pour
coutume de se flageller jusqu'au sang
pour la gloire de leur martyr..
»
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