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Juillet et Octobre 1979 dans le monde

Publié le 15/11/2011

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Ce dernier s'est engagé à faciliter les exodes légaux dans le cadre des accords conclus avec la H.C.R. et a déclaré qu'il prendrait des mesures pour lutter contre ceux qui partent clandestinement. Mais le H.C.R. et certains délégués estiment mauvais cet arrange~ent qui permet au Vietnam de sévir contre les ressortissants dont il n'entend pas faciliter la sortie. Le H.C.R. estime que le droit à l'émigration est un droit imprescriptible et les Chinois se sont insurgés à l'idée que la déportation des réfugiés par le Vietnam puisse être légalisée et institutionnalisée. Tous les représentants n'ont pas partagé la satisfaction de M. Waldheim, estimant que la conférence n'a pas abouti à améliorer le sort des réfugiés, notamment celui des Cambodgiens et qu'elle s'est soldée par un compromis ambigu.

 

« La campagne électorale s'est ouverte le 26 mai ; elle a été passionnée en France, plus calme dans les autres pays.

Onze listes se présentaient au suffrage des électeurs français pour 81 sièges des 410 du Parlement de Strasbourg.

_ Quatre « grandes listes » avec pour chefs de file Simone Veil pour l'Union pour la France en Euro­ pe, Jacques Chirac pour la Défense des intérêts de la France en Europe, Georges Marchais pour la Liste communiste et François Mitterrand pour la Liste socialiste et M.R.G .

font que la France .

ne connaît plus la bi-polarisation, mais est coupée en quatre grosses fractions représentant 90 pour cent des électeurs, plus une poussière de petites forma­ tions.

Le mode de scrutin, à la proportionnelle à un tour, rend directement concurrents les uns des autres, sans alliance préférentielle ni désistement possibles.

Les législatives de 1978 s'étaient livrées selon l'affrontement droite-gauche, alors que pour ces élections européennes, l'U.D.F.

et le P.S .

vont nettement dans le sens d'un progrès de la construc­ tion de l'Europe tandis que le R.P.R.

et le P.C.

manifestent la crainte d'une domination allemande et d'une diminution de la souveraineté française.

Le R.P.R.

refuse tout transfert de souveraineté vers la Communauté et veut l'c Europe des patries • · Pour l'U . D.F ., l'Europe tend vers une organisation confédérale défendant « nos libertés et notre démocratie •· Pour le parti socialiste, il faut faire « l'Europe des travailleurs • contre celle des trusts, et il se rapproche des sociaux-démocrates européens.

Quant au P.C ., il dénonce le « bilan catastrophique du Marché commun », tente de faire apparaître les socialistes comme des « bradeurs » de l'indépendance nationale et fait référence à l'eu­ rocommunisme.

Finalement les candidats des onze listes, mettant surtout en valeur les thèmes chers à chacun de leur parti , n'ont pas.

intéressé les électeurs aux vrais problèmes ,' notamment celui qui concerne les r~la­ tions de l'Europe envers les pays de la Convention de Lomé et les autres pays du Tiers-Monde, avec les changements de mentalité qui s'imposent, ainsi que le thème essentiel des droits de l'homme.

Le scrutin du 10 juin a rencontré une assez gran­ de indifférence en Allemagne, bien que ce pays soit convaincu que l'Assemblée aura à l'avenir un poids politique croissant et que, conscient de sa faiblesse face à une Union soviétique surarmée, l'Europe lui paraisse un soutien et un cadre utiles à son déve­ loppement.

Pour l'Italie , qui a renouvelé son Parlement une semaine auparavant et compte tenu de l'instabilité de sa vie politique, il n'y a guère de divergences sur la construction européenne et sur le rôle du futur Parlement : des partis de droite aux communistes, les Italiens sont convaincus de la nécessité de cette construction.

En Grande-Bretagne, l'Europe reste un sujet controversé ; dans le camp travailliste comme dans celui des conservateurs , défenseurs et adversaires de l 'Europe s'opposent.

La Belgique est toujours engluée dans ses pro­ blèmes linguistiques, le Luxembourg et les Pays­ Bas aspirent à une supranationalité tandis qu'au Danemark la bataille se déroule contre l'Europe , beaucoup de Danois considérant la C.E .E .

comme responsable de leurs difficultés.

Ces élections sembleraient passionner davantage ceux qui ne font pas partie des Ne~: les dirigeants norvégiens et yougoslaves cratgnent que cet immense marché attire toutes les énergies du continent, la Grèce qui va entrer dans la C.E.

E.

est très jalousée, l'Espagne et le Portugal sont piaf­ fants .

Pour les Etats-Unis «une Europe forte et, à l'occasion contestataire, est à tout prendre préfé­ rable à une Europe faible et soumise », a dit M.

Brzezinski.

La « dimension européenne » n'intéresse pas encore tous les Européens et les abstentions furent nombreuses le 10 juin :52 pour cent au Danemark, 42,3 pour cent aux Pays-Bas, 50 pour cent en Grande-Bretagne et en Irlande, presque 40 pour cent en France .

Le résultat du vote a laissé appa­ raître un recul quasi-général de la gauche : l'As ­ semblée des communautés européennes sera donc dominée par le centre droit.

Les conservateurs ont amélioré leurs positions en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Danemark et au Luxembourg ; en Belgique, le corps électoral s'est montré très stable, en Irlande, recul du parti ré~ublicain (Fianna Fail), aux Pays -Bas, léger progres du parti démocrate­ chrétien , en Italie, le parti communiste et la démocratie-chrétienne reculent au profit des petites formations.

En France, la liste de Mme Veil arrive en tête, la majorité est rééquilibrée au profit de l'U.D .F .

et, dans l'opposition c'est au léger détriment du parti socialiste .

Aucune des «petites listes» n'a pu dépasser la barre des 5 pour cent.

Les 81 sièges au sein de l'Assemblée seront occupés par 25 U.D.F ., 22 P .S .

et M.R .G.

, 19 P.C.

et 15 R.P .R.

Le président de l'U .D .F ., M .

Lecanuet, proposera au Parti populaire européen qui regrou­ pe les démocrates-chrétiens de la Communauté, de présenter la candidature de Mme Veil à la prési­ dence de la nouvelle Assemblée .

A Bruxelles, un accord existe entre les groupes démocrate-chrétien, libéral et conservateur pour désigner un libéral comme président.

M.

Gaston Thorn, Luxembour­ geois, et M.

Tindemans, Belge, pourraient égale­ ment être candidats.

Les 410 députés entreront en fonctions le 17 juillet.

Puisse cette nouvelle Assemblée permettre plus d 'ouverture vers les besoins réels des Européens par une écoute plus attentive de l'opin ion et une volonté réelle de traduire ses demandes avec effica­ cité .

Souhaitons qu'« un vent frais souffie sur la bureaucratie internationale ».. »

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