Joseph François Dupleix
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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Madras ? La suite des événements devait lui donner raison.
La puissance sur mer, Dupleix sait bien, lui aussi, que les Français doivent l'acquérir.
C'est pourquoi, tout en lorgnantle Carnatac, il s'efforce de créer une base française à Syriam, sur la côte birmane, de l'autre côté du golfe duBengale, mais il est mal secondé dans ce projet.
Lorsque finalement, après son départ de l'Inde, la Compagnie sedécide enfin à soutenir à Syriam les Mons, alliés des Français, contre les Birmans, alliés des Anglais, il est trop tard.Les Birmans prennent le dessus.
L'agent que Dupleix avait envoyé sur les lieux perd la vie dans cette affaire.
Revenons à Pondichéry et au "nababisme".
En 1748, la guerre prend fin, mais pour Dupleix elle doit continuer, car lasuccession du nabab du Carnatac va s'ouvrir et il faut en profiter.
Est-il guidé dans cette affaire par l'intérêtnational ou par le sien ? Par les deux, assurément, et il n'y a là rien d'extraordinaire.
Toutes les Compagnies desIndes admettent que leurs agents fassent leurs propres affaires en même temps que les leurs, mais à la conditionque ces dernières n'en souffrent pas.
Mais faire la guerre cela demande de l'argent, et Dupleix, on l'a vu, s'esttrompé sur les revenus du Carnatac.
Au début, les forces françaises, menées par Bussy, remportent plusieurs succès.
Pondichéry exulte.
Les princesindigènes soutenus par Dupleix semblent devoir l'emporter lorsque les Anglais entrent en lice avec leurs propresprotégés.
Le temps passe, le conflit s'éternise, les ressources s'épuisent.
Dupleix doit engager dans la lutte unepartie de sa fortune.
Aux premiers revers, la Compagnie s'affole, redoutant les répercussions que peuvent avoir surson commerce des opérations dont elle voit mal le but.
La meute des ennemis que le caractère altier de Dupleix lui asuscités commence à donner de la voix.
En 1754, à la demande des directeurs de la Compagnie, le roi le rappelle, etc'est la disgrâce.
Preuve qu'il avait vu juste, malgré tout : en 1755, Godeheu, chargé de liquider le "nababisme", signe avec les Anglaisun traité par lequel les Français renoncent à la conquête du Carnatac, mais il prend soin de conserver les positionsacquises par Dupleix.
Si la guerre ne s'était rallumée en 1756, les Français auraient eu le temps de les consolider etseraient peut-être parvenus à vaincre.
La partie fut perdue finalement non point parce que le "nababisme" avait fait faillite mais bien parce que lecommandement des forces françaises fut confié durant la guerre de Sept Ans à un incapable (Lally Tollendal),parfaitement ignorant, au surplus, des affaires de l'Inde.
Dupleix, considéré comme un dangereux utopiste, futnaturellement écarté.
Il devait mourir en 1763, au moment où la guerre se terminait pour la France en désastre,cependant que dans le même temps les Anglais appliquaient avec succès son système dans le Bengale.
On peut reprocher à Dupleix bien des erreurs et des travers, mais on ne peut guère lui reprocher d'avoir tenté de serendre maître de l'Inde.
Il ne fit en cela que devancer ses adversaires.
Il a vu loin, et voir loin n'est-ce pas làjustement ce qui fait, avant tout, l'homme d'État ?.
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