Jean RIEUCAU, « Le faubourg Méditerranée, enclave urbaine alternative à Montpellier, fleurissant et art urbain », 01/02/2022

« Jean RIEUCAU, « Le faubourg Méditerranée, enclave urbaine alternative à Montpellier, fleurissant et art urbain », 01/02/2022 Le faubourg Méditerranée à Montpellier est un quartier alternatif dont le nom de « faubourg » est arrivé progressivement, donné par les Montpelliérains eux-mêmes. Ce quartier est un espace urbain revalorisé (par l'art et par la végétation) qui connaît une effervescence artistique de l'art de rue et du micro-fleurissement des façades, comme le quartier de Belleville à Paris, qui incite plus de tourisme. Cet art donne une singularité au quartier et est donc protégé et nettoyé régulièrement par des associations locales et les artistes sont même encouragés en étant payés pour des commissions.

La forte présence végétale joue un rôle à cet singularité aussi. 1.

Un faubourg alternatif Des micro-observations et des photographies ont étés nécessaire pour comprendre le rôle complexe de ces artistes dans la revalorisation du quartier.

Les observations ont été menés entre mars et août 2021, hors et pendant le confinement du COVID-19.

Les enquêteurs ont fait des entretiens avec plusieurs types de personnes dans ces rues (des artistes, des touristes, des habitants, etc.) mais les photographies, qui mettent en avant le street art lui-même et pas les citadins, ont été privilégiés. Inspirées par cette enquête à Montpellier, des enquêtes similaires ont été menés dans les quartiers parisiens de Belleville et de Buttes-aux-Cailles en 2021 pour tisser des comparaisons avec le faubourg Méditerranée. Le faubourg Méditerranée est une enclave urbaine entourée par deux lignes de tramway et proche de deux grandes voies de circulation routière.

La circulation automobile est difficile dans ce faubourg car il présente de nombreuses voies sans issue et les rues sont étroites.

La majorité des commerces et des ateliers de création artistique se trouve sur la rue de la Méditerranée.

Jusqu'aux années 1990, ce faubourg était un quartier populaire et délaissé, composé de rues déshéritées et de populations précaires (des prostituées, des dealeurs,...).

A partir des années 1990, des populations retraités modestes sont arrivées et une caméra de surveillance a été placé sur la place du faubourg (place Jaumes).

Les rues sont devenus de plus en plus sûres pendant les années à suivre. Pendant les années 2000-2010, le quartier a continué à être revalorisé par la modernisation de la gare SNCF Montpellier Saint-Roch et la construction du tramway.

La SERM (Société d’Équipement de la région de Montpellier) a obtenu des immeubles qu'elle a revendu à des propriétaires privés avec obligation de refaire les façades et de bloquer les loyers pour quelques ans. Des implantations de services publics ont été crées aussi comme la Cité judiciaire et la Maison pour tous Voltaire.

La composition sociale du faubourg se modifie aussi.

Une communauté africaine francophone s'est installée depuis les années 1990.

Des commerces africains (coiffeurs, restaurants, alimentation, etc.) sont présents en haut de la rue Méditerranée.

L'affirmation ethnique africaine est traduite par des œuvres d'arts sur les murs. La gentrification est mise en place à partir des années 2015.

Des habitants entre 35 et 45 ans et des étudiants s'installent dans le faubourg.

Des agents immobiliers, d'avocats et de communicants qui s'installent rendent la gentrification encore plus rapide.

D'autre professions artistiques et culturelles, des professions de médecines douces, et des professions esthétiques s'y installent aussi.

Des immeubles contemporains sont construits au dépend de friches végétales et de l'ancienne parfumerie Monternier.

La place Jaumes est le cœur du faubourg.

Elle est un lieu de sociabilité qui attire les rencontres et favorise les échanges oraux. 2.

Le faubourg Méditerranée, une scène artistique murale Le Street art fait l'attractivité de ce faubourg.

Mais sa diversité est source de contestations.

Pour certains, c'est un irrespect de l 'espace commun et pour d'autres, ils tolèrent les collages pour son côté éphémère mais refusent les graffes et les graffitis à cause de la difficulté à être effacé.

Plusieurs initiatives artistiques ont été mises en place comme l'association Sous le béton, l'Image, qui a réalisé une œuvre sur un mur de 35 mètres de long et 5 mètres de haut.

Ce faubourg est maintenant emblématique du Street Art.... »