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Japon de 1910 à 1919 : Histoire

Publié le 11/01/2019

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Sur le plan politique, la décennie 1900-1909 avait été marquée au Japon par une rivalité incessante entre deux tendances: celle qui consistait à se concentrer sur le développement intérieur du Japon, selon une ligne plus ou moins libérale, et celle qui, à l’inverse, privilégiait l’expansion du pays, notamment vers le nord-ouest: en Corée, annexée en 1910, et en Mandchourie. La première était représentée par le prince Saionji. chef du gouvernement de 1906 à 1908 ; la seconde par le général Katsura. chef du gouvernement de 1901 à 1906. puis de nouveau à partir de 1908.

La montée des militaires

 

Or la lutte entre ces deux factions se poursuit après 1910. Le gouvernement Katsura, constitué en 1908. se prolonge d'ailleurs jusqu'en 1911. À cette date, le prince Saionji revient au pouvoir et y reste jusqu’à la fin de 1912. Et c’est de nouveau le général Katsura qui lui succède pour un éphémère cabinet de deux mois. C’est dire que jusqu’à la mort de l’empereur Mutsuhito — l’empereur Meiji — , en juillet 1912. les anciennes rivalités persistent : par exemple, celles qui opposent bureaucrates et militaires, ou encore celles qui opposent hommes du fief de Satsuma à ceux du fief de Choshu. ces deux régions ayant été à la tête de la restauration Meiji.

POLITIQUE

22.08.1910 Annexion de la Corée.

30.07.1912 Mort de l'empereur Meiji. Son fils. Taisô-Tenno. monte sur le trône.

10.02.1913 Le général Taro Katsura est remplacé par l'amiral Yamamoto à la tête du gouvernement.

Mars 1914 Formation du gouvernement par le comte Okuma.

23.08.1914 Entrée en guerre du Japon aux côtés des Alliés.

02.09.1914 Le Japon s'empare des possessions allemandes dans la province chinoise du Chan-tong.

18.01.1915 Le Japon présente à la Chine ses Vingt et Une Demandes.

Octobre 1916 Le comte Okuma est remplacé par le général Terauchi à la tête du gouvernement.

02.11.1917 Accord Lansing-Ishii entre les États-Unis et le Japon.

Août 1918 Début de l'intervention japonaise en Sibérie.

28.06.1919 Signature du traité de Versailles.

29.09.1919 Takashi Hara forme le nouveau gouvernement.

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« Les th ès es socialistes et anarchistes font de nombreux adeptes parmi les étudiants.

Ci-contre, les forces de l'ordre repoussent des manifestaflfs à Tokyo.

© Harlingue -Violier Le prince Saionji, représemant du Japon à la conférence de la Paix.

© Harlingue • Violler à obtenir de Washington une déclaration reconnaissant les «intérêts spéciaux>> du Japon en Chine (accord Lansing-Ishii).

Enfin, durant les derniers mois de la guerre, alors que le contrôle soviétique n'est pas encore assuré en Extrême-Orient russe, le Japon, d'ailleurs poussé par les Alliés, intervient en Sibérie.

Pendant l'été 1918, les troupes nippones occupent non seulement la province maritime, mais aussi la Sibérie orientale, Je long �u Transsibérien, jusqu'au lac Baïkal.

A Tokyo, certains songent même à réclamer l'annexion d'une partie de la Sibérie.

Le Japon consacré à Versaill es Le Japon aborde donc la négociation de Versailles, où il est représenté par le prince Saionji, en position très favorable : ses forces sont intactes et ses acquisitions considérables.

Néanmoins, pour Tokyo, cette conférence n'est pas sans obstacle, du fait notamment des résistances américaines.

Mais il obtient presque entièrement satisfaction, en particulier sur les anciens intérêts allemands du Chan-tong et les archipels du Pacifique, qui lui reviennent effectivement.

Comme l'alliance nippo-anglaise de 1902 et la victoire de 1905 contre la Russie, le traité de Versailles confirme en juin 1919 le statut de grande puissance du Japon.

Cependant, depuis septembre 1918, le général Terauchi a abandonné le pouvoir à la suite d'une crise provoquée par la hausse du riz et a été remplacé par Hara Kei.

Hara est un civil, homme du Nord et non du Sud­ Ouest comme il était d'usage depuis Meiji.

Ancien journaliste, il a fait toute sa carrière au Seiyukai, le grand parti modéré dont il devient président en 1914.

Son profil politique est donc entièrement différent de celui de ses prédécesseurs.

Le cabinet qu'il constitue en 1918 est lui aussi tout à fait inhabituel: il s'agit réellement d'un gouvernement de parti, la plupart des portefeuilles revenant à des membres du Seiyukai.

Cela ne signifie pas pour autant que ce gouvernement soit vraiment libéral: Hara, au contraire, est profondément conservateur.

Au lendemain de la guerre, il s'oppose à toute législation sociale, et surtout à l'adoption du suffrage universel que réclament de nombreux partis.

Plus encore, c'est sous J'impulsion de son gouvernement, en 1919, que s'organise l'Association nationale du Grand Japon, dont la mission est de faire de l'empereur le centre de toute activité dans le pays et du Japon le centre de l'Asie qu'il se propose de sauver.

Le processus est déclenché, qui mènera, quinze ans plus tard, à la guerre contre la Chine.

Dans l'immédiat, l'Association sert principalement à lutter contre les troubles sociaux qui se développent: les émeutes du riz reprennent en 1919, alors que socialisme et anarchisme font des progrès rapides dans les milieux étudiants et que les grèves se multiplient.

Dans tous les cas, la répression est sévère.

Quoi qu'il en soit, c'est ce gouvernement civil, fondé sur un parti, qui est représenté à Versailles lors de la conférence de la Paix.

Il a quelque apparence de gouvernement libéral, et les redingotes ont remplacé les uniformes.

Cela rapproche,_au moins formellement, Je Japon des Etats de l'Entente.

Il est désormais considéré comme leur égal et consacré comme grande puissance dominante en Asie.. »

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