JAPON de 1900 à 1909 : Histoire

« À la surprise de l'opinion imemationale, le Japon fait la preuve de sa supériorité militaire face à la Russie.

Ci-contre, les troupes nippones sur le from en Mandchourie.

© The Beumam1 Archive Ouverture des négociations de paix russo-japonaises à Portsmouth (New Hampshire).

De gau che à droite: le Premier ministre russe Sergueï Wine, le baron Friedrich Rosen, ambassadeur de Russie aux Ernts·Unis, le présidem américain Theodore Roosevelt et deux représemants japonais, Komura et 1àkahira.

©VI/stein tr anspo rts s tr até giqu es.

Ce sont d'ailleurs les militaires qui récla me nt la nationalisation.

Il est remarquable q u 'il s l'obtiennent grâce au prince Sa io nji , ce qui nuance quelque peu le c li vage souvent souligné entre celui-ci et Katsura.

De la même fa ço n, les bu dge ts annuels sont toujours l'objet de débats pass io nnés et de retournements politiques spectaculaires: en fait, ces affro nteme nts traduisent le plus souvent les diverge nces entre partisans de l' exp ansio n ou de la guerre et partisans de la modé rati on.

L'alliance nippo-britannique Ce sont donc les questi ons extérieur es qu i dominent en fin de compte cette p éri od e: d'autre part, l'alliance avec la Grande-Bretagne en 1902, puis la guerre avec la Russie (1904-1905) et enfin l'annexion de la Corée en 1910.

L'influence brita nnique est grande dans le Japon de l'ère Meiji.

Dans certains domaines (chemins de fer, industries cotonnière et mé tal lu rgique , banques) les Britann iques sont pu issam ment imp la ntés.

En 1900, le Japon réalise le tiers de son commerce extérieur avec la Gr and e-Bre tagne .

D'autre part, Tokyo, comme Londres, s'inquiète des ambitions russes en Asie, ce qui rapp roch e ég alement les deux cap ital es.

Depuis la fin du x1x• siècle, certains milieux japonais s onge nt à un e alliance avec la Gr ande · B reta gn e q ui jou it d'un pre sti ge considérable au Japo n.

C'est finalement l'arrivée au pouvoir du général Katsura, en 1901, qui accélère le processus.

Le nouve au chef du gouvernement en visage une e xpan sion en Corée: de ce fait, il se heurte à la Russie, elle aussi intéressée par la p éni ns ule .

L a Gr and e-Bre tagne, de toute évidence, peut constitu er le p ar tenai re dont le Japon a besoin contre la Russie.

Le traité d'alliance nipp a-b rita nn ique est finalement conclu le 30 janv ier 1902.

Les deux pays reco nna isse nt leurs «in térê ts s p éciau x>> en Chine et en Corée et s'engagent à se porter assjstance pour les défendre contre tout Etat tiers.

L'événement a un immense retentissement.

En effet, le J ap on a ainsi réussi à s'al lier à une pui ssa nce blanche contre une autre puissance blanche, ce qui modifie total emen t, à son profit, l'équili�re des forces en Extrême-Orient.

A Tokyo mêm e, le gouvernement Katsura et le cla n de Yamagata, c'est-à-dire celui des partisans de l'expansion vers le Nord, en sortent ne tt eme nt ren forcés.

L'expansion vers le Nord Cependant l' a ntag oni sme nippo- russe en est exacerbé d'autant.

La Russie réagit immédiatement en ex ige ant, dès 1903, un protec torat sur la Mandchourie et la Mongolie et en re nfo rça nt son pote nt iel militaire et naval en Extrême-Orient.

Ito et le pri nce Saionji tentent bien de s'opposer à une politiq ue de force et cherchent à rogner les b udget s militaires.

Mais en fa it , les idées interventionnistes de Katsura progressent rapidem en t, soutenues par une opi nio n publ iq ue qui a toujours été très an ti russe.

En janvier 1904, le Japon exige que la Rus sie p re nn e l ' e n gag em ent de respecter l'in té grité territoriale de l'E mpir e chinois en Mand chourie.

Devant le silence de Sai nt-Pétersbou rg, il rompt ses re latio ns diplomat iques avec la Russie et entre en guerre contre elle un mois plus tard.

Contrairement à l'opi nion générale, persu adée de la supé riorité militaire russe, le Japon est en position de force : troupes en plus grand no mbr e, p ro xi m ité de ses base s, su périor ité navale, population favorable à la guerre.

Le 8 février 1904 les hostilités débutent, essentiellement sur mer, en Corée, puis sur terre, dans le nord de la péninsule en mars.

En j u ill et, la flot te japonaise bloque Port-Arthur où l'escadre ru sse d 'E xtr ême -Or ie nt se tro uv e d onc p ar alysée .

Commence alors un long siège, tristement célèbre.

En s e pt em bre , les deux armées s'affrontent en Mandchourie.

Port· Arthur sc rend en ja n vi er, ta n dis qu'à terre les armées russes cèdent devant les offensives japon aises de février­ mars 1905.

La flotte russe de la B alt iqu e, dépêchée en renf ort, arr ive a u la rge du Ja p on en mai.

Elle se fait immédiatement anéantir par la flotte de l'amiral Togo, le 27 mai, dans le détroit de Tsushima.

La Russie a perdu la guerre.

Pour la première fois dans l'histoire contempor aine de l'Extrême· Orient, un peuple de couleur défait un peu ple blanc: les conséquences, à terme, seront consi déra bl es.

Le président américain Theodore Roosevelt ayant offert sa médiation, une conférence de paix s'ouv re en août à Portsmouth aux Eta ts-U nis.

Le traité est signé le 5 septembre 1905: il permet aux Japo nais de s'im plan te r en Corée, dans le sud de la Mandchourie ( p re squ' île du Lia o -t ou ng) et d'annexer le sud de l'île de Sakhaline.

To utef ois , l'op inio n japo naise c onsid ère q ue ce sont là des clauses t rop défav o rabl es au J apo n, compte tenu des succès militaires ob te nus.

Quand Tokyo app rend que le nord de Sakhaline ne sera pas o ccup é, des émeutes éclatent.

La loi martiale doit être procla m ée.

Le général Katsura, artisan de la victo ir e, est pa ra d ox alem en t contraint de démissionner en jan vie r 1906.

Le. »