Devoir de Philosophie

JANVIER 1977 DANS LE MONDE

Publié le 15/11/2011

Extrait du document

Le nouveau gouvernement constitué par M. Thorbjorn Fiilldin, président du parti centriste qui compte le plus grand nombre d'élus de cette coalition, est dominé par les centristes et les libéraux et la politique gouvernementale reposera surtout sur les options définies par ces deux partis pendant la campagne électorale. Si leur programme envisageait d'arrèter le processus de socialisation du pays, le gouvernement n'aura pas la possibilité de faire table rase des réalisations des sociaux-démocrates : les syndicats restent très puissants et défendront par tous les moyens l'acquis social obtenu par les efforts de cinquante années et, notamment L.O., la grande centrale ouvrière, sera tentée de rompre, à la première occasion, les contrats conclus avec le précédent gouvernement.

« considérable, une dette publique excessive en dépit d'impôts très élevés, bref pour avoir eu une piètre réputation du point de vue technique et moral que les membres du cabinet Bourassa ont connu la défaite, M.

Bourassa Jui-mème ayant perdu son siè­ ge.

M.

Lévesque et ses partisans ont déclaré qu'ils ne briseraient avec Je Canada anglophone que si la majorité du Québec se prononçait pour une rupture et ont promis d'organiser, dans quelques années, un référendum sur l'indépendance ; d'après un sonda­ ge, 18% seulement des Québecquois seraient en faveur de l'autonomie.

Le 26 novembre, M.

Lévesque a formé son gou­ vernement, tous ses ministres ont été choisis parmi les députés élus le 15 novembre et c'est une équipe jeune qui devra s'attaquer à la difficile situation économique de la province.

Le nouveau Premier ministre veut voir le Québec « maître dans sa propre maison, en égale associa­ tion avec Je reste du Canada».

Avant de songer à changer l'Histoire, la nouvelle équipe devra s'occu­ per de bonne gestion.

Le gouvernement s'efforcera d'instaurer l'honnèteté dans la politique et, afin de rassurer les anglophones, de procéder à toutes les réformes sans précipitation et dans la plus complè­ te concertation.

M.

Trudeau, déclarant que l'avenir du Canada est dans son indivisibilité, espère que les Québec­ quois continueront à rejeter le séparatisme, que la raison prévaudra et qu'il n'y aura pas rupture entre Québec et Ottawa.

D'ailleurs Je rôle du gouverne­ ment fédéral est important, car il a les moyens de multiplier les obstacles devant Je gouvernement de M.

Lévesque.

Il peut aussi l'aider pour une concep­ tion nouvelle de souveraineté et d'association répondant aux vœux des Québecquois sans pour cela « casser » Je Canada.

SCANDINAVIE En Suède, le pouvoir change de mains Les élections législatives du 19 septembre ont mis fin à quarante-quatre ans de pouvoir social-dé­ mocrate, par la victoire de la coalition « bourgeoi­ se », formée par le parti centriste, les conservateurs et les libéraux.

On ne saurait parler d'un raz de marée politique ou d'un bouleversement, puisque Je déplacement des voix n'atteint mème pas 2% et l'on ne peut pas affirmer que le peuple suédois a tourné le dos au socialisme et rejoint le monde libéral.

Une majorité de Suédois ont dit non aux sociaux-démocrates et au Premier ministre, M.

Olof Palme, parce que la mainmise d'un parti monolithique sur les rouages du pays commençait à paraître abusive et qu'un changement était raisonnable : « trop de pouvoirs pendant trop longtemps », disaient des électeurs d'opinions diverses.

L'hostilité contre la construction de centrales atomiques a pu jouer un certain rôle pendant la campagne électorale, mais J'espoir que le prochain gouvernement soulagéra une charge fiscale très Jourde et desserrera Je carcan ' bureaucratique, de plus en plus critiqué, fut plus décisif.

Le projet Meidner, tendant à rendre les travailleurs copro­ priétaires des entreprises, ainsi que des débats sur le sens du socialisme, qui ont agité le mouvement ouvrier depuis le début de 1976, ont eu une plus graride importance que prévu sur les électeurs.

Pour les communistes, l'échec d'Olof Palme est la condamnation renouvelée du « révisionnisme social-démocrate ».

Le nouveau gouvernement constitué par M .

Thorbjorn Fiilldin, président du parti centriste qui compte Je plus grand nombre d'élus de cette coalition, est dominé par les centristes et les libé­ raux et la politique gouvernementale reposera sur­ tout sur les options définies par ces deux partis pendant la campagne électorale.

Si leur programme envisageait d'arrèter le pro­ cessus de socialisation du pays, le gouvernement n'aura pas la possibilité de faire table rase des réa­ lisations des sociaux-démocrates : les syndicats restent très puissants et défendront par tous les moyens l'acquis social obtenu par les efforts de cinquante années et, notamment L.O., la grande centrale ouvrière, sera tentée de rompre, à la pre­ mière occasion, les contrats conclus avec le précé­ dent gouvernement.

D'autre part, les trois partis victorieux auront des difficultés à s'entendre : la politique familiale, la politique fiscale et la politique énergétique les divisent.

M.

Olof Palme devient chef de l'opposi­ tion, mais une opposition très forte puisqu'elle dis­ pose, avec les communistes de 169 sièges contre 180.

Les mécanismes économiques sont fragiles et de plus en plus interdépendants et si la Suède a, jus­ qu'ici, mieux surmonté la crise que Je reste de l'Eu­ rope, sont point faible reste le déficit de sa balance commerciale , dû aux importations pètrolières.

La Suède n'a pas échappè à la bipolarisation qui se remarque actuellement dans le monde démocra­ tique, où les grands courants se partagent par moi­ tié la faveur des électeurs, que ce soit en Allemagne (V.

infra), en France, aux États-Unis, en Grande­ Bretagne, voire mème en Italie ou en Belgique.

Le fait déterminant du choix électoral montre que la gestion des affaires de l'État et de J'économie dépendent beaucoup moins des options politiques que des impératifs techniques et des interdépendan­ ces.

ALLEMAGNE FÉDÉRALE La coalition socialiste-libérale l'emporte de justesse Les élections législatives du 3 octobre en Alle­ magne fédérale ont montré un recul de la coalition. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles