JANVIER 1976 DANS LE MONDE
Publié le 15/11/2011
Extrait du document
Néanmoins, l'essentiel a été préservé : déclaration commune d'amitié et de coopération et trois accords concernant l'énergie, l'aéronautique et le tourisme. La France a besoin de l'U.R.S.S. pour équilibrer le poids de l'Allemagne et le Kremlin ne souhaite pas rapprocher davantage la France de ses partenaires atiantiques; notamment les Etats-Unis. C'est plutôt vers la Méditerranée que le président Giscard d'Estaing porte son intérêt. L'accueil chaleureux qu'il a reçu, au début de novembre en Tunisiè, dernier pays maghrébin visité, a montré l'attachement sentimental tout autant que raisonné que les Tunisiens vouent à la France.
«
culièrement choquant de voir condamné comme « raciste » le peuple qui a le plus souffert de cette thé orie aberrante .
Le vote est intervenu le jour même où, en 1938 , Hitler prena:t d'as saut les communauté s juives, incendiait les synagogue s et fai sait des ghettos un enfer ! Le délégué d'Israëi a déclaré que les Nations Unies allaient devenir « le centre mondial de l'antisémiti sm e » et que l'Asse mblée « avait ac cordé une amnist:e symbolique aux meurtriers rie s:x milli on s de Juif s europée ns ».
Après l'admission, J'an derni er , de l'O .L.P.
comme ob servateur, Israë l estime n'avo ir désormai s plu s rien à attendre de l'O.N .U ., qui a pourtant ap prouvé sa créati on.
Le
dé1ég ué français a protesté, disant que ce vote était d :rigé contre ceux-mêmes qui avaient été les victim es d e la forme la plus odieuse du racisme, et l e dél égué britannique, qu'il portait atteinte au droit d 'I s raël à l 'existence .
Quant à l'amba ssadeur allemand , il le relève comme la négation même des idéaux de l'Organi sation.
Les Neuf ont refusé catégoriquement toute ten tative d'a ssimilati o n du sionisme au racisme et le Parlem ent européen a exprimé sa conster nation devant cette « absurde » assimilation .
Le s
protestations du Congrès américain fu rent trè s véhémentes , certains repré sentants de mandai ent la rupture avec l'O.N.U ., d'autres le retrait des subsides versés, mais le président Ford estime que ce départ o u cette suppression seraient contraires aux intérêts américains.
Wa shingt on redoute un renforcement de l'in fluence de Moscou et.
d e Pékin sur le Tiers Monde, sur les pays arabes en particulier et a décelé , dans ce vote, la fragilité de l'acc ord israél o -égy ptien sur le Sinaï.
Ce vote néfaste va encourager les « fau r.ons » israélien s dan s leur intransigeance et rend donc plus difficile la négociation au Proche Orient : l'U.R.S.S .
demand e la reprise des en tretiens de Genève, avec la participation de l'O.L.P .; M.
Rabin a déjà dit qu'il ne négocie rait jamai s avec Ya sser Arafat, la résolution de l'O.N.U .
ne peut que durcir sa position.
Etait-ce le but recherché par les promoteurs de la réso lution ?
FRANCE
Une intense activité diplomatique
Tant au cours de ses voyages personnels, et ils sont nombr eux, que par l'envoi d'émissaire s chargés de mi ssions internationales , le prési dent Giscard d'E staing dépl oie une grande ac tivité diplomatique.
La Grèce , où il s'est rendu dans la seconde moiti é de septembre, l'a salué comme son meil leur allié.
La netteté de la position française en faveur d'Athènes dans l'affaire de Chypre a e ncore accru la popularité de la France, mais pouvon s-nous aider efficacement ce pays à sur monter cet ob s tacle de taille qu'est le conflit chypriote ? Comment provo quer un déblocage et aider à nouer des négociation avec les Turcs ?
Au cours de son voyage officiel en Grèce, le préaldent
Valéry Giscard d'Estaing, accompagné de son épouse,
a visité l'Acropole d'Athènes .
(Photo Keystone) .
La candidature de la Grèce à la C.E.E .
offre un solide terrain d'entente , car la Grè ce est aussi désireuse de s'arrimer à l'Europe occ identale que la France est soucieu se de rééquilibrer vers la Méditerrané e une Communauté très ancrée au nord.
Personne n 'attendait du « sommet » franco soviétique des résultats sp .ectaculaires et quel ques incid ents , entretien s ajournés, silences et explications embarrassées ont marqué le séjour en U .R.
S.S., du 16 au 18 octobre , de M.
Giscard d'Estaing qui, dès son arrivée a perçu la réserve polie de l'accueil de M.
Brejnev.
Les divergences entre les deux pays concernent la question du· désarmement et celle de la libre circulation des hommes et des idées .
L'U.R.S.S., mécontente de l'attitude hostile de la France en vers la conférence de Vienne, multiplie les pressions pour modifier les positions françai ses en matière de désarmement , car elle sait que l'Al~emagne compte sur la France pour s'opposer à l'ardeur de désarmement des Hol landais et des Danois.
La France n'a concédé qu'une coopération pour éviter la dissémina tion de l'arme nucléair e; sur le deuxième point , les négociateur s français ont obtenu des r ésultat s encore plus modestes sur les suites à donner à la conférence d'Helsinki , troisième corbeille.
Dans la déclaration finale, nulle mention n'a été faite de la nécessité d'une « détente dans la compétition idéolo gique » évoquée par le président français et M.
Brejnev a répondu que l'acte final d'Hel sinlki ne donne à personne le droit d'exiger de Moscou des marque s concrètes de détente idéologique .
Les
dirigeants du Kremlin ont peut-être soupçonné une manœuvre française de politi que intérieure, et ils doivent tenir compte des.
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