Jacqueline Pascal charme Richelieu
Publié le 26/08/2013
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Rires et applaudissements ponctuent cette prouesse. La reine, charmée, ne veut plus se séparer de sa petite poétesse, que des mousquetaires vont désormais chercher chaque matin et reconduisent chaque soir.
Revenu clandestinement à Paris, Étienne Pascal fait imprimer les vers de sa fille, qui remet la plaquette à la reine de la part de son père. En vain : Anne d'Autriche est tout absorbée par la préparation de la naissance du dauphin, qui vient au monde en septembre. Ses protecteurs présentent alors Jacqueline à Louis XIII, sans plus de résultats. En octobre, la fillette est atteinte d'une petite vérole qui l'éloigne de la Cour. Mais elle guérit, y voit un signe du ciel, reprend espoir et continue à écrire.

«
que la grâce du père en rés ul
tera .
En juin 1638 , l' enfant pro
dige arrive à la Cour , au châ
teau de Saint-Germain-en
Laye.
Là, elle entend les bruits
qui courent : Anne d'Autriche ,
enceinte de sept mo is, aurait
ressenti les
premier s mouve
ments de l'enfant qu 'e lle porte .
Après
vingt ans d'un mariage
s
térile , l' événement est capi
tal.
Aussi , lor sque madame de
Morangis lui demande d'i m
proviser de s ver s pour la s ou
veraine , elle compo se un Épi
gramme sur le mou veme nt que la
reine a senti de son enfant : « Cet
i
nvincible enfant d 'un invin
cible père / Déjà nous fait tout
espérer ; / Et quoi qu 'il s oit
encore au ventre de sa mère , /
Il se fait craindre
et dé sirer .
»
La fillette obtient un franc suc
cè s.
Anne d'Autriche lui récla
me ensuite un poème en
l '
honneur de s a nièce , made
moiselle de Montpensier , la
fille de Monsieur, âgée de
onze ans.
Cette fois, l'inspira
tion fait défaut à Jacqueline ,
qui ose alors avouer : « Muse ,
notre grande princesse / Te
commande aujourd 'hui d 'exer
cer ton adre sse / A louer sa
beauté .
Mais il faut avouer /
Qu 'on ne
saurait la satisfaire .
»
Escortée par les
mousquetaires
Rires et applaudissements
ponctuent cette prouesse .
La
reine, charmée, ne veut plus
se séparer de sa petite poé
tesse, que des mousquetaires
vont désormais chercher cha
que matin et reconduisent
chaque soir .
Revenu
clandestinement à
Paris, Étienne Pascal fait impri
mer les vers de sa fille, qui re
met la plaquette à la reine de
la part de son père.
En vain :
Anne d'Autriche est tout
absorbée par la préparation
de la naissance du dauphin ,
qui vient au monde en sep
tembre.
Ses protecteurs pré
sentent alors Jacqueline à
Louis
XIII , sans plus de résul
tats .
En octobre , la fillette est
atteinte d'une petite vérole
qui l'éloigne de la Cour .
Mais
elle guérit , y voit un signe du
ciel , reprend espoir et conti
nue à écrire .
Toujours sous la
protection de
madame de Morangis , Jacque -
1 ine sollicite le soutien de
Mondory, qui, au début du
mois d'avril 1639 , doit inter
préter L'Amour tyranniqu e de
Scudéry devant le cardinal de
Richelieu et obtient de jouer
le rôle de Cassandre .
Riche - ~ E lieu applaudit avec enthou-
~ siasme .
Tandis qu 'on lui pré
~ sente Jacqueline et Blaise Pas
~ -· a.
cal comme les enfants d'un EDITIONS ATLAS
UNE RELATION FRATERNELLE
ÉTOUFFANTE
La grâce d'Étienne Pascal
sonne le glas des ambitions
de sa fille : son père ayant obtenu un poste à
Rouen, Jacqueline se trouve éloignée de la Cour.
Elle envoie encore à la reine
Anne d'Autriche un sonnet Sur la guérison apparente du
roi, puis après le décès de
Louis XIII, un poème Sur la
régence de la reine, mais elle
est bridée par la jalousie de
son frère Blaise.
Celui-ci voit
dans l'art de sa sœur un rival
à leur relation très étroite
et, par ailleurs, s'ingénie à
tomber gravement malade chaque fois qu'on demande
Jacqueline en mariage .
Si bien que la jeune fille
renonce à prendre époux .
Pour la même raison,
convertie au jansénisme, elle diffère longtemps sa retraite
au couvent.
Enfin, elle entre
à Port-Royal en 1652.
Elle y
meurt en 1661, à l'âge de
trente-six ans, alors que,
comme l'exige Louis XIV, elle
vient de signer, après une
résistance qui l'a épuisée,
un formulaire reconnaissant le caractère hérétique de la doctrine du théologien
Jansénius.
homme injustement poursuivi ,
Son Éminence n'a d'yeux que
pour la charmante demoiselle
au sourire renversant, qui lui
récite des vers préparés à son
intention : « Ne vous étonnez
point , incomparable Armand ,/
Si j'ai mal contenté vos yeux et
vos oreilles ( ...
).
/ Mais pour
me rendre ici capable de vous
plaire ,/ Rappelez de l'e xil mon
misérable père .
»
Le cardinal n'en revient pas :
cette jeune, jolie et talentueu
se actrice est de surcroît une
poétesse accomplie ! Il accor
de tout ce qu 'on veut : en mai ,
il
amnistie Étienne et le reçoit
à son
domicile de Rueil.
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»
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