Italie de 1980 à 1989 : Histoire
Publié le 01/12/2018
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Tournants politiques
Contrainte en 1981 à céder à un laïc, le secrétaire du parti républicain Giovanni Spadolini, la présidence du conseil quelle détenait depuis 1945, la Démocratie chrétienne tente dans les années quatre-vingt de remédier à son affaiblissement. La mort en 1978 de son chef Aldo Moro avait privé le parti d’une véritable direction capable de rallier l’ensemble des factions, divisées notamment sur le principe d'alliance avec les socialistes. Le clientélisme, la mainmise du parti sur l’État et les scandales financiers avaient contribué à user le parti. La perte d’audience de la DC s'explique également par la sécularisation de la société italienne et l’apparition de classes moyennes modernes en rupture avec les couches sociales intermédiaires (petits commerçants, employés) protégées depuis toujours par la Démocratie chrétienne. Les élections des 21 et 22 juin 1981 confirment la progression des forces laïques et socialistes. En mai 1981, à l’occasion de son 15e congrès national, la DC se donne un nouveau secrétaire général, Ciriaco De Mita, membre de l’aile gauche du parti. Son programme comporte l’adaptation aux nouvelles donnes de la société italienne, la lutte contre les méthodes de clientélisme et contre la collusion entre le parti et la Mafia, ainsi que l’élaboration d’une nouvelle stratégie capable de couper court à la montée du parti socialiste italien (PSI). Depuis sa défaite aux élections de 1979, le PSI, dirigé par Bettino Craxi, a amorcé un recentrage tout en s’affirmant comme la seule force politique capable d’offrir une alternative à la puissance de la DC et des communistes. Ayant accepté le principe de coalition à cinq (pentapartite), le parti socialiste s’est progressivement érigé en un parti pivot capable d'influer sur les orientations du gouvernement, abandonnant ainsi son rôle d’éternel second. Aussi le retour de la DC, en novembre 1982, à la présidence du Conseil est de courte durée. Ayant perdu l’appui du parti socialiste en avril 1983, Amintore Fanfani, qui devait multiplier les votes de confiance pour se maintenir, démissionne au lendemain des élections de juin 1983, où la Démocratie chrétienne, qui obtient 32,9 % des suffrages (soit un recul de 5,4 % par rapport aux résultats de 1979), accepte de céder la direction du gouvernement au chef du PSI, Bettino Craxi. C’est le premier socialiste depuis la Libération à constituer un gouvernement. Il respecte le principe de coalition avec les démocrates-chrétiens, les républicains, les sociaux-démocrates et les libéraux. L’un de ses grands succès est de réussir à mettre un terme au conflit qui oppose depuis 1981 les confédérations syndicales et patronales sur la réforme de l'échelle mobile des salaires. Le décret-loi du 14 février 1984 suspend l’échelle mobile pendant un an, en échange d’avantages sociaux. Cette décision sera condamnée par le parti communiste, qui critique violemment la procédure peu démocratique utilisée par le gouvernement. Mais l’échec du référendum organisé les 9 et 10 juin

«
Mis
en mi11orité
sur 1111 projet de financement
des rollectintés locales,
le gotn·erneme/11 dirigé
par Bertino Craxi
démissiomte le 27 juin 1986.
© G.
Gitmsami - Sygnw 1985
par les communistes pour tenter
d'abroger le décret témoigne de la
perte d'audience du PCI au sein même
de son électorat traditionnel.
Dans les
régions les plus développées du
triangle industriel.
l'échec du PCI est
particulièrement cuisant.
Conscient de
son déclin confirmé par les résultats
des élections locales du 12 mai 1985, le
PC!, dirigé depuis la mort d'Enrico
Berlinguer par Alessandro atta puis
par AchiUe Occetto, amorce un
rapprochement avec les partis sociaux
démocrates et les partis communistes
réformistes d'Europe occidentale,
transformation approuvée par la
majorité des délégués du comité
central en novembre 1989.
Instabilité chronique
Les divergences au sein du
gouvernement, responsables de la
démission de Betti no Craxi le 27 juin
1986, révèlent la fragilité de la
coalition pentaparrire.
La nomination
d'un successeur achoppe toutefois
longtemps sur la volonté du PSI de
soumettre à référendum la réforme
judiciaire (devant inaugurer la
responsabilité civile des magistratS) ainsi
que la politique nucléaire, sujets
de discorde au sein de la coalition,
tandis que la OC veut obtenir un
accord préalable sur ces questions afin
de couper court à l'instabilité
ministérielle qui menace de nouveau
l'Italie.
L'investiture au lendemain des
élections législatives de juin 1987 de
Giovanni Goria, membre de l'aile
gauche de la OC, jeune technocrate et
fidèle de De Mita, satisfait l'objectif
d'alternance du PSI.
Le désaccord sur
la centrale nucléaire de Montalto a
cependant raison du gouvernement de
Goria le 11 mars 1988.
Son successeur
De Mita, qui forme son gouvernement
le 16 avril l988, a pour objectif une
réforme électorale afin d'introduire un
système majoritaire.
Avec lui semble
s'ouvrir une ère de stabilité.
Mais, le
19 mai 1989, De Mita remet sa
démission au président Francesco
Cossiga.
C'est Giulio Andreotti qui lui
succède.
Les limites
du «second mir ac le ,.
italien
Avec un taux de croissance de 2,8 %
�n 1984, l'Italie, qui se place ainsi en
tête des pays européens, amorce une
nette reprise qui s'explique aussi bien
par la restructuration de l'industrie que
par l'internationalisation des grandes
entreprises qui ont vu progresser leur
taux de profit.
Le cas le plus significatif
est celui de FIAT qui en quelques
années a doublé ses bénéfices, s'est
assuré la moitié du marché automobile
italien et un septième du marché
européen.
À la faveur du blocage des
prix imposé par le gouvernement Craxi
en 1984 pour trois mois, de la baisse du
dollar ct du prix du pétrole, l'inflation
qui atteignait 14,7% en 1983 s'est
stabilisée pour atteindre les taux
enregistrés dans les autres pays de la
CEE, et le déficit de la balanec
commerciale s'est considérablement
réduit.
L'ampleur du déficit budgétaire place
tOutefois l'Italie parmi les pays
industrialisés les plus endettés.
Du côté
des dépenses comme de celui des
recettes, toutes les tentatives de
réforme des finances publiques -
fiscalité, système de retraite ou santé
- se heurtent à l'inertie des
parlementaires et à l'action de «francs
tireurs•• toujours prêts au nom
d'intérêts particuliers à renverser des
coalitions fragiles.
Le coût social de la
restructuration est particulièrement
important, notamment dans les régions
anciennement industrialisées, où de
vieilles entreprises au matériel périmée
ont lçngtemps subsisté grâce aux aides
de l'Etat.
Le déclin du terrorisme
et la vitalité de la Mafia
La libération, le 28 janvier 1982, d'un
général américain, James Lee Dozier,
séquestré pendant plus d'un mois
inaugure une vague d'arrestations,
facilitées par les aveux de terroristes
«repentis» et marque l'effondrement
d'un mouvement miné par ses propres
contradictions.
L'ouverture, le 14 avril
1982 à Rome, du procès de la colonne
romaine des Brigades rouges,
responsable de l'enlèvement et de
l'assassinat d'Aldo Moro, se solde le
24 janvier 1983 par la condamnation à
la prison à vie de 32 terroristes.
Si
l'extrême gauche italienne ne constitue
plus une menace pour le gouvernement
italien, la Mafia sicilienne et la
Camorr� napolitaine continuent de
défier l'Etat, malgré l'adoption de la
loi ami-Mafia au lendemain de
l'assassinat du préfet de Palerme, le
général Carlo Alberto Dalla Chiesa, ct
de sa femme Emanuela, le 3 septembre
1982..
»
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