Israël de 1980 à 1989 : Histoire
Publié le 01/12/2018
Extrait du document

L’échec de l’opération
«Paix en Galilée»
et la démission de Menahem Begin
Arguant de la nécessité de mettre les kibboutzim du nord du pays à l’abri des attaques de l’OLP, la Tsahal (forces de
défense d'Israël) envahit le Liban le
6 juin 1982. Outre la volonté de modifier l’équilibre des forces dans ce pays, Israël espère affaiblir l’OLP et réduire ainsi son influence sur la population de Cisjordanie. En quelques jours, les Israéliens, à qui les
Syriens n’opposeront que peu de résistance, occupent le sud. À Beyrouth, ils détruisent les infrastructures de l’OLP. Si cette intervention appelée «Paix en Galilée» est bien accueillie par la quasi-totalité de l'opinion israélienne et la classe politique (le 8 juin, une motion de censure déposée par le parti communiste est rejetée par 94 des 120 députés de la Knesset), les massacres opérés les 17 et 18 septembre 1982 dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et de Chatila, dans les quartiers ouest de Beyrouth, par des milices phalangistes qui avaient été autorisées à traverser les lignes israéliennes, provoquent un vaste mouvement de désapprobation. Le 25 septembre, des milliers de personnes se rassemblent à Tel-Aviv pour protester contre le refus du Premier ministre Menahem Begin de constituer une commission d’enquête sur les massacres. Publié en février 1983, le rapport Kahane qui établit la responsabilité de quatre officiers et du ministre de la Défense Ariel Sharon dans le massacre contraint ce dernier à quitter la direction du ministère: il reste cependant au gouvernement comme ministre sans portefeuille. L'intervention attise encore les griefs des adversaires de Begin, à qui ils reprochaient déjà son incapacité à juguler la crise économique. La politique néolibérale du Likoud, qui comportait une suppression du contrôle des changes et une diminution de l'intervention de l'État, devait freiner l'inflation et relancer les investissements. Or. en l'absence de
compressions budgétaires indispensables à l’équilibre des dépenses publiques et à la limitation des émissions de monnaie, l'inflation augmente considérablement pour atteindre 131,5 % en 1982. La dévaluation constante du shekel, l'aggravation du déficit commercial et de la balance des paiements donnent lieu à des prévisions très pessimistes. Alerté par le résultat de sondages qui augurent une défaite de son parti en cas d'élections anticipées (craintes d'autant plus fondées après la victoire à l'élection présidentielle d'un travailliste, Haïm Herzog, le 22 mars 1983) et ébranlé par les critiques émises au sein même de son cabinet, Menahem Begin démissionne le 15 septembre 1983. C'est le ministre de la Défense Yitzhak Shamir qui est choisi par le Hérout pour lui succéder. Il poursuit la politique d’implantations de colonies de peuplement en Cisjordanie (appelée de son nom biblique Judée: Samarie), à Gaza et dans le Golan. À l’égard des réseaux terroristes antiarabes, qui recrutent l’essentiel de leurs membres dans les colonies de peuplement, il opte pour la fermeté. Mais la détérioration de la situation économique et l’enlisement de la situation au Liban, où l'accord de non-belligérance libano-israélien du 17 mai 1983 a été dénoncé par la Syrie, ne laissent guère de marge au président.
L’alternance
Les élections anticipées du 23 juillet 1984 créent la surprise. En effet, les deux grands blocs, le Likoud (regroupant le Hérout, le parti libéral et le Laam) et le Maarakh (constitué du parti travailliste et du Mapam), perdent des sièges au profit de petites formations de droite (groupe nationaliste Tehia et groupe raciste Kah) et de gauche (la liste des droits de l'homme Ratz et le Chinouï). Devant l’impossibilité de former une coalition, en raison de la multiplicité des tendances, les deux blocs s’accordent sur la formation d'un gouvernement d'union nationale, constitué à nombre égal de membres du Likoud et du Hérout. dirigé alternativement par leurs chefs Shimon Pérès et Yitzhak Shamir. En septembre 1984, Shimon Pérès prend ainsi la tête de ce gouvernement pour vingt-cinq mois, jusqu'en octobre 1986. Solution originale aux problèmes de cette société composite, ce choix de l'alternance n'en constitue pas moins un risque, en raison des antagonismes entre les deux blocs. Toute décision doit en effet obtenir la majorité au sein du gouvernement ou d'un cabinet restreint.

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Palestiniens
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© Alfr•d • Sipa • Press
Septembre 1982.
Manifestntiotrs à Tel·A•·i••
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© J L.
Atlan • Sygma politique
(le 8 juin, une motion de
censure déposée par le parti
communiste est rejetée par 94 des 120
députés de la Knesset), les massacres
opérés les 17 et 18 septembre 1982
dans les camps de réfugiés palestiniens
de Sabra et de Chatila, dans les
quartiers ouest de Beyrouth, par des
milices phalangistes qui avaient été
autorisées à traverser les lignes
israéliennes, provoquent un vaste
mouvement de désapprobation.
Le
25 septembre, des milliers de
personnes se rassemblent à Tei-Aviv
pour protester contre le refus du
Premier ministre Menahem Begin de
constituer une commission d'enquête
sur les massacres.
Publié en février
1983, le rapport Kahane qui établit la
responsabilité de quatre officiers et du
ministre de la Défense Ariel Sharon
dans le massacre contraint cc dernier à
quitter la direction du ministère; il
reste cependant au gouvernement
comme ministre sans portefeuille.
L'intervention attise encore les griefs
des adversaires de Begin, à qui ils
reprochaient déjà son incapacité à
juguler la crise économique.
La
politique néolibérale du Likoud, qui
comportait une suppression du
contrôle des changes e} une diminution
de l'intervention de l'Etat, devait
freiner l'inHation et relancer les
investissements.
Or.
en l'absence de compressions
budgétaires
indispensables à l'équilibre des
dépenses publiques et à la limitation
des émissions de monnaie, l'inHation
augmente considérablement pour
atteindre 131,5 % en 1982.
La
dévaluation constante du shekel,
l'aggravation du déficit commercial et
de la balance des paiements donnent
lieu à des prévisions très pessimistes.
Alerté par le résultat de sondages qui
augurent une défaite de son parti en
cas d'élections anticipées (craintes
d'autant plus fondées après la victoire
à l'élection présidentielle d'un
travailliste, Haïm Herzog, le 22 mars
1983) et ébranlé par les critiques
émises au sein même de son cabinet,
Menahem Begin démissionne le 15
septembre 1983.
C'est le ministre de la
Défense Yitzhak Shamir qui est choisi
par le Hérout pour lui succéder.
Il
poursuit la politique d'implantations de
colonies de peuplement en Cisjordanie
(appelée de son nom biblique Judée:
Samarie).
à Gaza et dans le Golan.
A
l'égard des réseaux terroristes anti
arabes.
qui recrutent l'essentiel de
leurs membres dans les colonies de
peuplement, il opte pour la fermeté.
Mais la détérioration de la situation
économique ct l'enlisement de la
situation au Liban, où l'accord de
non-belligérance libano-israélien du 17
mai 1983 a été dénoncé par la Syrie, ne
laissent guère de marge au président.
L 'al ter nanc e
Les élections anticipées du 23 juillet
1984 créent la surprise.
En effet, les
deux grands blocs, le Likoud
(regroupant le Héraut, le parti libéral
et le Laam) et le Maarakh (constitué
du parti travailliste et du Mapam),
perdent des sièges au profit de petites
formations de droite (groupe
nationaliste Te hia et groupe raciste
Kah) et de gauche (la liste des droits de
l'homme Ratz et le Ch inouï).
Devant
l'impossibilité de former une coalition,
en raison de la multiplicité des
tendance .
les deux blocs s'accordent
sur la formation d'un gouvernement
d'union nationale.
constitué à nombre
égal de membres du Likoud et du
Hérout, dirigé alternativement par
leurs chefs Shi mon Pérès et Yitzhak
Shamir.
En septembre 1984, Shimon
Pérès prend ainsi la tête de ce
gouvernement pour vingt-cinq mois,
jusqu'en octobre 1986.
Solution
originale aux problèmes de cette
société composite.
ce choix de
l'alternance n'en constitue pas moins
un risque, en raison des antagonismes
entre les deux blocs.
Toute décision
doit en effet obtenir la majorité au sein
du gouvernement ou d'un cabinet
restreint.
Malgr� toutes les
divergences, notamment en matière de
politique étrangère.
le prin�ipe
d'alternance se maintient.
A l'issue des
élections de novembre 1988, qui ne modifient
guère l'équilibre entre les
deux blocs, mais donnent une légère
avance au Likoud, c'est Yitzhak
Shamir qui se voit c,onfier la
responsabilité de former un nouveau
gouvernement.
Ass ainissement économique
Aussitôt formé, le gouvernement
d'union nationale s'attache à apporter
une solution à la crise économique
aiguë que traverse Israël.
L'adoption
d'un plan d'urgence de redressement
permet de juguler l'inHation qui en
quelques mois va être ramenée de
444% à 27,5 %, pour atteindre 1,3%
en janvier 1986 et se stabiliser autour
de 3%.
Ce succès spectaculaire s'opère
cependant aux dépens des salariés,
dont le revenu réel ne cesse de
diminuer, et des groupes défavorisés.
À la faveur d'un accroissement de
l'aide américaine, la dette extérieure et
le déficit commercial diminuent.
Difficultés diplomatiques
Depuis l'annulation par le Liban de
l'accord de non-belligérance le 17 mai
1983, la présence militaire d'Israël est
très contestée.
De plus, l'entretien des
forces israéliennes au Liban coûte cher
au pays.
Cédant à la pression de
l'opinion publique qui exige le retrait
des forces israé1ieru1es, Shimon Pérès
annonce l'évacuation totale du Liban,
à l'exception d'une petite zone au sud
du pays, régulièrement bombardée par
des chiites libanais.
Mais cet accord ne
change guère la situation.
L'aviation
israélienne continue de bombarder les
camps palestiniens et les bases de
fedayin installées au sud du Liban.
Quant à l'occupation par les forces
israéliennes de l'enclave de Taba
(bande de 600 mètres au sud d'Eilath
sur la mer Rouge), elle continue
d'envenimer les relations entre Le
Caire et Tel-Aviv.
Le Likoud craint en
effet que toute concession de la part
d'Israël ne favorise d'autres
revendications de la part des pays
arabes.
et s'oppose à tout compromis.
L'Intifada
L'arrivée au pouvoir en 1977 des
partisans du grand Israël, englobant la
Judée-Samarie et la bande de Gaza,
avait accéléré l'intégration de ces
territoires et favorisé ainsi l'émergence
d'un mouvement de résistance
palestinien au sein de la population
jeune née sous l'occupation
israélienne.
Limitée jusqu'ici à
quelques grèves ou attentats
sporadiques, la résistance donne lieu à
un soulèvement depuis décembre 1987
de l'ensemble des territoires.
Le
8 décembre, la mort de quatre
Palestiniens dans une collision avec un
véhicule israélien, considérée comme
un acte de représailles à l'assassinat
d'un civil israélien perpétré la veille,
met le feu aux poudres et donne le.
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