Israël après l'assassinat d'Itzhak Rabin

ITZHAK RABIN, UN « FAUCON » DEVENU « COLOMBE »

Né en 1922 à Jérusalem, Itzhak Rabin fut de tous les combats d’Israël. Diplômé d’un lycée agricole, il s’engagea en 1940 dans le Palmach, le groupe de choc de l’armée clandestine juive, et joua un rôle déterminant durant la guerre d’indépendance, en particulier autour de Jérusalem. Il mena une brillante carrière militaire avant de devenir chef d’état-major en 1964. Il dirigea avec succès les opérations militaires qui allaient permettre à l’armée israélienne de prendre le contrôle de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, durant la guerre des Six-Jours. Ambassadeur à Washington entre 1968 et 1973, il entama par la suite une carrière politique, succédant à Golda Meir à la tête du gouvernement en 1974, un poste qu’il occupa jusqu’en 1977. Ministre de la Défense dans les gouvernements d’union nationale de 1984 à 1990, il tenta de contenir l’intifada palestinienne par la répression. Après la victoire des travaillistes aux élections législatives de 1992, il redevint Premier ministre. Désormais convaincu que la paix était une urgence absolue, il fît prendre à Israël un tournant stratégique majeur en concluant avec l’OLP, en septembre 1993, un accord de principe destiné à régler de façon définitive le contentieux politique avec les Palestiniens. Il paiera ce choix de sa vie, comme Sadate avant lui.

L’assassinat d’Itzhak Rabin par un extrémiste juif a montré la profondeur du clivage existant en Israël : une partie de la population, plutôt laïque, d’un patriotisme de bon aloi, adepte du pragmatisme, s’oppose à une autre, plutôt religieuse, d’un nationalisme intransigeant et fermée à tout compromis.

Au sein de la population qui a fortement contesté la politique gouvernementale, les plus extrémistes ont été de plus en plus tentés par la violence.

D’abord tournée vers les Palestiniens, celle-ci a fini par frapper de plein fouet au sommet de l’État hébreu.